Kamerhe rend visite à Tshisekedi
AfricaNews n°557 du lundi 21 au mardi 22 février 2011,
Le climat s’est rasséréné
Kamerhe rend visite à Tshisekedi
La rencontre est perçue comme un
signe de décrispation après les déclarations réciproquement agaçantes de la
semaine dernière.
Après la tension de la semaine
dernière, les opposants ont donné une nouvelle image en se donnant rendez-vous
autour d’Etienne Tshisekedi qui les a conviés à sa conférence de presse du
dimanche 20 février 2011. Evénement dans un événement, l’aparté que Tshisekedi
a eu avec Vital Kamerhe dans un des salons de sa résidence de la rue Pétunias,
à Limete. Climat rasséréné et paix retrouvée après les déclarations
réciproquement choquantes d’il y a peu, qui laissaient croire au manque de
cohésion dans les rangs.
Dimanche 20 février 2011, la résidence d’Etienne Tshisekedi
wa Mulumba, président national de l’union pour la démocratie et le progrès
social -UDPS-, est envahie par une foule nombreuse constituée de journalistes,
des dirigeants de partis politiques de l’opposition tels que Jean-Claude
Vuemba, Christian Badibangi, Roger Lumbala, Moïse Moni Idi Dela. Steve Mbikayi,
Franck Diongo..., ainsi que quelques délégués des représentations diplomatiques
accréditées à Kinshasa. Ils sont tous venus répondre à l’appel du lider maximo
de l’UDPS à la faveur d’une conférence de presse, la toute première depuis son
retour en RDCongo après plus de trois ans d’absence due aux ennuis de santé.
Evénement dans l’événement, Vital Kamerhe, président de l’Union pour la Nation
-UNC-, était reçu en audience par Tshisekedi au moment où tout ce beau monde
attendait dans la cour la sortie médiatique de Tshisekedi. Une grande première:
Kamerhe a pu accéder chez Tshisekedi à bord de sa voiture. Les habitués des
lieux ont dû se rendre compte que certaines habitudes ont changé dans le
protocole de l‘UDPS.
Si au sortir du tête-à-tête, Kamerhe, abordé par la presse, s’est refusé à
toute déclaration, Tshisekedi, lui, a laissé entendre que les leaders politiques
du pays ont bien le droit d’avoir de temps à autres, des échanges entre eux.
Mais un flou complet a entouré cette rencontre intervenue au moment où la
polémique naissait autour des dernières déclarations médiatiques de Tshisekedi
sur sa candidature à la magistrature suprême qui ont fait planer le doute sur
la considération que le patron de l’UDPS aurait vis-à-vis des autres présidents
des partis politiques. Immédiatement après ces propos de Tshisekedi qui
soulignait qu’il ne s’est pas battu des décennies durant pour laisser la place
aux autres, l’on a vite fait d’assister à une sorte de lever de boucliers dans
le chef des leaders politiques qui, chacun en ce qui le concerne, a voulu
donner son point de vue et, répondre à Tshisekedi. Des propos usités pour ce
faire n’étaient pas de nature à semer une certaine cohésion entre les uns et
les autres. Que Kamerhe ait été aperçu sur la 10e Rue Pétunias à Limete est un
signe qu’il y a décrispation de La situation et que l’opposition pourrait aller
aux échéances électorales en ordre utile et que le consensus est possible.
«Pourvu que l’opposition ne se laisse pas infiltrer par des taupes comme à la
triste époque de la deuxième République où l’Union sacrée avait enregistré en
son sein des brebis galeuses oeuvrant au service du pouvoir mais jouant à fond
la carte de l’hypocrisie», souhaite opposant rencontré chez Tshisekedi. C’est
bien cela le sens à donner aux cris de coeur de plusieurs de ses pairs qui
S’inscrivent en faux contre l’idée d’une dynamique de l’opposition si l’on n’a
pas au préalable passé au peigne fin cette composante pour savoir qui est qui.
C’est dire combien la suspicion est de mise et qu’il faut rester vigilant à
tous égards comme l’a si bien recommandé Tshisekedi lors de la conférence de presse
en parlant de la formation de ta plate forme de l’opposition qui doit aller
affronter Joseph Kabila au mois de novembre prochain à la faveur de l’élection
présidentielle.
Laurent Buadi