Tshisekedi pour une union avec d’autres organisations politiques

L’Observateur n°3519 du mardi 14 Décembre 2010

Ouverture solennelle du 1er congrès de l’UDPS

Tshisekedi pour une union avec d’autres organisations politiques

Les combattantes et les combattants de l'UDPS avaient pris d'assaut la salle des réunions du centre Marie Antoinette Mobutu à l'occasion de l'ouverture solennelle de leur 1er congrès samedi 11 décembre 2010. S'exprimant à cet effet, E. Tshisekedi, président national de ce parti a lancé un appel pathétique à d'autres organisations politiques qui ont la même vision que l'UDPS de se joindre à elle pour la conquête, l'exercice et la conservation du pouvoir.

C'est bien parti pour les travaux du 1er congrès de l'UDPS, lesquels vont tourner autour du thème central " Modernisation, conquête démocratique du pouvoir, alternance politique en RDC ". A cet effet, on pouvait lire dans la salle sur des banderoles " E. Tshisekedi pour le rassemblement de toutes les forces politiques et sociales en vue du renouveau social en RDC " ; " toute violence faite à la femme est une agression contre notre culture, contre notre mode de vie et contre la République ", " premier congrès de l'UDPS, le peuple d'abord ". Après des slogans et des chants d'animation, la prière par Mme Julienne Mangabu, l'hymne national et l'hymne du parti, l'occasion était favorable pour Remy Masamba, en sa qualité du coordonnateur principal de la commission d'harmonisation et d'organisation du congrès. S'adressant au président national, il lui a dit sa gratitude pour la mission lui confiée. Selon lui, le rapport final qu'il allait déposer à la fin de son mot est la synthèse des avis et considérations des desiderata de la base. " Vous avez ici tout la représentation de l'UDPS. Voici le rapport final, synthèse de toutes nos réflexions et l'itinéraire de votre combat ", a-t-il déclaré en substance. Non sans appeler son président national à monter sur chaire.

E. Tshisekedi a commencé par brosser l'historique de son parti, UDPS, parti créé officiellement le 15 février 1982. " Révoltés par la gestion calamiteuse de la chose publique caractérisée par la confiscation de toutes les libertés, quelques compatriotes et moi avons pris la décision de créer l'UDPS pour dénoncer le mal ", a-t-il révélé. Et en mémoire de tous ceux qui ont payé de leur vie dans la lutte pour la liberté, il a sollicité une minute de silence, avant de demander aux uns et aux autres de poursuivre cette lutte car, a-t-il déclaré " la liberté ne se donne pas sur un plateau d'argent, mais s'arrache ".

Il a fait savoir que le pays a raté son virage à partir de 1965, non sans regretter que la Conférence nationale souveraine, ce grand forum sur lequel les Congolais avaient fondé leur espoir ait déçu.

 

Amnistie générale, mais…

E. Tshisekedi est revenu sur sa candidature à la magistrature suprême, qu'il a motivée par son souci de faire que la RDC, pour une fois, soit un Etat de droit, de faire que les Congolais qui ont jusqu'ici pleuré puissent enfin sourire dans ce pays où il y a tout mais où, ironie du sort, le peuple n'a rien. En bon père de famille, car " qui aime bien châtie bien ", il a annoncé l'amnistie générale pour toutes les brebis perdues, brebis qu'il a invitées à réintégrer le parti mais, bien sûr, en commençant par la base, leurs cellules.

Il a reconnu que son parti UDPS a traversé une période de turbulence, avec une mauvaise gestion financière. " Un parti politique, c'est comme un syndicat. Il doit vivre des cotisations de ses membres. Mais notre parti, subsiste grâce aux dons extérieurs, mais qui allaient dans les poches de certains irresponsables ", a-t-il reconnu, avant d'indiquer que leur parti qui a des millions de membres devait s'auto-suffire et s'auto-gérer car, avec seulement l'équivalent d'un Coca de cotisation, il est hors de question que le parti attende quoi que soit de l'extérieur.

