Ceni : l’Opposition menace de retirer ses délégués

Ceni : l’Opposition menace de retirer ses délégués

vendredi 6 juin 2014

Le débat autour du calendrier électoral proposé par le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) continue à monopoliser l’actualité en RDC. Pour preuve, plusieurs partis politiques de l’opposition ainsi que des membres de la société civile, réunis hier à la paroisse Notre Dame de Fatima ont envisagé la possibilité de traduire l’abbé Appolinaire Malumalu en justice. Pour la circonstance, le communiqué sanctionnant cette rencontre a été lu par le secrétaire général de l’UDPS, Bruno Mavungu. Dans la déclaration commune, il est reproché au patron de la Centrale électorale rd-congolaise "l’atteinte aux droits garantis aux particuliers et violations des lois de la République ".

A en croire le rapporteur du jour, Bruno Mavungu, trois options ont été levées à Fatima : " un, retirer nos délégués siégeant au bureau de la Ceni. Deux, traduire monsieur l’Abbé Malumalu en justice pour atteinte aux droits garantis aux particuliers et violation des lois de la République. Trois, mobiliser notre peuple afin de se prendre en charge ".

Pour sa part, le député national Emery Okundji, en sa qualité de secrétaire général des Forces novatrices pour l’union et la solidarité (Fonus), a insisté sur le respect de la Constitution de la République dans l’organisation des élections : " Le peuple n’a plus confiance au processus électoral. Et donc, pour redonner cette confiance, il faudrait que les choses fonctionnent de manière sérieuse. Il faudrait qu’on respecte la Constitution, qu’on respecte les lois de la République démocratique du Congo ".

Le processus électoral tel qu’engagé par le bureau de la Ceni, poursuit Emery Okundji, risque d’entamer la confiance de la population congolaise. Par ailleurs, l’opposition et la société civile rejettent le calendrier de la Ceni en rapport avec l’organisation des élections urbaines, locales et municipales en 2015. Elles exigent, par contre, le parachèvement du processus électoral entamé en 2011 en organisant les élections provinciales et sénatoriales, ainsi que celles des gouverneurs de provinces. Raison pour laquelle, l’opposition et la société civile demandent plutôt le calendrier issu d’un consensus politique.

Dans le calendrier électoral publié dernièrement par la Ceni, il y a trois grandes dates à retenir. Il s’agit d’abord du 14 juin 2015 pour les élections des conseillers des communes, des secteurs et des chefferies, ensuite du 29 août 2015 pour le scrutin des conseillers urbains, des bourgmestres et des chef des secteurs et, enfin, du 15 octobre 2015 pour le vote des maires et maires adjoints. Mais, aucune date n’a été avancée pour l’élection présidentielle en 2016 et les législatives.

QUAND BRUNO MAVUNGU REJOINT SAMY BADIBANGA

Ce qui a surpris plus d’un observateur hier, c’est le langage de Bruno Mavungu lorsqu’il déclare, au nom de l’UDPS et donc d’Etienne Tshisekedi, l’intention de " retirer nos délégués siégeant au bureau de la Ceni ". Car, pour ceux qui connaissent comment les choses se sont passées à l’époque, ce n’est pas le parti UDPS qui a envoyé des délégués au bureau de la Ceni, mais plutôt le groupe parlementaire UDPS et Alliés. Lorsque le secrétaire général de l’UDPS parle de " nos envoyés", certains observateurs en déduisent qu’il a plutôt rejoint le camp de Samy Badibanga. Faut-il retenir, par déduction logique, que l’UDPS se reconnaît à travers la lutte menée par le groupe parlementaire UDPS et Alliés à la chambre basse ?
Sinon, de quel droit Bruno Mavungu peut-il être si affirmatif en parlant de " nos délégués " là où le camp de Samy Badibanga était accusé de tous les maux ? Quelque part, le parti cher à Tshisekedi apprécie des actions menées par le groupe parlementaire qui le représente à l’Assemblée nationale.

Sinon, on ne comprendrait jamais qu’il se trouve des cadres de l’UDPS/Tshisekedi qui, bien que ne siégeant pas dans la salle des Congrès du Palais du peuple, bénéficient des mêmes avantages que les députés qui assistent aux séances plénières. Faut-il conclure, comme bon nombre d’observateurs, que, la nuit tous les chats sont gris comme on dit généralement et parlent pratiquement le même langage ?

MLC, JEAN-CLAUDE VUEMBA, FRANCK DIONGO, JEAN LUCIEN BUSA, LES GRANDS ABSENTS

Des absences très remarquables hier à la réunion de l’opposition à Notre Dame de Fatima. Il s’agit du Mouvement de libération du Congo (MLC), des députés Jean Claude Vuemba (président national du MPCR), Franck Diongo (président national du MLP), Jean Lucien Busa (président du CDER), Basile Olongo (Soutien à Etienne Tshisekedi/SET) et d’André Masumbu (du RECO). A en croire des proches de l’opposition, l’absence de ces personnalités serait plutôt due à certains conflits au sein de l’opposition politique où certains ne comprennent guère que Vital Kamerhe qui avait posé un lapin à Tshisekedi lors de la campagne électorale de 2011 en vienne aujourd’hui à constituer un front commun avec l’UDPS.

Car, au nombre des partis présents à cette rencontre, il y a l’UDPS, l’UNC, les FAC, les FONUS, le parti travailliste, le RCD/KML. Du côté de la société civile, il y avait des membres de la société civile du Congo et des affiliés aux syndicats des agents et fonctionnaires de l’Etat.

M. M.

http://www.forumdesas.org/spip.php?article1258



08/06/2014
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