Le Soft International n°1084 de Jeudi 30 Décembre 2010

L’Opposition se mobilise pour mettre en place un programme commun d’alternance

Le Congrès de l’UDPS a donné des ailes à l’Opposition. Et l’idée d’un programme commun d’alternance au pouvoir en 2011 autour d’Etienne Tshisekedi fait du chemin. Parmi les chantres, Jean Claude Vuemba qui bat actuellement campagne en Amérique.

L’Opposition ne pourra réaliser son rêve d’alternance au pouvoir que si elle va unie et soudée aux élections prochaines. C’est la thèse que soutiennent la plupart des hommes politiques de l’opposition. Au front pour cette mobilisation, se positionnent déjà des baroudeurs comme Jean Claude Vuemba Luzamba. Le Président National du Mouvement du Peuple Congolais pour la République (MPCR) se trouve actuellement aux Etats-Unis. Il bat campagne d’explication et de mobilisation des R-dCongolais autour du projet de programme commun de gouvernement d’alternance politique en 2011. Jean Claude Vuemba déclare à qui veut l’entendre que l’initiative est sur une bonne direction depuis que le leader de l’UDPS, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, et le Vice-président de la plate-forme électorale de 2006, Union pour la Nation, le député national Clément Kanku Bukasa, ont entamé des discussions dans le cadre du rapprochement des forces politiques de l’Opposition en vue d’un front commun.

A l’état actuel, Etienne Tshisekedi, vétéran de la politique et figure emblématique de l’opposition (30 ans de lutte politique pour le changement démocratique), part avec les faveurs de pronostics pour fédérer l’Opposition. Jean Claude Vuemba est de ceux-là qui, depuis toujours, le clament haut et fort. Il réaffirme depuis les Etats-Unis la rédaction d’un programme commun de gouvernance d’alternance politique pour 2011 : « Je salue la rencontre, du 23 Décembre dernier, entre Etienne Tshisekedi, le président national de l’UDPS, avec quelques membres de l’Union pour la Nation, dont Clément Kanku Bukasa, député national et vice-président de cette plate-forme, dans le cadre du rapprochement des forces politiques de l’Opposition ». Cette rencontre, souligne-t-il, doit aboutir à la rédaction d’un programme commun « Il est justifié par l’échec de l’AMP au pouvoir qui est dans l’incapacité de combattre la corruption, l’insécurité, la pauvreté, la misère qui minent la population ». A l’UDPS, on réitère l’option des alliances politiques levée lors des assises de son premier congrès (10-14 décembre) à Kinshasa. Etienne Tshisekedi avait invité dans son discours d’ouverture les « alliés » à être responsables : « Cette fois-ci, soyons sérieux ». Et dans une interview à Rfi, il a déclaré : « Tant que je n’ai pas rempli la mission d’instaurer l’Etat de droit et que je n’ai bénéficié encore de la confiance du peuple, je ne pense pas me retirer de la scène politique. J’ai lancé un appel lors du congrès de l’UDPS à toutes les forces acquises au changement de se joindre à l’UDPS pour des alliances à convenir ». La nuance est de taille. En effet, l’UDPS est prête pour les alliances, mais seulement dans le cadre du second tour du scrutin présidentiel. On justifie également les échecs de l’Opposition faute d’un plan d’alternance politique crédible.

Au congrès de l’UDPS, l’Opposition a voulu donc montrer son vrai visage. Comme d temps de l’Union Sacrée de l’Opposition Radicale et Alliés (USORAL) dans les années 90 pour préparer le départ de Mobutu du pouvoir. La présence des dinosaures de la politique nationale et des jeunes turcs tels Christian Badibangi, Dr. Kabamba, Franck Diongo, Jean Claude Vuemba, Muanda Nsemi, Roger Lumbala, qui se réclament de la ligne pure et dure de l’Opposition, mais aussi d’autres plus modérés a sans doute contribué à donner plus de relief au congrès de l’UDPS, gangrenée par une crise interne, mais aussi à montrer que l’Opposition peut se fédérer autour d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba auquel tous reconnaissent le statut d’opposant historique.

Pascal BAMANAYI