PRESIDENTIELLE 2011: Dissension au sein de l’Opposition politique

L’Etendard des Révélateurs n°5 du 08 Août 2011

PRESIDENTIELLE 2011

Dissension au sein de l’Opposition politique

Il est difficile à ces jours de parier d’une candidature consensuelle ou mieux unique au sein de l’Opposition politique qui puisse au nom de cette plate forme et de la Majorité Présidentielle tellement que la diversion que nous avons tant évoquée dans nos précédentes éditions persiste. Tout simplement parce que cette Opposition oublie encore que tant que chaque leader se cramponne à ses ambitions de briguer la présidence de la RDCOngo. Cette prise de position ouvre un large avantage à l’unique candidat de la Majorité Présidentielle. Joseph Kabila dont ses lieutenants avaient déjà commencé à mettre leur, batteries en marche à partir de la révision de quelques dispositions de la Constitution adoptées dans les deux chambres du Parlement obtenant à leur faveur le scrutin à un seul tour et qui prédisposaient la réussite de leur candidat. Si tel serait le cas, le vainqueur de 2006 part donc favori avec une certaine avance sur cette opposition constituée des personnes hybrides.

L’observateur note que les velléités des uns et des autres se heurtent encore avec des luttes de leadership, des dissensions internes. Et c’est cette inadvertance que craint la population qui avait entendu parler d’une alternance crédible, de la présentation d’un candidat unique de l’Opposition et d’un programme commun à présenter à la population, qui est le souverain primaire.

Il revient encore aujourd’hui que dans cette opposition politique se désarçonne à tel chacun veut prendre la présidence de la RDCongo à l’issu de la grande bataille de Novembre prochain. Etienne TSHISEKEDI se campe dans sa position de baobab de l’opposition congolaise pour avoir combattu le pouvoir à partir de l’époque de Mobutu et que fort de ses positions et aventures antérieures il se prédispose à aller jusqu’au bout et serait le seul candidat valable que l’opposition peut présenter qui soit en mesure de battre le Président Kabila. Ici, il est soutenu par des personnes comme Jean Claude VUEMBA, et Franck DIONGO qui soutiennent la Dynamique Tshisekedi Président (DTP) en plus de quelques autres chemineaux politiques qui cherchent à se positionner. Et c’est avec une telle assurance (sic !) de l’emporter sur Kabila dans dix provinces avec une seule province qu’il aura partagé avec le Président sortant. Tout compte fait, le Président de l’UDPS ne devrait pas seulement compter sur ses combattants et sa popularité du 24 Avril dernier car devant l’urne, l’électeur sera seul devant sa conscience le portera qui lui déterminera sur son sort. Car le désordre qui caractérise ces opposants pourraient influer sur la position de ce souverain primaire qui va sans aucune erreur décider sur son avenir.

De l’autre côté, il y a quelqu’un qui est sorti de sa tanière, Joseph Olenga Nkoyi, lui qui avait échoué en 2006 et n’ayant obtenu qu’un seul poste au Parlement en 2006, et qui au second tour avait servi de directeur de la campagne de Jean Pierre Bemba Gombo revient à la charge et tient au fauteuil de la présidence de la République. Avec toute sa témérité il va jusqu’à déclarer qu’il avait beaucoup servi Etienne Tshisekedi et qu’à cette période le leader charismatique de l’Opposition a le devoir de lui rendre l’ascenseur.

