Le Bas Congo confirme sa réputation de bastion de la contestation et de l’opposition
Le Soft International n°1067 du mardi 21 Septembre 2010
Le Bas Congo confirme sa réputation de bastion de la contestation et de l’opposition
Un rôle à jouer dans les institutions démocratiques à venir.
LES PARLEMENTAIRES LES PLUS EN VUE.
Au chapitre de parlementaires (Députés et Sénateurs) « les plus populaires de R-dC » étudiés chacun de son fief provincial, l’Institut cite en premier lieu le Député National PPRD (Maj.) Augustin Katumba Mwanke (Katanga, 67% d’opinions favorables). L’ancien Secrétaire Exécutif de l’AMP (Alliance de la Majorité Présidentielle) qui a remis officiellement le tablier à l’Autorité Morale ne cachant point son dépit causé par d’incessants jeux de coulisses politiques au sein de l’Alliance « qui lui ont fait pousser prématurément quelques cheveux blancs », assurent ses proches, réalise au Katanga où il multiplie des séjours « de grandes œuvres qui resteront à jamais gravées dans la mémoire non seulement des habitants de Pweto (ndlr, sa ville natale), mais aussi de tous les Katangais qui trouvent en lui un bâtisseur », lit-on dans le rapport. C’est du point de vue de l’opinion publique nationale, à n’en point douter, la grande révélation d la rentrée.
Le sondage cite ensuite « Bakala ya Ngolo », l’autre nom du Député national Indépendant (Maj.) Tryphon KinKiey Mulumba (Bandundu, 52%), « cette indéboulonnable machine de mobilisation du Kwilu », écrit le rapport, « la machine à gagner du Bandundu et de Kinshasa », commente le directeur des points Fréderic Panda. Lequel Député Kin-Kiey « a réalisé plusieurs actions dans son fief » (masimanimba, Kwilu), poursuit le texte qui cite des enquêtes pour qui « il maîtrise avec précision plus de quatre dialectes du terroir ; il est capable de mobiliser une foule importante de la population, quand d’autres partis et leurs présidents peinent, malgré des alliances, à réunir mille personnes ».
A la suite de ce Député, c’est le président « très apprécié » de la Chambre haute, le Sénat, l’Indépendant Léon Kengo wa Dondo (Equateur, 38%). « Selon certains enquêtés, il est un homme plein de sens d’honneur et de respect. Avec sagesse, il faut régner un climat de paix à la Chambre haute du parlement ». Le Député PPRD (Maj.) Pius Mwabilu Mbayu Mukala (Kinshasa, 37%) « Continue de régner à la tête de la ville de Kinshasa. A en croire les Kinois résidant le Mont Amba, l’homme est caractérisé par un grand esprit d’humanisme, assiste les malades, les familles éprouvées, sans tenir compte de l’appartenance tribale, religieuse, moins encore politique ».
LA PROVINCE DU BAS CONGO EST UN VRAI NID D’OPPOSANTS.
Le PPRD (Maj.) Jacques Mbadu Nsitu alias « Jacques ba moyens » (Bas Congo, 34%) est l’autre sénateur cité dans cette étude. « Homme de réseaux, il connait une forte considération auprès des fidèles de l’Eglise catholique. Ses interventions scientifiques sur le pétrole du Bas Congo » le font monter en puissance. Au Bas Congo sont également cités le Député PPRD (Maj.) Antoine Ghonda Mangalibi (31%), de même que le Député d’Opposition CDC Gilbert Kiakwama kia Kiziki (21%) ou encore l’autre Député d’Opposition férus des médias, le MPCR Jean Claude VUEMBA LUZAMBA (19%) où on trouve également deux MLC (Opposition) Jean Pierre Bangalyba Baly (15%) et Jacques Lungwana Matumona (11%), signe que le Bas Congo n’a pas volé sa réputation historique de vrai bastion contestataire et donc de l’opposition, hier anti-mobutiste, aujourd’hui anti-kabiliste. Viennent ensuite au Kasaï Occidental le Député ex-MLC (Opp.) Delly Sesanga Hipungu Dja Kasenga, puis « le millionnaire » Député MLC (Opp.) Alex kande Mupompa ex aequo avec le Député PPRD (Maj.) Claudel André Lubaya wa Lubaya. « Dans d’autres provinces, aucun Député n’émerge vraiment », constate le rapport. Le Maniema est orphelin de « deux poids lourds, les Indépendants Athanase Matenda Kyelu et Alexis Tambwe Mwamba tous deux versés au gouvernement ».
Grosse moralité de cette enquête au moment où les parlementaires engagent leur dernier effort, la dernière ligne droite – dernière session de septembre, dernier vote du Budget de l’Etat, dernier débat avant la mise en place de la CENI, la Commission Electorale Nationale Indépendante sans laquelle il ne pourrait y avoir de scrutins l’année prochaine – conduisant aux consultations électorales prévues l’année prochaine, c’est la grande claque que reçoit le PPRD du fait certainement d’un mauvais casting et d’une perception erronée des faits et situations. Sa sortie de Kisangani a été destructrice. Ses hiérarques avaient voulu piéger le Chef de l’Etat en le mettant à rude épreuve et devant un fait accompli. « nous entendons pouvoir élire notre Président National Joseph Kabila Kabange dès le 1er tour de la présidentielle de 2011 » ; « nous n’aurons pour ce faire besoin d’aucun allié… Ceux qui veulent se joindre à nous trouveront nos portes ouvertes. Qu’ils s’y rendent après avoir déposé les armes à nos pieds… » ; « Nous avons tout donné, le PPRD n’a rien reçu en retour » ; « au contraire, nous n’avons reçu que des injures de la part des personnes qui n’ont rien apporté…, et qui n’apporteront jamais rien, ni à Kabila, ni à personne… ». Du coup le slogan : « Pas une personne sans le PPRD ». Et, l’incroyable « Adhérez au PPRD si vous aimez Kabila ».
Soit un programme hostile et déstabilisateur que rien certainement ne justifie. De là les grandes et petites querelles au sein de l’AMP souvent suscitées. Déjà que le PPRD a tout raflé : au Gouvernement national et provinciaux, dans les entreprises publiques, dans la diplomatie, dans la grande et petite territoriale, etc., sans se soucier de ceux avec qui il a gagné cette victoire.
Résultat : ce parti a fait le lit de son frère jumeau MSR et des partis alternatifs nés au lendemain du Dialogue inter-congolais de Sun City et souvent après les élections de 2006 et dont les leaders avaient joué un rôle clé dans le triomphe de la Présidentielle de 2006… On oublie que tout cela alors qu’on assiste à une mue de la scène : Tshisekedi arrive, Kamhere a repris sa place au sein de l’hémicycle sur les bancs de l’opposition après s’être « longuement concerté » à La Haye avec Jean Pierre Bemba. Croire que VK s’y serait rendu pour la séance photo avec le pensionnaire du procureur Ocampo serait faire mauvaise route.
Directeur général de l’Institut les Points, Panda se fait fort de rappeler que ses études respectent « les normes scientifique et déontologique en matière de réalisation des sondages », précisant que « les résultats de ces enquêtes doivent être interprétés comme les rapports de force à la date de leur réalisation et non comme prédictifs des événements ».
En clair une série de photos au moment de la réalisation de l’étude, des tendances intéressantes.
Il prévient que « les commentaires repris dans ce rapport sont faits par les enquêtés et ne constituent en aucun cas nos analyses personnelles ». Il rappelle que « comme toute enquête quantitative, celle-ci présente une marge d’erreur inhérente aux lois statistiques ».
LES POINTS/LE SOFT INTERNATIONAL.