TRIBUNE LIBRE: DOSSIER OFIDA-CTC : AGITATION STATIQUE DU GOUVERNEMENT

Honorable Jean Claude VUEMBA LUZAMBA

Photo Gabin MUKE S "RT KAVKA"

TRIBUNE LIBRE

 

DOSSIER OFIDA-CTC : AGITATION STATIQUE DU GOUVERNEMENT

 

L’opinion se souviendra qu’au cours d’une séance plénière de l’Assemblée Nationale de la session d’Avril 2009, l’Honorable Jean Claude VUEMBA, élu du territoire de Kasangulu dans le Bas Congo, avait présenté une motion d’information faisant état des irrégularités constatées dans le contrat d’assistance technique signé entre la République Démocratique du Congo, à travers son entreprise publique l’OFIDA, et la firme américaine Customs and Tax Consulting, CTC en sigle.

 

Il sied de savoir qu’en principe, selon le Gouvernement, ce contrat vise la maximisation des recettes de l’OFIDA par des « mécanismes inédits, inquiétants et scabreux».

Alors qu’en son temps, l’Honorable MPOTOYI, élu du Kasaï Oriental et Marie Louise EKPOLI, élue de l’Equateur avaient stigmatisé la controverse que suscitait le contrat CTC – OFIDA_ car aucune curiosité saine n'avait intéressé nos dirigeants pour connaître les détails de la création de cette entité à la chambre de commerce de l'Etat de Delewaere aux USA_ malheureusement, le Gouvernement avait continué de faire la sourde oreille et à s'engluer dans des incohérentes et des explications à l’emporte pièces.

 

Aujourd’hui, et à la suite de la motion de l’Honorable Jean Claude VUEMBA, il a été décidé par la plénière de l’Assemblée Nationale de constituer une commission parlementaire d’enquête devant mettre en lumière :

  1. Les conditions dans lesquelles ce marché liant OFIDA à CTC ont été conclues;
  2. Les contraintes auxquelles la République Démocratique du Congo, à travers l’OFIDA, devra se soumettre pour permettre à la CTC et à «ses experts » de réaliser leur programme, sans aliénations des droits de notre pays dans ce secteur à forte teneur stratégique. Sachons que ses experts, dont les origines sont douteuses et incertaines, ont majoritairement des passeports britanniques, d'acquisition ou de complaisance !

 

Ce qui est curieux et surprenant dans ce partenariat scellé dans la légèreté et le laisser – faire aux conséquences néfastes et insoupçonnables pour l'avenir de l'OFIDA, c’est de constater qu’au moment où l’Assemblée Nationale s’est déjà saisie de ce dossier CTC – OFIDA, que sa commission d’enquête ad hoc est sur le point de se mettre en branle, que certains apprentis sorciers du Gouvernement se ressaisissent et remuent hâtivement ciel et terre. Ils organisent des messes noires pour tenter de dissimuler leur initiative précipitée et leur participation coupable dans cette opération de prédation et de siphonage organisé du Trésor Public. Et ce, au mépris royal du principe sacro-saint de séparation des pouvoirs entre les institutions qui veut que lorsque le Parlement est saisi d’un dossier, l'Exécutif n’y touche plus jusqu’au moment où le Parlement aura formulé ses recommandations ou pris ses résolutions Cette posture antinomique montre et démontre à souhait la panique des responsables de cette institution qui, rappelons le, est un des leviers le plus actif dans la collecte des taxes, pour la collectivité nationale.

 

Aller à l’encontre de ce principe, c’est voguer à contre courant sur un radeau croulant dans une tempête de contradictions émaillées de délits d’initiés et de prises illégales d’intérêts, d’enrichissement personnel et d’abus de pouvoir en bande organisée qui réduisent le pays en une République bannière, sans foi ni loi. Bref, c’est installer de façon récurrente le Congo dans le sentier de l’abîme, de l’abus et de l’impunité.

 

O tempore, O mores, O corruption quand tu nous tiens!

Jusqu’à quand l’homme politique Congolais, malencontreusement appelé «homme d’Etat», va-t-il s’engluer dans des opérations maffieuses de bas étages ? Et, pourtant, la grandeur de la fonction aurait du le dissuader de procéder à des alliances aussi audacieuse que compromettante.

 

Il est plus que temps, pour le Chef de l’Etat d'agir et de sévir avec conviction et détermination en liant l’acte à la parole et en ouvrant effectivement le sixième chantier tant attendu par tous les congolais c'est-à-dire l'ouverture des portes des prisons pour accueillir les « KULUNA » à col blanc qui se pavanent dans les rues de Kinshasa et dans les salons dorées et huppés de la capitale, mais qui constituent des véritables fléaux des officines qui minent la République, son développement et son honneur.

 

Le Peuple Congolais attend avec impatience la mise sur pied de la commission parlementaire d’enquête devant statuer sur le délicat et important dossier afin d’en saisir la quintessence et d’être informé sur les responsabilités et les culpabilités individuelles et collectives de tous ceux qui ont initié et/ou pris part à cette véritable conspiration des charognards et casseurs de la République, au jour le jour, secteur par secteur, région par région.

 

Le Peuple reste vigilant dans la mise en danger, volontaire et organisé, de ses droits les plus fondamentaux à aspirer au bien être et au développement ; comment expliquer cet acharnement du Ministre envers les agents et cadres de l' OFIDA, qui s'opposeraient aux « déploiement des experts de C.T.C », pour remplir leurs missions de mettre sous coupes réglées notre institution nationale ? Nous ne pouvons accepter cette allégeance voulue des  représentants syndicaux, appelés en rescousse par les salariés pour sauver les intérêts bradés du peuple.

 

Fait à Goma, le 16 juillet 2009.

 

Oscar KAMBALE NYRIHIMA

Analyste Politique

 



16/07/2009
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