Vital Kamerhe n’est pas demeuré en reste, lui qui avait annoncé sa candidature, soutenant qu’il avait sa propre vision et qu’il n’entendait pas baisser pavillon en dépit de tout ce qui se dit autour de sa personne et donc que sa feuille de route tenait à la convocation des états généraux de l’opposition. L’ancien Speaker de la Chambre basse déclarait : « Je suis souple et je ne suis pas obsédé par la présidentielle. Si nous échouons sur la candidature unique, nous pourrons nous entendre pour les législatures et obtenir ainsi l majorité à l’Assemblée, forçant Kabila à une coalition ». De Kamerhe, l’on parle de son alliance avec Ne Muanda Nsemi de Bundu dia Mayala qui a une base non moindre dans la province du Bas-Congo. C’est tout dire que dans cette opposition personne ne peut encore à ce jour se prétendre ou se prévaloir être cette carte qui pourra battre le Président Kabila qui part déjà favori avec cette opposition si désorganisée qui entend aller au scrutin en ordre dispersé. Ainsi donc de ces cacophonies au sein de l’opposition dont les leaders se tirent à boulet rouge, la population émet déjà de doute sur cette fameuse alternance crédible qui risque de ne pas aboutir au sens du sacrifice et aux concessions.

« Ce qui nous attend et ce que nous poursuivons est plus important que nous », a-t-il lancé, soulignant que le peuple congolais a passé 51 ans de traversée de désert. « Nous disons que la première tâche à faire, quand on a un leadership responsable, c’est la refondation d l’Etat : avoir une armée républicaine, une police professionnelle, une justice distributive au service de tous les citoyens, une administration réhabilitée, une territoriale et une diplomatie de développement », a-t-il expliqué.

Dans cette lutte à la présidentielle prochaine en République Démocratique du Congo, l’observateur croit qu’il y a encore ceux qui ne se sont pas encore prononcés, observant encore l’horizon politique avec les comportements et les atermoiements de ceux qui se déclarent déjà candidat. Ils préparent certainement des discours et des stratégies qui ne convaincraient ou pas le souverain primaire du fait des désaccords observés au sein de cette plate-forme qui croit chacun dans son petit coin venir balayer d’un revers de la main le Président Joseph Kabila de son fauteuil.

Ce n’est que dans ce pays que l’on vit le foisonnement des partis politiques dont certains ne sont constitués que des membres de famille et de quelques amis. La naissance de l’Union pour les Forces du Changement (UFC) de Léon Kengo wa Dondo vient une fois de plus créer de la confusion dans les esprits déjà traumatisés, stressés de la population. Rappelons-nous de ce Kengo chérit par les occidentaux, « l’homme de la rigueur », celui-là même qui détient, à ce jour, le palme de nominations et de longévité au poste de premier ministre en RDCongo, fin calculateur, disons à notre avis que cette personnalité qui se lance dans cette bataille électorale ne le fait pas au hasard mais plutôt avec certes toutes les garanties et que le moment venu, il bousculera les calculs pour la présidentielle en s’alliant une bonne partie des opposants et certains observateurs estiment que Kengo et Kamerhe partagent une même sensibilité d’une opposition républicaine puisque dans son discours du 24 Juillet au stade tata Raphaël, il a exhorté les congolais de voter utile et chrétien. Donc il ne sera pas exclu qu’en cas de désaccord au sein de l’opposition que Kengo et Kamerhe choisissent de convoler en duo à côté de leurs alliés.

Nous, à la rédaction de l’Etendard des Révélateurs nous soutenons que partout ailleurs, l’opposition ne se limite pas à dénigrer le régime en place, mais se constitue en alternance crédible par rapport à ce pouvoir et notre opposition doit, malgré le prix à payer faire preuve de maturité politique. C’est tout ce que demande le souverain primaire.

Dans nos précédentes livraisons, nous avons relevé que le Président du Sénat qui avait servi un maitre, le Président Mobutu se réservait et que s’il n’était pas une taupe, il serait un outsider que préparait l’Outre Atlantique. Aujourd’hui, les projections de l’Etendard des Révélateurs se sont accomplies. Avec lui quelques dinosaures dont Vunduawe te Pemako pour ne citer que celui-ci. Le dimanche 24 Juillet, il a exprimé sa couleur par la sortie officielle de l’Union des Forces du Changement (UFC), traversant du coup de l’autre côté de la rue pour rejoindre le carré de l’opposition où les leaders sont encore plongés dans cette diversion.