Et pour la bonne gestion de ces fonds venant des cotisations, Tshisekedi a annoncé l'instauration du système d'inspecteurs financiers car, a-t-il regretté " trop de liberté nuit parfois à la liberté ". Pour la réussite et aux élections de 2011 et sur le plan de leur parti, l'orateur a informé que les stratégies nécessaires devront être arrêtées au cours de leurs travaux. Après avoir souhaité plein succès au 1er congrès, il a déclaré ouverts les travaux de leur premier congrès.

Véritable messe de rassemblement

Le 1er congrès de l'UDPS n'est pas un simple forum, mais une véritable messe de rassemblement, messe qui a rassemblé aussi bien les enfants des différentes fédérations de l'UDPS que les organisations politiques amies et celles des droits de l'homme.

S'agissant des fédérations de l'UDPS, André Kalonzo (ancien du TP Englebert Mazembe), modérateur a cité les fédérations de nos 10 provinces + la ville de Kinshasa, sans oublier celles extérieures, notamment : Etats-Unis, Canada, Allemagne, Belgique, Suisse, France, Afrique du Sud, Angola, du Congo Brazzaville, sans oublier la présence très remarquée des délégations de l'Internationale socialiste et du parti socialiste suédois.

Pour ceux qui est de personnalités politiques et partis venus exprimer leur amitié à Tshisekedi et à son parti, la présence de Vital Kamerhe a créé, comme en septembre dernier, un événement dans un événement, à juste titre d'ailleurs si l'on sait ce que cette étoile montante est en train de représenter actuellement sur la scène politique de notre pays. L'autre présence qui a soulevé la salle était celle de Ne Muanda Nsemi, chef du mouvement politico religieux Bundu dia Kongo (BDK). Il convient de citer également Roger Lumbala, Christian Badibangi, Martin Fayulu, Jean-Claude Vuemba, Steve Mbikayi, Crispin Kapinga qui représentait Félix Vundwawe du MPR, Azarias Ruberwa, Franck Djongo, Delly Sessanga.

S'exprimant face au discours de Tshisekedi, ils ont déclaré : " Je ne peux pas dire que je suis derrière Tshisekedi, mais derrière Dieu, le seul souverain. Pour que le train avance, il faut une locomotive, et nous devons être dans la locomotive " (Vital Kamerhe ; " Je suis d'accord avec la plupart des choses qu'il a dites " (A. Ruberwa) ; " Si Tshisekedi peut être le rassembleur, pourquoi ne pas être avec lui ? (J.C Vuemba) ; " J'ai été associé à cette cérémonie en ma qualité de président de Envol car je défends certains principes, dont la lutte pour le changement. C'est trop tôt pour parler des liens entre UDPS et Envol " (Delly Sessanga).

Après avoir dit le constat malheureux de son parti, c'est-à-dire pas d'hôpital, mauvais état des routes, travailleurs impayés, la représentation du parti socialiste suédois s'est interrogé : " ce congrès de l'UDPS, n'est-il pas le début du changement dans ce pays ? "

A en croire le modérateur, André Kalonzo, si la journée d'hier dimanche était consacré aux travaux en commission à savoir : statuts et règlement intérieur, promotion du genre et éradication des violences à l'égard des femmes, projet de société, élection, ethique et bonne gouvernance ; et projet de charte, le programme d'hier lundi prévoyait, avant le discours de clôture par le président du parti, l'audition, en plénière, des rapports des commissions, déclarations politiques des fédérations regroupées par province sur l'élection du président du parti et l'investiture du candidat du parti à l'élection présidentielle 2011 ; l'élection du président du parti, désignation et investiture du candidat à l'élection présidentielle 2011. Les lampions de cette grande messe de l'UDPS vont s'éteindre ce mardi par un banquet.

V. Wakudinga

 



05/01/2011
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