Réagissant aux étonnants propos de Kengo, Jean-Claude Vuemba s'oppose à un gouvernement d'union nationale
Actualités
Publié le 13 août 2013
La déclaration de l'un des présidents du présidium des concertations nationales, en l'occurrence Léon Kengo wa Dondo, selon laquelle un gouvernement d'union nationale sortira desdites assises, a provoqué des remous tant dans la classe politique, toutes tendances confondues, que dans la population qui en a perdu son latin.
Jean-Claude Vuemba, le bouillant président du mouvement du Peuple Congolais pour la république, MPCR, n'y est pas allé par le dos de la cuillère en déclarant qu'il n'y aura pas de gouvernement d'union nationale issu des concertations ".
Cette courageuse déclaration du vice-président du groupe parlementaire UDPS et alliés est à saluer des deux mains, au regard des risques inquiétants que pourrait provoquer l'accompagnement d'une voie aussi ténébreuse. Jean-Claude Vuemba met en garde tous les politiciens membres de l'opposition qui seraient tentés par des postes ministériels au sortir de ce forum. Il s'est insurgé contre " certains leaders de l'opposition [qui] commencent déjà à rêver des postes ministériels. Certaines personnes croient user de leur poste de Premier ministre jusqu'à la mort. Nous ne sommes pas là pour nos intérêts personnels ". Cette déclaration est intéressante pour tout celui qui peut suivre le regard de l'élu de Kasangulu. Il faut savoir passer la main.
Ne mâchant pas ses mots, Vuemba a précisé à l'intention de tous que Léon Kengo wa Dondo n'était pas le porte-parole de l'opposition pour oser parler en son nom. Ce faisant, ajoute-t-il, " le bureau politique du MPCR, dit-il, rappelle que Monsieur Léon Kengo wa Dondo, Président du Sénat, n'est pas le porte-parole de l'opposition. Le porte-parole de l'opposition doit être désigné par les députés et sénateurs de cette plate-forme réunis par les bureaux des deux chambres du parlement ".
Vuemba ne s'est pas arrêté en si bon chemin. Il a ensuite invité le chef de l'Etat à abroger l'ordonnance convoquant les concertations nationales, afin d'en signer une autre qui devra mettre en place les préalables de l'opposition. C'est en cela, pense Vuemba, que le Président de la République concrétisera les préalables de l'opposition, notamment la formation d'une commission préparatoire tripartite opposition-majorité présidentielle-société civile avant le début des concertations nationales.
Rappelons que le samedi 10 août dernier, en tant que " sage de l'opposition ", Kengo wa Dondo a indiqué, au cours d'une rencontre avec l'opposition politique à Kinshasa, que le présidium des concertations nationales avait positivement rencontré toutes les conditions soulevées par l'opposition, notamment celle consistant à couler les résolutions qui en sortiront sous forme de programme d'action d'un nouveau gouvernement issu des concertations.
Jean-Claude Vuemba Luzamba a vu juste, comme tout homme conséquent qui est en communion avec le peuple. On ne doit pas s'y tromper. Le peuple congolais dans son ensemble s'attend à des concertations qui auront le mérite de désenvoûter le pays de ses démons de division et de recherche effrénée du pouvoir, au détriment de ses intérêts.
Le peuple congolais, dans son ensemble, avait salué des deux mains l'annonce, puis la convocation de ces concertations par le Président de la République. Le Chef de l'Etat avait pourtant été très clair dans l'annonce, puis la convocation de ces concertations. Mais c'était sans compter sur l'absence totale d'idéal et d'abnégation dans le chef du politicien congolais. Sortirons-nous enfin de cette spirale ?
Jean-Claude Ntuala