Le MPCR Vuemba demande à Joseph Kabila d’épargner le peuple congolais du péril démocratique

La Référence Plus n°5019 du 11 Janvier 2011

Le MPCR Vuemba demande à Joseph Kabila d'épargner le peuple congolais du péril démocratique

Dans une lettre ouverte adressée depuis le 8 janvier au Chef de l'Etat Joseph Kabila Kabange dont la copie est parvenue à notre rédaction, le président du Mouvement du peuple congolais pour la république (MPCR), l'honorable Jean-Claude Vuemba Luzamba, demande au Chef de l'Etat d'épargnez le peuple congolais du péril démocratique pouvant entrainer un bain de sang inutile, par la révision de la Constitution.

L'élu de Kasangulu a de prime abord rappelé qu'au mois de décembre 2005, l'AMP avec Joseph Kabila en tête, aviez incité le peuple congolais à voter massivement pour la Constitution qui régit le pays actuellement, alors que nous estimions, « in ile tempore non suspecto », que ce texte constitutionnel n'était pas adapté aux réalités socio-politiques du pays. « Il est étonnant de constater que c'est encore vous et votre famille politique qui aujourd'hui avez décidé de tuer votre poule aux œufs d'or, face aux enjeux politiques du moment », écrit ce député national, qui rappelle les événements qui se sont déroulés au Niger en février 2010, où le Président Mamadou Tandja, voulant s'offrir le luxe d'une présidence à vie, a procédé à la désarticulation honteuse de l'architecture constitutionnelle de son pays, après dix années d'exercice du pouvoir issu pourtant des élections.

De ce fait, poursuit JC Vuemba, il fit le choix personnel de l'humiliation et de l'opprobre, en lieu et place d'une sortie politique digne et honorable. En conséquence, cela lui a valu une réplique que tout démocrate avisé a qualifiée de « acte de salubrité politique ! ».

 

Respecter la constitution

Le président du MPCR rappelle par ailleurs au Chef de l'Etat Joseph Kabila, les prescrits de l'article 69 de la Constitution, lesquels imposent au Président de la République, entre autres la responsabilité de veiller au respect de la Constitution ; tandis que le dernier alinéa de l'article 64 de la même Constitution dispose que « toute tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction imprescriptible contre la Nation et l'Etat. Elle est punie conformément à la loi ».

« C'est pourquoi, il me parait superfétatoire de faire revenir à votre conscience que la démocratie est une culture, une réalité qui permet l'alternance, le pluralisme, le respect des droits de l'homme et des libertés individuelles, l'égalité des chances, les débats démocratiques, … bref, le refus inconditionnel de la pensée unique. Malheureusement, force est de constater dans votre chef et celui de votre famille politique, l'AMP et Alliés, le refus de se plier à ces fondements indéboulonnables de la démocratie, à ces paradigmes sans le respect desquels point de salut pour les gouvernants et les gouvernés », peut-on lire dans cette correspondance.

D'autre part, JC Vuemba reste d'avis que la révision constitutionnelle constitue un exercice démocratique normal dans la mesure où elle se conforme à la règle du jeu. Cependant, il est encore plus vrai que la motivation de toute révision constitutionnelle doit impérativement répondre aux intérêts supérieurs de la Nation et à l'intérêt général, explique-t-il, se demandant quel est le bien fondé de la tentative d'amender la Constitution à quelques mois des échéances électorales par rapport au bien être du peuple congolais ?

En réponse à cette question, le MPCR Vuemba estime que narguer tout un peuple qui a faim et qui vit dans une misère inacceptable, mais qui a soif de liberté démocratique et de développement intégral, est carrément suicidaire. Le peuple congolais, écrit-il, refuse actuellement de laisser se développer devant ses yeux, une dérive dictatoriale sinueuse. Et ses réactions risquent de surprendre.

D'autre part, l'élu de Kasangulu croît qu'en ce moment, un coup d'Etat constitutionnel en RDC entrainera inéluctablement un bain de sang inutile qui conduira le pays dans un schéma dont l'issue macabre contribuera à anéantir les efforts et sacrifices consentis par le peuple congolais depuis le démarrage du processus démocratique.

En outre, JC Vuemba demande à Joseph Kabila de calmer les ardeurs de celui que la population considère à ce jour comme porte-parole personnel du Chef de l'Etat, lequel multiplie des points de presse provocateurs et intimidateurs, aux conséquences incertaines et insurmontables. « Nul n'ignore que la finalité de ses excès de zèle n'est autre que de pérenniser les différents dividendes qu'il retire de sa situation actuelle après avoir joué le même rôle nocif pendant la deuxième République », écrit JC Vuemba, rappelant que la personne concernée fut tour à tour Mobutiste, Tshisekediste, Kagamiste, avant de se faire rabrouer par le vaillant compatriote Mzee Laurent Désiré KABILA et hélas, atterrir enfin comme Joséphiste, en attendant demain, le vent nouveau (…).

Concluant sa lettre, le MPCR Vuemba rappelle au Chef de l'Etat son serment constitutionnel par lequel il a juré solennellement devant Dieu et la Nation, d'observer et de défendre la Constitution et les lois de la République, de sauvegarder l'unité nationale, de ne se laisser guider que par l'intérêt général et le respect des droits de la personne humaine, de consacrer toutes ses forces à la promotion du bien commun et de la paix et de remplir, loyalement et en fidèle serviteur du peuple, les hautes fonctions qui lui ont été confiées. « Face à la tentative de la révision constitutionnelle à laquelle vous pousse actuellement votre famille politique, il serait absurde de léguer à la République un Président élu à un suffrage avoisinant les 15%, dans le seul but que vous soyez réélu.  

Or, en matières électorales, l'essentiel n'est pas de se classer premier par rapport à ses concurrents, mais plutôt de fédérer le plus grand nombre possible de ses concitoyens à son contrat social », peut-on encore lire dans la conclusion de cette lettre qui rappelle l'alinéa 1 de l'article 64 de la Constitution de la République qui dispose : « Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d'individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l'exerce en violation des dispositions de la présente Constitution ».

s/e José Wakadila

 



14/01/2011
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