A LA FAVEUR D’UN POINT DE PRESSE ANIME SAMEDI DERNIER: Jean-Claude Vuemba se penche sur les questions de l’heure
AfricaNews, n°443 du lundi 19 au mardi 20 Avril 2010
Lundi, 19 Avril 2010 09:41 Administrateur
Fidèle à sa logique, Vuemba a jugé de négatif le bilan de PROGOSA dans le redressement de l’ONATRA et proposé que le groupe Bolloré reprenne le flambeau. Animant un point de presse samedi 17 avril 2010 au siège de son parti, le Mouvement du peuple congolais pour la République -MPCR-, dans la commune de Ngiri-Ngiri, Jean-Claude Vuemba a rendu compte de toutes les concertations auxquelles il a pris part lors de son dernier séjour européen et annoncé à l’opinion, le point de vue du MPCR face à la situation politique, économique et sociale de l’heure.
«C’est ici le lieu et l’occasion pour moi de réaffirmer la volonté de notre parti de voir libérer le signal de la Radio France Internationale -RFI-, Radio francophone par excellence, interdite de diffusion dans le plus grand pays francophone du monde. Quelle aberration?», a introduit Jean-Claude Vuemba en ayant une pensée pieuse à l’endroit de Patient Chebeya, reporteur cameraman de Beni sauvagement assassiné par des hommes en uniformes, non autrement identifiés, il y a plus de 10 jours.
Entrant dans le vif de son sujet, Vuemba s’est apésenti sur une visite de travail qu’il a effectué durant la deuxième quinzaine du mois de mars 2010 en Belgique et en France et qui lui a permis de prendre une série de contacts avec des responsables politiques des pays visités, d’une part, et de l’autre, avec des compatriotes et leaders politiques RD-congolais de la diaspora. Vuemba avait également pris langue avec les combattants et les cadres extérieurs de son parti, le MPCR. «Les différentes rencontres que j’ai pu avoir avec les compatriotes résidant en Belgique et en France m’ont conforté dans ma conviction que, tout en étant loin du pays, nos concitoyens suivent avec une attention soutenue tout ce qui se passe en RD-Congo. J’ai pu également noter leur souhait de modification de la loi électorale afin de permettre à la diaspora RD-congolaise à travers le monde de participer elle aussi à la désignation des dirigeants politiques du pays», a souligné Vuemba qui a laissé entendre qu’avec un peu de bonne volonté et un minimum d’organisation, cela est possible. C’est pourquoi, il a avoué souscrire personnellement à cette demande et prend l’engagement de s’y employer pour son aboutissement. «Se sentant exclus du processus électoral, nos frères et sœurs de la diaspora sont poussés, à leur corps défendant, à rejeter en bloc toutes les Institutions de la République, ce qui constitue un véritable danger pour l’avenir», a-t-il prévenu. Sa rencontre avec le leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS-, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, le mardi 23 mars 2010 aura constitué l’un des temps forts de son séjour européen, a-t-il avoué ainsi que sa réception au Sénat français le 31 mars par Les Verts.
De sa rencontre avec Tshisekedi, Vuemba a indiqué qu’à l’issue de deux heures d’échanges, il est ressorti une identité de discernement aussi bien de la situation actuelle du pays que sur des actions à entreprendre ensemble en vue de la transformation réelle de la RD-Congo.
«Le MPCR avait proposé depuis septembre 2009 à toute l’opposition RD-congolaise, tant institutionnelle que non institutionnelle, une initiative de rassemblement et d’espérance pour un programme commun d’alternance crédible en 2011. Qu’il me soit permis de déclarer ici qu’il ne s’agit en aucun cas d’une tentative de caporalisation des autres partis de l’opposition, mais d’une volonté évidente et manifeste d’ouverture des discussions dans un esprit d’écoute attentive et de concorde nationale», a souligné JCV comme pour expliquer sa démarche auprès de Tshisekedi. «C’est ainsi que, lorsque j’en ai fait part au président national de l’UDPS, tout en lui précisant que mon souhait était de voir l’UDPS, fille aînée de l’opposition RD-congolaise, piloter cette initiative», il me répondra par cette phrase laconique mais lourde de signification: «Je vous ai compris, comptez sur moi!».
Que d’aucuns aient relevé le fait que cette rencontre n’a pas été sanctionnée par un communiqué final est un non sens, s’est-il indigné en se demandant si chaque fois que deux responsables politiques RD-congolais se retrouvent pour parler des affaires du pays, cela doit forcement être marqué par un communiqué final?
«Arrêtons de distraire le peuple, car les enjeux du moment ne se prêtent pas à des égarements d’attention ni à des dispersions d’énergie et encore moins à des actions de positionnement politique individuel», a prévenu JCV.
PERENCO cloué au pilori
Reçu le 31 mars 2010 au Sénat français par les membres du parti politique Les Verts, il a placé cette audience sous le signe d’une démarche de sensibilisation au cours de laquelle il a tenu à informer l’opinion publique française, par le biais de ses représentants au plus haut niveau, des affres de la pollution des côtes RD-congolaises par des sociétés pétrolières étrangères, en l’occurrence la société PERENCO/MIOC qui, a-t-il accusé, n’a aucun souci du devenir du littoral maritime du Territoire de Muanda, dans la province du Bas-Congo et met en danger la vie de toute une communauté, de son environnement et de son écosystème par l’exploitation désordonnée du pétrole et du gaz, sous un silence frisant la complicité de la part des Autorités tant nationales que locales.
