Tribune sur la situation dans les Grands Lacs

Tribune sur la situation dans les Grands Lacs

JEAN CLAUDE VUEMBA LUZAMBA : L’ERECTION D’UN MUR EN BETON A L’EST DU CONGO EST EN HOMMAGE AUX 9 MILLIONS DE MORTS

La situation catastrophique, qui sévit dans la région des Grands Lacs, doit interpeller les intellectuels, les politiques et les humanitaires du monde entier. Et pour cause, le chiffre des morts enregistrés depuis deux décennies provoque le tourniquet : 6 millions pour les uns et 9 millions pour les autres.

A New York (USA) ; Monsieur Ignace GATA MAVINGA, représentant de la RD Congo aux Nations Unies, a coupé la poire en deux sans honte en donnant le chiffre officiel du gouvernement congolais : 8 millions de morts ! « Cela dépasse tout entendement », aurait-dit René Maran, écrivain antillais du siècle dernier, plus que les victimes des guerres contemporaines du Liban, Liberia, Angola, Sierra Léone, Côte d’Ivoire, etc. Pour nous, c’est le seuil insupportable du raisonnable du moment où le monde entier vit l’ère du Verseau, celle de la spiritualité et de l’altruisme humain.

En notre qualité de Député National, Président National du Mouvement du Peuple Congolais pour la République, MPCR et 2è Vice-Président du groupe parlementaire UDPS et alliés, nous ne pouvons avaliser encore moins cautionner quelques résolutions de l’Accord-cadre signé le 24 Février 2013 à Addis-Abeba, capitale d’Ethiopie, notamment « la réforme de l’armée, de la police et des services de sécurité, de la bonne gouvernance, de la réconciliation nationale, dès lors que nos structures nationales sont déjà infiltrées par les étrangers depuis 1997 ».

Cette voie diplomatique, voulue pacifique, masque malignement et subrepticement une mise sous tutelle de la RD Congo par la Communauté Internationale.

Somme toute, le fameux Accord-cadre cautionne l’expansionnisme des 3 pays voisins de la RD Congo (Burundi, Ouganda et Rwanda) et le nouveau venu, Sud-Soudan, prélude à la balkanisation du continent africain durant le 3è millénaire, cet accord enlève d'ores et déjà les prérogatives régaliennes dévolues par la Constitution au chef de l'Etat de la RDC, sans contre partie à l'encontre de nos ennemis de proximité. Comme ce fut le cas lors de la Conférence internationale de Berlin de 1885. Malgré la présence-occupation du Congo-Kinshasa de plus de 17.000 soldats de la paix(!) de l’ONU, dans le cadre de la Monusco, il est prévu le débarquement à Entebbe (Ouganda) et le déploiement de quelques 2.500 soldats de la brigade d’intervention de l’ONU sur les hauteurs du Nord-Kivu (1800 à 2000m d’altitude), théâtre des opérations de la 1ère guerre panafricaine depuis 1998.

Cette stratégie militaire nous paraît sujette à caution dans la mesure où la RD Congo deviendrait, si elle ne l’est déjà 1999 avec la Monuc, le champ d’expérimentation de la force la plus importante des Nations Unies dans le monde. Sans paix. Avec un budget de 1.300.000.000 de dollars Américains par an, l'inefficacité de la collaboration de nos forces armées et la Monusco date de longtemps et peut nous amener aux interrogations légitimes. Depuis des années nous n’avons droit qu'a des récriminations récurrentes sur les comportements souvent inadmissibles de certains de nos soldats, assorties des menaces de ruptures de collaborations. Le gouvernement congolais est assujetti et ne manifeste aucune posture de contestation.

Onuc de 1961 à 1963, Monuc de 1999 à 2009 et Monusco de 2009 à nos jours, Brigade d’intervention demain… « Un gros machin », avait planché le Général Charles De Gaule. Pour nous, c’est l’hydre de Lerne, qui change de peau et de visage à chaque campagne militaire dans la brousse africaine. Nous sentons le piège venir calmement et se refermer sur les Forces Armées de la République Démocratique du Congo dans le Congo oriental transformé en Far West Africa.

