L’opposition se met en ordre de bataille

Notre EPOQUE N°189 du vendredi 9 Juillet 2010

Cap vers l’élection présidentielle de 2011

L’opposition se met en ordre de bataille

-      A l’initiative du député Jean Claude Vuemba, le Mlc, l’Udps, les Forces du Futur, le Mpcr, l’Usc, le Mlp… et autres élaborent un programme commun d’alternance au pouvoir

-      La majorité doit se tenir sur ses gardes en termes de bilan à présenter aux électeurs blasés par des promesses non tenues

Dans les états-majors des partis politiques, la tenue de prochaines élections générales est assurément prise au sérieux. Chaque jour qui passe, on affûte des stratégies pour ne pas rater le coche. Surtout qu’à plusieurs occasions et récemment encore dans son message à la nation du 30 juin 2010 à Kinshasa, lors des festivités du cinquantenaire de la République Démocratique du Congo, le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, a renouvelé son engagement à voir les échéances électorales être organisées à tout prix l’année prochaine ?

S’il est évident que dans la majorité, le futur scrutin électoral suscite le débat en termes de bilan qu’il faudrait présenter à des électeurs blasés par des promesses non tenues et les contradictions internes suscitées par le « front du refus », à l’opposition, on est loi de dormir les yeux ouverts. D’où la recherche des voies et moyens pour conquérir le pouvoir par la voie démocratique.

C’est dans cette perspective qu’il faut situer la rencontre organisée le week-end dernier par les ténors de l’opposition à l’initiative du député Jean Claude Vuemba, président du Mpcr. Autour de ce bouillant élu du peuple de Kasangulu se sont retrouvés Rémy Massamba (Udps), François Mwamba (Mlc), Arthur Z’ahidi Ngoma (Forces du futur), Christian Badibangi (Usc), Franck Diongo (Mlp) et autres. Des noms qui parlement d’eux-mêmes.

Objectif : former un bloc commun d’une part et d’autre part, trouver un consensus avant l’élection présidentielle de 2011. Apparemment, les jeux sont faits. A en croire le député Jean Claude Vuemba, « les premiers jalons de l’alternance au pouvoir ont été posés ». Rapprocher les différents courants de l’opposition est un parti gagné qui doit cependant être poursuivi pour que cette veillé d’armée soit porteuse d’espoir…

Au stade actuel, réaliser un compromis sur un programme commun d’alternance est une étape importante, en assurer la pérennité jusqu’au bout en est une autre. L’essentiel, c’est que les uns et les autres se sont regardés dans les yeux et ont pu échanger autour des enjeux d’hier, d’aujourd’hui et de demain. La glace ayant été brisée, on croit savoir que les pesanteurs de 2006 seront exorcisées pour que les erreurs du passé soient bannies à jamais.

Sortir du cercle vicieux

Mettre face à face les ténors de l’opposition tant institutionnelle que non institutionnelle est sans doute une première dans les annales congolaises de l’après 2006, années des dernières élections générales. François Mwamba, député et secrétaire général du Mlc, Rémy Massamba, ancien secrétaire de l’Udps et organisateur du premier congrès de ce parti, Arthur Z’ahidi Ngoma, ancien vice-président de la République et leader des Forces du futur, Christian Badibangi, président de l’Union socialiste congolaise, Franck Diongo, présient du Mouvement lumumbiste progressiste répondu à l’appel pressant du président du Mpcr. C’est sans doute le premier pas d’un long voyage. Ces politiques aux dents longues et acérées savent sans doute ce qu’ils visent…

L’élaboration d’un programme commun d’alternance suppose aussi une vision commune tournée vers un destin susceptible de provoquer l’alternance. Dans l’opinion la mieux avertie, on observe l’évolution de la situation.

De quoi sera fait demain, objecte-t-on. Préoccupation justifiée d’autant plus que la classe politique congolaise a habitué les citoyens à des coups d’éclat qui, souvent, ne dépassent pas la fin de la saison. 

Puisse l’opposition qui entend se démarquer exorciser les démons du passé et repartir, cette fois, du bon pied ! Ce n’est qu’ainsi que des Congolais qui croient encore au changement pourraient rallier son programme et lui accorder ses voix. L’alternance au pouvoir est un exercice régulier en démocratie, l’essentiel est de respecter les règles du jeu.

Soit !

 

Notre Epoque



17/07/2010
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