«Nous avons été l’objet d’une oreille attentive de la part des Sénateurs écologistes français qui nous ont rassurés qu’ils ne pouvaient pas rester indifférents face aux questions environnementales qui touchent la RD-Congo, surtout du fait des sociétés d’origine française», a souligné JCV en parlant de la promesse de ses interlocuteurs sur leur soutien en vue de faire respecter les règles internationales en vigueur en la matière.
Sur un autre registre, Vuemba a donné le point de vue de son parti sur les questions politiques de l’heure en insistant sur le fait qu’il devient de plus en plus urgent que tous les partis, les personnalités et associations proches de l’Opposition politique se regroupent non pas autour d’une personnalité quelconque, mais autour des idées, en vue d’assurer au peuple une alternative crédible en 2011.
Aussi il a, en parlant de la révision constitutionnelle, précisé que la Constitution peut être révisée à tout moment au regard de l’article 218, cependant cet exercice démocratique doit se réaliser dans le strict respect des dispositions pertinentes de cette même Constitution, particulièrement de l’article 220. Ensuite il s’est étendu largement sur l’insécurité qui prévaut dans certains coins du pays en demandant aux pouvoirs publics d’éviter la politique de deux poids deux mesures quand il s’agit de traiter de ces questions.
Haro sur les maffieux
Abordant le volet économique, Jean-Claude Vuemba qui n’a pas pour habitude de mettre sa langue en poche, a rappelé qu’il y a de cela deux ans, le gouvernement de la République avait procédé à la restructuration du Portefeuille de l’Etat.
Et que dans cette logique, certaines entreprises ont été amenées à signer des contrats de gestion avec des firmes étrangères. Pour Vuemba, l’heure a sonné pour évaluer les résultats.
Du contrat OFIDA/CTC, JCV n’a pas été tendre en ayant observé que CTC a tout simplement plié bagage et filé à l’anglaise, après avoir empoché indûment plusieurs centaines de millions USD, sans rien apporter en retour sur l’accroissement des recettes de l’OFIDA, actuelle DGDA, mais par contre CTC a laissé une ardoise de plus de deux millions USD aux sociétés RD-congolaises de prestations des services auprès desquelles elle n’a pas honoré ses engagements.
Pire encore, a noté Vuemba, CTC vient de saisir le Tribunal d’arbitrage de la Chambre de commerce de Paris par une action contre la RD-Congo pour non respect de certaines clauses du contrat. «Nous exigeons que tous les membres de l’Exécutif qui ont été impliqués de près ou de loin à la signature de ce contrat, tout en sachant que la firme CTC était une société créée de toutes pièces pour les besoins de la cause, répondent de leur escroquerie vis-à-vis de la Nation», a-t-il martelé.
Parlant du contrat ONATRA/PROGOSA, JCV a souligné que non seulement l’ONATRA n’a bénéficié d’aucun apport de la part de cette firme censée lui apporter la capacité managériale qui lui aurait manqué, mais l’on est dans le regret de constater que cette entreprise de l’Etat a même effectué un grand bond en arrière.
«En effet, durant les deux années de gestion de PROGOSA, aucun boulon, aucune locomotive, aucun apport technique ni financier n’a été apporté à l’ONATRA par PROGOSA», a constaté Vuemba en notant que la société s’est même retrouvée à plusieurs reprises en rupture de stock de carburant et à ce jour, les agents affichent des retards de paiement de leur salaire.
Ce qui dénote tout simplement d’une mauvaise gestion.
Doit-on continuer à assister passivement à la descente aux enfers du patrimoine national ou plutôt prendre la décision de procéder au remplacement de PROGOSA par des vrais investisseurs, capables de relever le défi et qui, à longueur des journées, ne cessent de manifester leur volonté d’investir et de travailler au Congo.
Cela doit désormais constituer désormais la préoccupation de vrais patriotes, à en croire JCV qui semble ne pas manquer de solution de rechange et cite en espèce le cas du Groupe Bolloré qui vient de réitérer sa demande de prendre en charge les ports de Banana, Boma et Matadi et le chemin de fer Matadi/Kinshasa. «Un plan de relance crédible avec un apport financier, matériel et humain précis a déjà été déposé sur la table du gouvernement. Malheureusement, jusqu’à ce jour, aucune suite favorable n’a été réservée à cette manifestation d’intérêt. Comment pourrait-on comprendre une telle attitude de la part de ceux qui nous gouvernent?», a-t-il dit en précisant qu’il compte interpeller, dans les tout prochains jours, les ministres intéressés à ce dossier afin qu’ils viennent expliquer à la représentation nationale les raisons de leur obstruction manifeste à la réalisation de ce projet bénéfique pour notre pays.
Il ajouté qu’il en est de même des tergiversations du gouvernement face au Groupe Lafarge qui se propose d’apporter un souffle nouveau à la société CINAT.
En effet, quelques indiscrétions provenant du COPIREP et du Groupe Lafarge renseignent que les décisions et contre décisions prises en rapport à ce dossier par le gouvernement qui dit quelque chose et son contraire à la fois, ne sont pas de nature à favoriser son aboutissement heureux capable d’intéresser bon nombre des concitoyens qui vivent directement ou indirectement de cette société. Pour clore son propos, Vuemba a jeté un regard intéressé sur les volets liés au social des RD-Congolais, à l’organisation des élections de 2011 et à la célébration du Cinquantenaire.
Laurent BUADI