« La répétition est la mère des sciences » dit-on. Et, l’histoire est un perpétuel recommencement : Israël en 1947, la Corée en 1953, le Kosovo en 1999, le Soudan en 2011, le Mali en 2012…. Pourquoi pas la République Démocratique du Congo en 2013 ? Sachant que nous ne sommes pas à l'abri d'une déconvenue de démembrement territorial. Rappelons la partition de la Corée en 2 Etats distincts et antagonistes : les troupes onusiennes défaites par les résistants coréens, appuyés par la Chine communiste et Maoïste, se sont repliés jusqu’au 38è parallèle, à Pamoujon, qui sert depuis de ligne de démarcation entre la Corée du Nord (communiste) et la Corée du Sud (capitaliste) gouvernées respectivement par Pyong Gyang et Séoul, qui se regardent comme des chiennes de faïence. Plus près de la RD Congo, le pays traversé par des cours d’eaux douces, la partition du Soudan entre le Nord islamiste et le Sud animiste et chrétien a eu lieu au niveau d’Abei, qui abrite les puits de pétrole, principales sources de recettes publiques de l’ex-plus grand pays d’Afrique par la superficie avant l’Algérie et l’Ethiopie.

Au regard de ce qui précède, nous formulons 3 propositions patriotiques et nationalistes pour éviter le démembrement du Congo oriental avec le schéma Pamoujon-bis dans le Nord-Kivu par la coalition Ougando-Rwandaise et le renfort du M23 du commandant MAKENGA (rébellion déclarée force négative par les Nations Unies) avec 450 rebelles-renégats du Général Bosco Tanganda déférés à la CPI :

  1. La rupture des relations diplomatiques avec les 3 pays voisins agresseurs de l’Est (Burundi, Ouganda et Rwanda) par le truchement des groupes armées suivi du rappel des Ambassadeurs, Il est inadmissible que la RDCongo ne puisse manifester son mécontentement de façon forte et énergique face aux abus de confiance répétés du Rwanda dans la crise de l'Est de la République, malgré les échanges diplomatiques intenses entre les deux capitales Kinshasa et Kigali depuis 2007.
  2. L’érection d’un mur en béton à l’instar de la frontière Etats-Unis – Mexique, et pince sans rire, depuis le mois de Février 2013 la République sœur d’Angola érige déjà un mur à la frontière de Yema à Banana et jadis Chine-Mongolie, hérissé des barbelés le long de la frontière orientale, du lac Albert au lac Tanganyika by les lacs Edouard et Kivu pour éviter les razzias opérées par les armées étrangères avec l’établissement des colonies de peuplement et pillage des ressources naturelles (Or, Diamant, Cassitérite, Coltan, Ivoire, bois, peau de bêtes, huile de palme, etc.). « Du respect pour les morts », avait écrit l’Ivoirien Hamadou Kone.
  3. L’effort national de la résistance par le peuple congolais – comme lors de la guerre mondiale par les Français avec l’érection de la ligne souterraine Maginot en Alsace-Loraine et dans les Alpes - appelé à bouter dehors du territoire national les envahisseurs. Le Mouvement du Peuple Congolais pour la République, MPCR, rappelle à tous les Congolais que pour sauver la République, seul notre effort et notre imagination nous conduiront à la libération et à la reconstruction. Chaque citoyen congolais doit cotiser 1$us au minimum et plus pour les nantis pour réaliser un pack financier de 125 millions de dollars Américains suivant le vœu des chercheurs congolais de la Diaspora basés en Belgique sous la férule de l’écrivain journaliste Cheik FITA DIBWE. Evidemment, mes propos méritent un débat libre et ouvert dans une agora avec beaucoup plus de lumière que de chaleur.

Voilà, tout est dit !

Ainsi fait à Kinshasa, le 01 Mai 2013

Jean Claude VUEMBA LUZAMBA

Député National

 



02/05/2013
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