africaNews n°718 du mercredi 04 au jeudi 05 Juillet 2012

PORTE-PAROLE DE L’OPPOSITION

USD 800.000 de Kamerhe pour corrompre les opposants

Premiers effets : Lisanga Bonganga a convoqué une réunion au restaurant « A-Z » à Kasa-Vubu pour appeler certains députés FAC à revenir sur leur décision de reconnaitre la qualité de Président de la République à Etienne Tshisekedi et de s’abstenir de désigner le porte-parole de l’Opposition.

Objectif : soutenir finalement la candidature de son nouveau chouchou, Vital Kamerhe

Vital Kamerhe, connu pour son parcours en zigzag ces dernières années, a fait une fixation sur le poste de porte-parole de l’Opposition, au point d’en perdre le sommeil. A l’instar du méchant grand Vizir Iznogoud des comptes des milles et une nuit, il ne rêve que de ça, et pas avoir avec lui la majorité des députés et sénateurs, et que son parti n’est ni la première, ni même la deuxième force de l’Opposition. VK n’a plus qu’une stratégie pour parvenir à ses fins : corrompre les électeurs, députés et sénateurs de l’Opposition, à tour de bras, pour se constituer une majorité artificielle. Des sources crédibles rapportent qu’il vient de procéder à la vente d’une de ses maisons du centre-ville pour rondelette somme d’USD 800.000. Il utilise une partie de l’argent lui versé, avec l’énergie du désespoir, pour acheter des consciences. Voilà qui explique des prises de position et des démarches qui puent les billets verts à mille lieues. Sauf que nul n’est dupe. Mi-juin 2012, des politiciens membres des Forces Acquises au Changement -FAC-, alliés à l’UDPS pendant les élections comme au sein de l’Assemblée Nationale où ils participent à un même groupe parlementaire, se réunissent au siège du MPCR, commune de Ngiri-Ngiri. Parmi les présents, l’on note Jean Pierre Lisanga Bonganga, Président de la CCD, 1 député et Martin Fayulu, Président de l’ECIDE, 2 députés. En l’absence du maître des lieux, le député et Président du MPCR Jean Claude Vuemba Luzamba qui n’a pas voulu s’associer à leur aventure, ils se fendent d’une déclaration dans laquelle ils exigent que le mandat de porte-parole de l’Opposition soit rotatif, à raison d’une personne par an. La suggestion est vigoureusement rejetée par la commission de règlement d’ordre intérieur de l’Opposition. Mais le 26 juin, voilà les mêmes, associés à un groupe de 5 députés UDPS pro-Kamerhe, qui sortent une autre déclaration dans laquelle, au motif qu’ils reconnaissent la qualité de Président de la République à Etienne Tshisekedi, ils promettent de s’abstenir lors de l’élection du candidat porte-parole, tout en promettant « d’apporter leur contribution à d’autres structures de l’Opposition politique prévues dans son règlement intérieur ». Parmi les signataires, Martin Fayulu et Alonga, député de la CCD de Lisanga Bonganga. Autrement dit, les mêmes qui voulaient d’un poste de porte-parole rotatif pour y avoir aussi droit, découvrent subitement que ce poste « est de nature à concurrencer le leadership naturel et incontesté de l’élu légitime du peuple congolais, le Président Etienne Tshisekedi wa Mulumba ». L’arnaque est trop cousue de fil blanc pour ne pas être visible.

La colère d’Ingele Ifoto

Coup de théâtre le lundi 2 Juillet 2012. Par des simples textos, Lisanga Bonganga, décidément très actif, convie quelques dirigeants politiques des mêmes FAC à une réunion au restaurant A-Z, commune de Kasa-Vubu. A l’ordre du jour : les stratégies politiques. Sur les lieux, l’on note la présence de Martin Fayulu –toujours !-, mais aussi de Taty Nimy, révoqué du MPCR, Paty Katanga, le député Fonus Emery Okundji et Ingele Ifoto, Président de la DDC. Sont absents, les pro-UDPS Roger Lumbala, Jean Claude Vuemba, Ben Kalala… LIsanga explique avoir reçu un coup de fil d’Aubin Minaku les invitant à une audience le 3 Juillet au Palais du Peuple, en vue de répondre à une précédente correspondance des FAC relative à la désignation du porte-parole. Etonnement de Ingele Ifoto qui rappelle que, d’une part, les FAC ne peuvent pas être convoquées par le Président de l’Assemblée Nationale parce que ne constituant pas à elles seules un groupe parlementaire, et que, d’autre part, elles ont déjà décidé de s’abstenir lors de la désignation du porte-parole. Avec la voix d’une jeune fille interrogée au catéchisme, Lisanga se perd en conjectures, et finit par avouer qu’il se bat désormais pour la chapelle Kamerhe. Devant tant de contradictions, Ingele a préféré quitter les lieux pour marquer son refus d’être associé à des démarches aventureuses qui sentent la magouille. Prié se définir par rapport à Tshisekedi et Kamerhe. Lisanga a eu pour seule réponse : « Je ne suis pas votre caporal ! » Belle parade pour couvrir le manque de sincérité et de constance de sa part. Lisanga a été reçu en audience par Minaku le 3 Juillet avant de programmer une autre rencontre avec son groupe à 18 heures. Des sources affirment que cette dernière messe noire s’est terminée en eau de boudin. Certains participants, pas d’accord avec la démarche de leur leader circonstanciel, ont menacé de boxer Lisanga. Les observateurs rappellent que Lisanga a une dette morale envers Vital Kamerhe. En 2009, ce dernier, alors speaker de l’Assemblée Nationale, l’avait protégé contre les poursuites judiciaires à la suite d’une sulfureuse affaire dans laquelle une dizaine des députés, dont Lisanga, avaient combiné avec Kalubi, l’ex-DG de la DGI afin de soustraire plusieurs millions de dollars du budget de l’Etat pour se les partager. Quant à Emery Okundji, il a été récemment proprement descendu par le Ministre des PT-NTIC Kin-kiey Mulumba lorsque ce dernier, du haut de la tribune de l’Assemblée Nationale, a  informé l’opinion du fait que Okundji l’a harcelé au point de le suivre jusque dans un restaurant où il prenait paisiblement son repas. Tout le monde l’a compris : c’était une belle façon de monnayer sa question orale avec débat.

Natine K.