Tractation au sein de l’opposition - La question de désignation du Porte-parole de l’opposition tend vers l’impasse
La Tempête des Tropiques n°4418 du mardi 12 Juin 2012
Tractation au sein de l’opposition
La question de désignation du Porte-parole de l’opposition tend vers l’impasse
Par G.O
Dans les états major des partis politiques de l’opposition, l’heure est à la désignation du porte-parole de cette plate forme politique. Comme dans diverses autres questions précédemment traitées au sein de cette famille politique, les voilons semblent avoir du mal à s’accorder. L’opposition, en effet, se heurte à d’énormes difficultés au point qu’elle devient incapable de dégager un consensus autour d’un porte-parole.
Pour l’Udps, parti d’Etienne Tshisekedi, la question de désignation du porte-parole est hors sujet dans la mesure où son leader, les rapports des observateurs tant nationaux qu’internationaux l’ayant prouvé, avait remporté haut la main l’élection présidentielle dans toutes les provinces de la RDC.
Mordre à cet hameçon reviendrait à reconnaitre implicitement la victoire constatée de Joseph Kabila à la présidentielle.
L’Unc de Vital Kamerhe réclame elle aussi ce poste. Pour la simple raison que son président s’était positionné en 3è position derrière E. Tshisekedi (suivant les résultats contestés de la Ceni). Ce dernier, à l’élection présidentielle de 2011. Or, il revendique sa victoire à cette élection et se considère toujours comme vainqueur. Raison pour laquelle il évolue au sein de la majorité présidentielle populaire et ne peut en même temps être porte-parole. Ainsi classé premier dans le rang de l’opposition, Vital Kamerhe, soutient l’Union pour la Nation Congolaise est mieux placé pour rafler ce poste.
D’autre part, 4 groupes parlementaires de l’opposition ont adressé une lettre au Président de l’Assemblée Nationale dans laquelle ils soulignent que l’opposition institutionnelle était prête à désigner son porte-parole.
En ce qui concerne Jean Claude Vuemba, président du MPCR (Mouvement du Peuple Congolais pour la République) et Député National, est d’avis que ce poste doit revenir à l’Udps en sa qualité de parti d’opposition majoritaire à l’Assemblée Nationale.
Par ailleurs, tout en soutenant Etienne Tshisekedi comme vainqueur incontesté de la présidentielle de novembre 2011, les Forces Acquises au Changement revendiquent le poste de porte-parole au profit de l’Udps. Et pourtant, aux yeux de Limete il n’en est pas question.
On retombe dès lors dans l’impasse comme en 2006 lorsque celui à qui revenait logiquement ce poste, Jean Pierre Bemba pour ne pas le citer, se trouvait dans l’incapacité d’exercer cette fonction, étant retenu à la Cour Pénale Internationale, à la Haye.
Beaucoup craignent que comme en 2006 en 2011, ce poste ne soit occupé à cause des divergences des vues au sein de l’opposition. Plus et pire encore, la loi prévoit que le porte-parole ne peut être candidat à la prochaine présidentielle. C’est là encore un barrage. Et pourtant, il n’y a nullement d’incompatibilité entre cette fonction et celle de Président de la République.
On subit ici les conséquences de la proclamation des résultats des élections que toute la classe politique n’a pas approuvés. Voilà pourquoi les prémices sont faussées, les conclusions ont également toutes les chances d’être faussées.