ALTERNANCE AU POUVOIR - L’opposition politique semble avoir trouvé un consensus
Les Dépêches de Brazzaville n°1023 du mardi 6 juillet 2010
ALTERNANCE AU POUVOIR - L’opposition politique semble avoir trouvé un consensus
La volonté de travailler pour un programme commun avait été manifestée, le 3 juillet, par l’UDPS, le MLC, les Forces du Futur, l’USC, le MLP et le MPCR
Selon ces partis d’opposition, invités à une matinée politique au siège du Mouvement du Peuple Congolais pour la République (MPCR), dans la commune de Ngiri-Ngiri, pour sortir le peuple congolais de sa misère actuelle, il faut une véritable alternance crédible en 2011. « Cette dernière ne pourra être facilitée que si et seulement si la fille ainée de l’opposition en RDC, l’Udps, et la principale force de l’opposition institutionnelle, le Mlc, parvenaient à se mettre ensemble, avec l’appui des autres forces du changement », ont admis les responsables de ces formations politiques.
Du côté du Mouvement de Libération du Congo (MLC), le Secrétaire Général, François Mwamba, a admis que son parti est conscient de sa responsabilité vis-à-vis de la nation. « Le MLC s’engage à tout mettre en œuvre dans le but de réaliser ce regroupement de l’opposition en accord avec aussi bien l’Udps que les autres forces de l’opposition », a-t-il appuyé. Il a réitéré, dans ce sens, la recommandation faite, le 4 janvier dernier, lors de la cérémonie de présentation des vœux du MLC à la Nation, au Grand Hôtel Kinshasa, et soutenu l’appel lancé par le Président du MPCR, le député Jean Claude Vuemba. Le représentant de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Godefroy Stanislas Tshimanga, a affirmé, lui, qu’à ce jour, rien ne peut empêcher le regroupement de son parti politique avec le MLC, en vue de piloter ensemble le rassemblement de l’opposition. Il a, par ailleurs, évoqué le même combat mené, par le passé, par ces deux partis en faveur du peuple congolais. « C’est, d’ailleurs, le point de vue exprimé par le Président National, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, au cours de l’audience accordée à Jean Claude Vuemba, à Bruxelles, au mois de mars dernier », a-t-il conclu.
Cette opinion a été soutenue par les responsables d’autres partis de l’opposition présents à cette matinée politique. Jean Claude Vuemba a renouvelé son appel lancé depuis juillet 2009 de voir l’opposition s’unir autour d’un programme commun d’alternance. Pour me Président du MPCR, ce dernier sera fondé non pas sur les individus mais plutôt sur les idées. « Ce n’est qu’après avoir adopté ce programme commun que le leadership surgira de lui-même », a-t-il conseillé à ses pairs. Le Président National de l’Union Socialiste Congolaise (USC), Christian Badibangi, quant à lui, a affirmé que le rapprochement entre l’Udps et le MLC constitue le tremplin par lequel toute l’opposition politique réunie pourrait aider à dénicher un « Maradona », vecteur tant rêvé des aspirations du peuple congolais. Pour le leader des Forces du Futur, Arthur Zahidi Ngoma, la solution à ce problème réside dans le bannissement du fétichisme idolâtrie car la meilleure manière d’unir les hommes se réalise au travers des valeurs.
Ces réactions ont constitué des réponses à divers questions de l’assistance, notamment « Pourquoi l’opposition politique qui constitue l’espoir actuel de la population présente-t-elle une image de désunion ?, « Face aux échéances électorales de 2011, l’opposition politique pourra-t-elle présenter à la population un candidat unique ? » et « Quelles sont les stratégies à mettre en place en vue d’atteindre cet objectif ? ». Ces interrogations ont résumé les principales préoccupations de l’opinion qui voit en ce regroupement la force même de cette opposition encore confrontée à d’énormes difficultés dans l’exercice de son rôle de juge de l’action gouvernementale.
Au cours de leurs exposés, les leaders de ces partis politiques ont critiqué la situation sociale des Congolais, cinquante ans après l’indépendance du pays. Selon Christian Badibangi, à ce jour, le peuple congolais ne s’est pas encore approprié de son destin à cause de la main mise étrangère toujours prompte à lui imposer son dictat. « Il appartient aux fils et aux filles du Congo de se lever et de prendre en main leur destinée car les puissances étrangères ne nous feront pas des cadeaux », a-t-il relevé. « Cela ne pourra être rendu possible que par une véritable prise de conscience individuelle et collective en vue d’apporter un réel changement dans ce pays », a enchainé Arthur Z’ahidi Ngoma.
Cette matinée politique organisée par le MPCR s’inscrivait dans le cadre de la méditation à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance de la RDC.
L.D.