Renouvellement du Bureau de l’Assemblée Nationale, Les éventuels candidats en ordre de bataille
L’Observateur
n°3101 du jeudi 9 avril 2009-04-09
Renouvellement
du Bureau de l’Assemblée Nationale
Les
éventuels candidats en ordre de bataille
Hier,
nous avions l’accord à l’arrachée obtenu entre l’AMP et l’opposition quant au
renouvellement du bureau de l’Assemblée Nationale. La grande question qui se
posait était celle de connaître le portrait robot du prochain bureau proposé
par la majorité présidentielle (AMP).
Nous
basant sur des sources dignes de foi, nous publions le portrait robot du
prochain bureau. D’après celles-ci, le prochain président serait issu du PPRD
et du grand Kasaï. La première vice-présidence reviendrait à la province
Orientale, la deuxième vice-présidence à l’opposition à savoir la province de
l’Equateur. Le poste de rapporteur reviendrait à l’AMP, mais au Bandundu, le
rapporteur adjoint au Grand Kivu tandis que le poste de Questeur reviendrait au
Katanga/AMP tandis que celui de questeur adjoint à un candidat de l’opposition
issue de la province du Bas-Congo.
Mais
à voir les nombreux candidats qui se bousculent au portillon membres de l’AMP
ou de l’opposition, il y a lieu d’être inquiet quant au bureau qui sortira des
urnes et qui pourrait ne rien avoir avec ce que les stratèges de l’AMP
espéraient. Pour la seule présidence du Bureau, le PPRD mieux l’AMP aligne
Evariste Boshab. Mais il semble que beaucoup d’autres outsiders pensent jouer
le trouble fête et passer outre la discipline du parti. Parmi ceux-ci on parle de
Kikaya Bin Karubi de Nyabinkubula wa Ntumba qui referait son coup de la fois
passée, lors de l’élection de Vital Kamerhe. Pour se désister en dernière
minute au profit d’un quelconque candidat, Gilbert Tshiongo espère obtenir le
poste de ministre de l’Energie dans le prochain gouvernement, son violon
d’Ingrès.
Mais
à part les candidats de la majorité, on parle de plus en plus d’une éventuelle
candidature de Gilbert Kiakwama kia Kiziki, de Lisanga Bonganga, malgré le fait
qu’il traîne un gros boulet depuis qu’il avait été cité dans l’affaire DGI.
Beaucoup d’autres candidats pourraient se manifester d’ici le 11 date prévue
pour le dépôt des candidatures. Comme on le voit, même pour la présidence de
l’Assemblée, les choses ne sont pas claires.
Aucune
règle n’est observée
Cela
peut aussi être le cas pour le 1èr vice-président qu’on se propose
de confier à la province Orientale. Selon certains observateurs, Yaghi Sitolo seraint
le candidat de la majorité AMP. Or un autre candidat, bien connu dans la
province à savoir Idambito Baakato serait aussi candidat pour ce poste de 1èr
vice-président. Les députés de la majorité vont-ils respecter le mot
d’ordre ? Difficile de répondre pour l’instant.
Toujours
selon le portait robot du bureau entrant proposé par l’AMP, le poste de 2ème
vice-président irait à la province de l’Equateur donc à l’opposition. Dans celle-ci,
aucune règle n’est observée, aucune concertation. Partant de cette réalité, on
parle d’un affrontement au sommet entre un député du MLC du nom de Bongo qui
ferait face à Bofassa Djema Charles.
Quant
à la province du Kivu, l’AMP lui aurait proposé le poste de rapporteur adjoint.
Ce qui n’est pas du goût de beaucoup de députés quand on sait que cette
province, à elle seule, a presque le 1/5 de l’Assemblée nationale. Elle qui
avait détenu le perchoir et la questure va-t-elle accepter de s’effacer ?
Les
deux derniers postes à pourvoir reviennent, selon le portrait robot de l’AMP,
au Katanga pour la questure et à l’opposition pour le Bas Congo. Mais quels
sont les éventuels opposants qui pourraient occuper ce poste. De l’avis de
nombreux observateurs, Kiakwama étant candidat président, le nom de Jean Claude
Vuemba serait cité. Mais la question qui vient à l’esprit est celle de savoir
si J.C. Vuemba, très ambitieux, pourrait accepter ce poste. Mais de l’avis de
nombreux observateurs, tenant compte du poids démographique du Bas-Congo. JC
Vuemba opposant radical, républicain, défenseur des intérêts des députés
pourrait faire l’affaire pour redorer le blason terni de la questure après les
dernières affaires qui ont éclaboussé ce bureau.
A
l’actif de J.C. Vuemba, sa dernière sortie à l’Assemblée Nationale, dernière
sortie au cours de laquelle il a rendu un hommage appuyé au 2ème
vice-président Marc Mvuama du Palu.
Que
dire après ce tour d’horizon ? Beaucoup de choses. La première c’est que
il y a peu de chance de voir les membres du bureau sortant revenir aux
affaires. Secundo, le portait robot du bureau entrant qui réduit le rôle du
Palu en lui accordant le poste de rapporteur ne va pas arranger les choses.
Surtout que deux tendances se dessinent (aile Muzito et Mayobo) le second
voulant proposer un autre candidat tandis que le premier s’en tiendrait au
poste de 2ème vice-président comme dans le bureau sortant.
UDEMO
oubliée
Quant
à l’Udemo, tout simplement oubliée, elle risque de prendre ombrage de
l’évolution que l’on observe dans ses relations au sein de l’AMP avec ses
autres partenaires et son rôle qui irait en s’amenuisant. Tertio, le partage
qui s’était fait par province, le Grand Kivu a vu son rôle s’amenuiser. Malgré
sa centaine de députés, elle n’a obtenu que le poste de rapporteur. Cette
rétrogradation sera-t-elle sans conséquence au niveau de vote ? Certainement
pas, puisque le vote est secret, il n’est pas exclu que l’on assiste à des
schémas inattendus à la sortie des urnes. Ceci est d’autant plus vrai que le
groupe ODR, plate-forme composée essentiellement de chefs des partis compte présenter
des candidats à tous les postes. Comme on le voit, rien ne semble gagner d’avance.
Ce qui fait croire à certains observateurs, vus les nuages qui s’amoncellent à
l’horizon, la nécessité de laver les linges sales en famille.
Puisque
Kamerhe n’est pas candidat, pour éviter un naufrage annoncé, l’AMP ne
ferait-t-elle pas mieux de se réconcilier avec elle-même. Mieux le PPRD. Une
réconciliation rapide avec Kamerhe et ses proches pourrait peut être atténuer
les dégâts. Parce qu’on soit de la majorité et qu’on se doit de motiver ses
députés pour un vote si crucial doit pousser certains stratèges de l’AMP à se
demander si elle dispose d’une réelle majorité ?
Philippe
Mbayi Wete