POINT DE VUE DE L'HONORABLE JEAN CLAUDE VUEMBA LUZAMBA SUR LES ECHEANCES ELECTORALES DE 2011

 Honorable Jean Claude VUEMBA LUZAMBA, Président National du MPCR

Photo Gabin MUKE S "RT KAVKA"

  

POINT DE VUE

R.D.Congo : Pas d’élections sans recensement

 

En 2050, la population congolaise pourrait atteindre le chiffre considérable de 100.000.000 (cent millions) d’habitants contre 14.500.000 (quatorze million cinq cent milles) habitants en 1960 et 21.000.000 (vingt et un millions) en 1970. Pour l’heure, elle est estimé à quelques 67.500.000 (soixante sept million cinq cent milles) habitants par les experts de PNUD et 62.000.000 (soixante deux millions) habitants selon le dernier statistique de la primature. Pourtant lors des recensements scientifiques de 1984, la population congolaise ne comptait que 25.000.000 (vingt cinq millions) d’âmes.

 

Partout au Congo, nous entendons par-ci, par-là la mise en ordre des militantes et des militants par les Etats Majors des différents Partis Politiques reconnus ou non en vue des échéances électorales futures, prétendument prévues en 2010 puis repoussées en 2011, du moins pour les locales.

Nous avons ainsi noté des nombreuses réactions au sein de la classe politique congolaise depuis l’annonce par la fameuse Commission Electorale Indépendante du très contesté Malu Malu Apollinaire de la révision du fichier électoral.

Cette décision inique, scélérate et antidémocratique a été interprétée à hue et à dia par des nombreux analystes politiques. Cependant, au risque de tomber dans l’illégalité, la CEI devra être transformée en CENI (Commission Electorale Nationale et Indépendante) par une loi ad hoc conformément aux dispositions de l’article 204 de la Constitution du 18 Février 2006. Et ce, au cours de la session parlementaire actuelle qui court de Mars à Juin prochain.

 

Cependant, le MPCR, dans son souci de transparence, d’ordre et d’équité, veut ici attirer l’attention des Congolaises et des Congolais sur les véritables enjeux du moment, à savoir : quels genres d’élections voulons-nous pour 2011 ? Nous voudrions rappeler à la mémoire collective que les élections organisées en 2006 se sont déroulées en violation flagrante des dispositions pertinentes de la résolution n°5/Dic/Avril 2002 de la Commission Politique et Juridique de l’Accord Global et Inclusif de Sun City, lesquelles donnaient mandat à la Commission Electorale Indépendante d’organiser, en collaboration avec les Institutions compétentes de l’Etat les élections générales, en procédant entre autres à : l’identification et le recensement des nationaux.

Nous ne pourrions tolérer la répétition d’une telle méprise car, l’erreur est humaine dit-on, mais persévérer dans l’erreur est purement et simplement diabolique. En vue de garantir au peuple congolais tout entier les élections crédibles dont les résultats seront acceptables par tous, il sied de corriger rapidement cette erreur collective de 2006. Malgré la volonté affichée par le Président de la République, dans son dernier interview au Journal Le Soft International n° 1037 du 15 Mars 2010, d’organiser les élections en 2011, nous n’avons observé dans le chef des tenants actuels du Pouvoir aucun comportement susceptible de nous rassurer quant à la transparence de ces scrutins, laquelle ne peut être possible sans un recensement préalable. C’est comme s’il s’agissait là d’un nouveau slogan adapté au temps !, dans le seul but d’endormir le peuple Congolais et de s’attirer la sympathie de la Communauté Internationale.

Personne ne peut confisquer l’initiative de l’organisation des scrutins électoraux au Congo, fut-il détenteur d’un pouvoir démocratiquement reconnu ! A moins de 18 mois des prochaines élections présidentielles, le MPCR propose donc, à tous les Partis Politiques du Congo ainsi qu’à tous les citoyens Congolais qui ont le souci de voir ce pays évoluer vers une véritable démocratie, une démarche patriotique de confection consensuelle des listes électorales.

 

Un diagnostic partagé

 

Toutes les personnes de bonne volonté partagent ce même diagnostic malheureux qui est celui de la non-possession par tous les citoyens Congolais d’une pièce d’identité fiable, et ce, après la mise en circulation de la nouvelle carte d’électeur, laquelle a entrainé ipso facto l’annulation de l’ancienne carte délivrée de 2005 à 2006 à travers les 26 districts de la République post martiale.

 

Dès lors, on peut légitimement craindre que la suspicion, le trucage et la fraude soient à la portée de tous et constituent la toile de fond des prochaines échéances électorales, surtout avec le retour programmé des exilés des pays de la région des Grands Lacs (Burundi, Ouganda et Rwanda). Doit-on aller aux élections, alors que personne de nos jours n’est capable de nous dire combien sommes-nous réellement ? Doit-on organiser les élections uniquement pour se donner bonne conscience et pour satisfaire la consommation politique extérieure ?   

 

En effet, si on se lançait dans une telle aventure suicidaire, il est évident qu’au lendemain des scrutins, que les contestations seront immenses et l’affrontement inéluctable entre les principaux protagonistes, comme ce fut le cas en Août 2006, et en Mars 2007 dans les avenues et boulevards de Kinshasa, et depuis 2008, dans les montagnes et les forêts de Kivu-Maniema. Et lorsque tout le monde sait que les germes des conflits, des contestations et d’affrontements sont encore persistants dans certains coins du pays, il serait irresponsable de s’accommoder d’une telle situation.

