Congo Nouveau de jeudi 09 Juin 2011

Lancée dans une guerre de leadership déclarée

Opposition politique : division consommée

Le démon de la division hante présentement l’opposition politique congolaise qui devrait déjà s’accorder sur le programme commun de gouvernement devant lui permettre de se choisir un candidat de taille qui devra affronter Joseph Kabila Kabange à l’élection présidentielle prévue pour le 28 Novembre 2011. Une guette de leadership déclarée sévit cette famille politique qui est à ce jour en proie à une dissension qui pourrait occasionner sa défaite face à la Majorité présidentielle (MP). Le changement tant clamé par les opposants semble ainsi être un leurre.

La tension est montée d’un cran au sein de l’opposition congolaise om certains ténors patentés et se déclarant inchangeables se disputent le leadership afin de se porter candidat à la présidentielle pour le compte de cette famille en novembre 2011. Des vues sont diamétralement opposées les unes aux autres à telle enseigne qu’on soit tenté de dire que l’échec de l’opposition se profilerait déjà à l’horizon si l’on n’y prend garde. En faveur certes, du candidat de la MP, Joseph Kabila Kabange.

Car, une bonne frange des partis politiques de l’opposition est d’avis que la démarche sur la mise sur pied d’un regroupement initié par le MPCR Jean Claude Vuemba soutenu par l’UNC Vital Kamerhe et les autres. Cette formation aura pour mission l’identification des opposants ainsi que la clarification des vues. Cette structure est appelée à réunir autour d’une même table tous les partis politiques de l’opposition afin de définir un programme commun de gouvernement lequel devra répartir les responsabilités des uns et des autres. Au finish, chaque parti ayant présenté ses ambitions pour la présidentielle, le regroupement pourra en temps utile statuer sur les candidatures des présidentiables ainsi présentés pour se choisir un seul candidat qui fera face à celui d la MP. Car, dans l’entendement de ses initiateurs, l’opposition ne peut aller à cette élection en ordre dispersé sinon, ce sera un gâteau d’or à la MP, indique Clément Kanku, son porte-parole.

Ce n’est qu’après que ce regroupement ait instauré un climat de confiance que la question sur le candidat de cette famille pourra être abordée.

Pour Vital Kamerhe, Président de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), « il faut nous mettre autour d’une table pour définir un programme de gouvernement qui va déboucher sur le partage des responsabilités ».

Tous les partis politiques de l’opposition à part ceux de la dynamique Tshisekedi président (DTP) sont de l’avis de Kamerhe et de Jean Claude Vuemba pendant que ceux réunis au sein de la Dynamique Tshisekedi Président (DTP) sont d’un avis diamétralement opposé au premier camp.

De son côté, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) ne veut pas entendre les autres de cette oreille. Pour preuve, dans sa prestation au journal Le Soir, Etienne Tshisekedi wa Mulumba avait indiqué « qu’il n’était pas question de partager des cartes à quiconque se prétendait de l’opposition. Il faut qu’ils arrivent à prouver leurs capacités de fédérer les masses… ».

Louis Michel entrera dans la danse pour dire que « seul Etienne Tshisekedi est indiqué comme candidat de l’opposition pour un réel changement attendu en RDC ».  Cette déclaration a suscité un tollé général dans les rangs tant de l’opposition que de la majorité. Tous refusant l’ingérence de quelque pays étranger dans la gestion politique de la RDC.

Sur ce point précis, Eméry Okundji qui s’insurge contre les déclarations de Louis Michel qu’il a taxées de partisanes soutient que « l’opposition étant plurielle, il revient à elle seule de s’organiser en se mettant autour d’une table pour désigner son candidat à la présidentielle. Point n’est donc besoin que les autres (étrangers) nous dictent leur vœu come cela a été fait en 2006 ».

Cet état des choses enchante énormément le pouvoir qui se voit ragaillardi et souhaiterait voir persister jusqu’à la tenue de la présidentielle afin d’en tirer profit (victoire électorale de Kabila sur l’opposition).

Face à cette dissension, les observateurs avertis trouvent en ces acteurs politiques, la seule soif d’accéder aux postes de responsabilité sans qu’ils ne tiennent compte des intérêts de la population. Le changement qu’ils clament à tout bout de champ ne serait qu’un argumentaire usité pour endormir le peuple. Par cette division déclarée, les chances de réussite à la présidentielle de novembre 2011 s’effritent davantage au profit de la MP.

Et à cette allure, le changement tant clamé serait loin de se réaliser de sitôt juste un leurre.

Daudet Luzayamo