Delà, l’analyste politique annonce que les Congolaises et Congolais doivent s’attendre à d’autres couleurs qui seront encore beaucoup plus moches par le fait que la RDCongo vit encore un vrai dilemme électoral soutenant avec la distraction des leaders politiques de cette opposition qui se disputeront une pacotille émiettée qui pourra sans nul doute permettre au Président sortant de faire le plein de voix en novembre prochain. Toute fois cet observateur pense encore que dans le cas où l’opposition se déterminait de présenter un seul candidat, accompagné d’un accord (programme) de gouvernement avec l’esprit d’une juste répartition des postes ministériels en cas d’une victoire et d’un pacte de non agression pour les légitimités ils répondraient bien entendu aux aspirations de la population.

Notons que ces élections n’assurent aucune personne dans le camp de l’opposition et même le tenant du pouvoir les redoute. Cela a expliqué tout simplement les hésitations qui caractérisent les leaders de grands partis politiques quant au choix d’éventuels partenaires politiques sinon de se présenter en ordre dispersé. Et nous devons en plus retenir que les élections étant également tribales et régionales, chaque candidat va s’appuyer sur son terroir natal, ainsi Etienne Tshisekedi pourra compter sur les deux Kivu, Joseph Kabila sur le Maniema et le Katanga, Vital Kamerhe qui disputera en plus la ville-province de Kinshasa avec Joseph Kabila sans compter Jean Pierre Bemba qui pourra compter sur l’Equateur car ici nous relevons que le MLC le présente comme leur candidat à la présidentielle de novembre prochain se disant que la CPI qui n’a pas encore condamné JP Bemba, celui-ci malgré sa détention jouit encore de ses droits de voter et d’être voté. Mais une question reste encore suspendue, dans le cas où on l’innocenter est ce qu’on lui permettra de rentrer au pays ? Tenons, Jean Pierre Bemba veut montrer qu’il est un acteur-clé du jeu congolais. Il veut montrer qu’il n’est pas mort politiquement et tient à confondre les plus sceptiques.

Ainsi cette question ci-haut ; lui qui constituait un vrai menace pour Joseph Kabila face à cette opposition qui s’entredéchire et se neutralise. D’autre part vient s’ajouter François Mwamba qui vient de créer l’Alliance pour le Développement et la République (ADR).

Loin de nous perdre dans des conjectures, l’opposition tenant faire bloc allait être un impératif incontournable pour affronter Joseph Kabila, mais aussi une gageuse politique.

Les leaders de l’opposition politique de la RDCongo oublient cette leçon qui voudrait que l’on privilégie les valeurs et non les individus. Ici, rappelons-nous les premières déclarations de Vital Kamerhe : « Lorsque nous nous serons mis d’accord sur un programme commun de gouvernement, nous pourrons alors établir le portrait robot des candidats à proposer pour les différentes fonctions, le chef de l’Etat, le premier ministre mais aussi le Président de l’Assemblée Nationale ».

C’est tout dire que les cartes se jouent serrées pour la présidentielle de novembre prochain et à en croire les observateurs, l’opposition est en train de se morfondre encore dans un divertissement qui fera que Joseph Kabila soit à l’avance sur cette opposition dans laquelle les violons ne semblent pas s’accorder entre les uns et les autres. Toute fois une autre hypothèse n’est pas à écarter dans ces jouts électoraux ; c’est cette fibre tribalo-ethnique qui est imparable en plus de la cohabitation amicale et naturelle qui seront sans doute des éléments auxquels dépendront la manière de manœuvrer ou de négocier comment renverser la forteresse d’un quelconque camp.

Loin de nous de nous lancer dans un faux débat et d’avancer une conclusion simpliste et hâtive. L’avenir nous en dira.

Belly PAMBU



24/08/2011
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