Moïse Moni Dela plaide pour sa réhabilitation totale
La Prospérité n°2108 du 25 Mars 2011
Commémoration de la mort de Joseph Kasa-Vubu
Moïse Moni Dela plaide pour sa réhabilitation totale
A part une petite rencontre ça et là dans sa famille biologique où l’on se souvient de la disparition de ce digne et honorable fils du pays, Premier Bourgmestre noir, Premier Président de la République Démocratique du Congo à l’accession de notre pays à sa souveraineté nationale et internationale, la commémoration de la mort de Joseph Kasa-Vubu, le 24 mars dernier, est passée inaperçue, au point même que ce fait tombe dans les oubliettes des annales politiques de la RD Congo ; alors que l’homme doit normalement entrer dans le Panthéon de la République. Un compatriote avisé, M. Moïse Moni Dela Idi, Secrétaire Général du RCD-N de l’Honorable Roger Lumbala, est monté au créneau hier jeudi, 24 mars 2011, pour fustiger un tel regard au plan national. « Ne pas reconnaître le mérite de Joseph Kasa-Vubu est un sacrilège », a-t-il soutenu. L’homme n’est pas pourtant resté ignorant de certaines actions posées par le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, dans le but de saluer la mémoire de l’illustre disparu. Cependant, Moni Dela déplore que cela soit fait sous la casquette du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD). Et pour s’en convaincre, le Vice-Ministre honoraire de l’Information du Gouvernement 1+4 rappelle que le drapeau et drapelets de ce parti ont abondamment flotté à la Place Kasa-Vubu (ex Kimpwanza) le jour où le monument de Joseph Kasa-Vubu a été porté sur les fonts baptismaux. Ni de l’Opposition ni de la Majorité Dans sa méticuleuse démarche de pousser la République à réhabiliter Joseph Kasa-Vubu, le Ministre Citoyen, Moïse Moni Dela explique à La Prospérité qu’au regard de ce qui précède, l’on doit reconnaître que Joseph Kasa-Vubu n’est ni de l’Opposition ni de la Majorité. Ce faisant, il ne voit pas pourquoi un seul parti politique veut se l’approprier. Et de dire, qu’il s’agit là, ni plus ni moins que de la récupération politique qui entre en inadéquation avec la valeur de cet homme dont la manifestation du 4 janvier 1959 a été un élément déclencheur pour l’accélération de l’Indépendance de la RD Congo en 1960. Pourtant, a-t-il fait savoir, que ce moment aurait servi de réconciliation si l’Opposition y était associée parce qu’en définitive, il s’agit d’une affaire nationale. Par ailleurs, Moni Dela a voulu interpeller le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, face à ceux que lui affichent fidélité aujourd’hui. Partant de l’expérience de ceux qui se réclamaient de Kasa-Vubu ou de Mobutu et qui, à ce jour, évoluent sous d’autres couleurs, Moni Dela affirme que : « ceux qui se disent Kabilistes ne sont que des courtisans », l’histoire étant un éternel recommencement. Mérites en faveur de la réhabilitation de Kasa-Vubu Ayant fouiné dans les archives, Moni Dela reconnaît dans Joseph Kasa-Vubu un homme de valeur, un modèle d’honnêteté par excellence en matière de gestion du trésor public, un véritable nationaliste au renoncement dont l’intérêt national avait primé pour exiger la libération de Lumumba afin qu’il participe à la Table Ronde de Bruxelles. Pour toutes ces raisons, au-delà du combat mené par ses enfants, Marie-Rose Kasa-Vubu et Justine Kasa-Vubu, il y a lieu de réhabiliter Joseph Kasa-Vubu. Sans cela, les générations futures ne pourront reconnaître ses mérites. Il en est de même des autres monuments comme le Maréchal Mobutu pour qui, d’ailleurs un groupe des congolais dont Moni Dela, Christian Badibangi, Jean-Claude Vuemba et Désiré Pongo, se sont battus pour sa réhabilitation. De même aussi pour des monuments vivants, à l’image de Etienne Tshisekedi, Antoine Gizenga.
Ghislain Lubula