Retombées de l'option de la majorité - L'opposition saisit la Monusco

Les Dépêches de Brazzaville n°1162 du mercredi 19 Janvier 2011

Retombées de l'option de la majorité - L'opposition saisit la Monusco

Les leaders de cette plate-forme ont exprimé à la représentation onusienne en RDC leur désapprobation à la modification de certains articles de la Constitution du 18 février 2006.

Loin de s'avouer vaincus après l'adoption le 14 janvier par le Congrès de la proposition de loi portant révision de la Constitution, les leaders de l'opposition continuent de multiplier des stratégies pour tenter de contrer la dynamique imprimée par les deux chambres du Parlement. C'est dans ce cadre qu'il faut situer l'audience accordée, le 17 janvier, par la représentante spéciale adjointe du secrétaire général de l'Onu en RDC, Leïla Zerrougui, à une délégation des leaders de l'opposition. Ces derniers, à en croire les sources onusiennes, étaient allés exprimer de vive voix leur désapprobation à cette révision constitutionnelle adoptée récemment par le Congrès. La présence des leaders de l'opposition au premier rang desquels figuraient Vital Kamerhe, François Muamba, J-C Vuemba et Me Lumeya au Quartier général de la Monusco, constituait tout un symbole. Pour les concernés, il fallait à tout prix saisir la communauté internationale via sa représentation en RDC pour faire entendre la voix du peuple congolais.

Pour s'être autrefois investie afin de doter le pays de cette Constitution en passe d'être révisée, la même communauté internationale, entend-on dire, peut également peser de tout son poids pour empêcher toute modification. L'opposition récuse les modifications apportées notamment aux articles 197 et 198 de la Constitution offrant la possibilité au chef de l'Etat d'arbitrer les conflits de gestion des provinces, jusqu'à démettre un gouverneur de province. Il est clair, pense Vital Kamerhe, que « les gouverneurs de province et les Assemblées provinciales seront désormais soumises aux humeurs du chef de l'Etat qui peut toujours les virer comme il l'entend ». Outre l'article 71 dont la révision a fait couler beaucoup d'encre et de salive, l'opposition récuse également la retouche de l'article 149 astreignant le ministère public à exercer dorénavant sa fonction sous l'autorité du ministre de la justice. Ce qui, d'après la même opposition, porte atteinte à l'indépendance du pouvoir judiciaire faisant ainsi des magistrats, les valets de l'exécutif au nom du pouvoir d'injonction dont il dispose désormais.

Quant à la modification de l'article 110 donnant la possibilité au député de retrouver son siège au parlement une fois l'exercice de la fonction incompatible avec son mandat terminé, l'opposition s'apitoie sur le sort du suppléant plutôt réduit à la simple figuration et à qui l'on ne concède aucun droit, ni avantage. A considérer la manière dont cette révision constitutionnelle est en train d'être conduite, une source proche de l'opposition estime que la vraie majorité ne devrait pas être dégagée dans la salle de Congrès. « La vraie majorité, elle est silencieuse. Elle se retrouve à la cité et c'est elle qui est propriétaire du pouvoir dont nous ne sommes que de simples mandataires », a-t-elle laissé entendre.

Alain Diasso

 



22/01/2011
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