En effet, a-t-on déjà résolu le problème politiques des banyamulenge à l’Est, des Enyele au Nord, des résistants de l’Ouest ou encore des refoulés du Sud ? Car, en politique tout est prévisible dans les Etats fragiles de l’Afrique Sud Saharienne où, hélas !, nombreux sont ceux qui déclarent haut et fort, et à juste titre, que ces genres des scrutins ne les concernent pas et se mettent hors du processus démocratique avec toutes les conséquences que cela peut entrainer. C’est ici le lieu de paraphraser le grand camarade Mao Tsé Tung de la Chine socialiste qui avait planché naguère que « Le pouvoir se trouve au bout de fusil ». Et un grand Journaliste africain avait enchainé au 20è siècle dernier : « Le pouvoir est militaire en Afrique ».

 

Toujours est-il que les armes doivent céder leurs places aux urnes pour la gestion de l’Etat de droit par les toges, c'est-à-dire les Elus du peuple, le souverain primaire de la Nation.

Donc, il faut que nous réglions au préalable le problème de recensement des populations congolaises de l’intérieur (hinterland) et celles de l’extérieur (Diaspora) dès aujourd’hui. Il ne faut plus attendre, l’heure est à la raison et à la responsabilité. Il faut donc recenser tout de suite et partout sur le Territoire national et à l’étranger, dans les Ambassades et Consulats, toutes les personnes congolaises en âge et en capacité de voter. Très souvent nos compatriotes de l’extérieur ne se sentent pas concernés de nos Institutions car exclus d’avance, c’est pour cela je plaide pour le vote des Congolais de l’extérieur.

 

La guerre permanente

 

A l’heure qu’il est, de nombreuses régions du vaste Congo, grand comme l’Union Européenne, sont incontrôlées et incontrôlables par les Gouvernements centraux et provinciaux car occupées et livrées à des bandes des pillards et des rebelles, entre autres : aux Nord et Sud-Kivu, aux Nord et Sud-Ubangi, en Ituri, à Itombwe, aux Haut et bas-Uélé, tandis que plusieurs zones économiques d’intérêt commun sont abandonnées aux pays voisins : plateau continental (Angola), Lac Albert (Ouganda), Lac Kivu (Rwanda), Tenke fungurume au Katanga (USA).

 

Ce diagnostic partagé découle aussi du fait que le Congo est en guerre depuis plus de dix ans (sombre héritage de ce conglomérat d’aventuriers appelé AFDL), précisément depuis le 03 Septembre 1996 dans la vallée fertile de la Ruzizi au Sud-Kivu, et que nos administrations publiques et nos archives nationales et provinciales ont beaucoup souffert des dégâts collatéraux des destructions massives dans le Congo profond. A ce jour, rien ne nous garantit que les registres d’état civil sont encore disponibles et fiables dans la plupart de nos services administratifs.

Par ailleurs, le non respect des accords de Goma du 23 Mars 2009 ne peut-il pas relancer les hostilités déclenchées par le CNDP en Août 2007 ? Et bien avant par l’occupation de la ville de Bukavu par des légionnaires tutsi en 2004 ? Ne soyez pas distraits, chers compatriotes.

 

On entend ici et là des candidatures à tel ou tel scrutin, local, législatif ou présidentiel. Soyons sérieux dans notre démarche politique qui ne doit pas se baser sur l’autisme, la naïveté ou la confiance aveugle de masse populaire. Car, l’essentiel, à notre humble avis, n’est pas tellement d’organiser les élections mais plutôt de garantir la paix et la sécurité de la population pendant et après les élections.

Ecoutez plutôt et sans apriori, cette démarche salvatrice du MPCR qui dans son souci de voir se dérouler les élections acceptables par tous et avec des résultats opposables à tous, appellent les forces politiques et sociales du progrès et de justice à le rejoindre pour siéger dans toutes les Institutions nationales et provinciales avec la bonne et judicieuse application de la décentralisation durant la prochaine législature (2011-2015).

 

Le MPCR, un Parti Politique d’avant-garde, fait donc appel à tous les Cadres, les Elus, les Gouverneurs, les Bourgmestres, les Responsables administratifs et techniques de toutes les 11 provinces, de toutes les entités territoriales et décentralisées, les Membres de la Société Civiles (agricultures, paysans, pêcheurs, chasseurs, artisans, …) de le rejoindre dans ce combat civique pour la pérennisation de la paix sociale durant le troisième millénaire.

Nous avons réfléchi et nous avons des propositions concrètes, nées de notre courage et de notre imagination politique.

Notre seule ambition et notre conviction essentielle est de voir se dérouler tous les scrutins au Congo dans la paix, gage de la concorde nationale, en conformité avec la Constitution, les lois organiques et particulières. Au Congo, le temps du bilan du gâchis du passé a donc sonné et l’heure est à la création des conditions les meilleures pour l’avènement d’une République réellement démocratique.

 

Patriotiquement

 

Fait à Kinshasa, le 16 Mars 2010

 

Président National du MPCR

Jean Claude VUEMBA LUZAMBA

Député National

 

 



17/03/2010
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 249 autres membres