CONFERENCE DE PRESSE DE L’HONORABLE JEAN CLAUDE VUEMBA LUZAMBA, NOVEMBRE 2014
CONFERENCE DE PRESSE DE L’HONORABLE JEAN CLAUDE VUEMBA LUZAMBA, NOVEMBRE 2014
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,
Chevaliers de la plume et de l’Audio-visuel,
Nous avons placé notre Conférence de ce jour sous le signe de ce double appel,- à savoir :
- De un Parlons franchement
- Et de deux respectons le prescrit de la Constitution qui nous régit en République Démocratique du Congo :
Humainement parlant,- nous ne saurions parler franchement sans prier les uns et aux autres parmi nous ici présents de nous tenir debout et d’observer une minute de silence.
Mais avant cette minute de silence,- je voudrais préciser qu’il s’agit de saluer la mémoire et aussi le martyr de plus de 10 million citoyens et citoyennes de la République Démocratique du Congo victimes des 18 années de la Campagne d’extermination massive du Peuple congolais sur toute l’étendue du territoire national congolais.
Cela dure depuis 18 ans.
S’il faut parler franchement pour préciser qu’en plus de ces 10 ou 12 million de morts, je voudrais associer plus de 75 million des Congolais et Congolaises qui, matin, midi et soir, endurent les pires souffrances physiques, morales et psychologiques.
75 million des survivants de ce « génocide congolais. » Un génocide caché, ignoré et oublié alors que cette extermination massive des populations congolaises est perpétré au quotidien. Cela dure depuis 18 ans.
C’est dans ce contexte qu’il nous faut placer l’absence de protection des biens et des personnes qui a conduit au massacres de quelques centaines des populations dans la ville de Beni et ailleurs sur le territoire rural de Beni dans la Province congolaise du Nord-Kivu.
Pour toutes ces pertes en vies humaines congolaise,- je vous prie de garder une petite de silence. … !
Merci.
Permettez que je débute mon propos en rappelant que je voudrais que chacun de nous ici présent parlions franchement tout en ayant sans cesse présent à l’esprit la présence parmi nous des Agents des services spécialisés en mission de services. Nous leur souhaitons la bienvenue.
Nous les invitons ces « Agents secrets » à comprendre que l’avenir n’appartient à personne et qu’ils ont le plus grand intérêt de se joindre à nous pour apporter leur contribution au sauvetage de la vie de ces 75 ou 77 million de survivants au génocide congolais.
Je suis un Chrétien Catholique,- ma religion m’apprend faire de l’Amour de mon Dieu et de l’Amour de mon prochain,- ma principale raison de vivre :
Apres ce message de bienvenu aux « Agents des services spécialisés », je voudrais vous inviter à vous joindre à moi pour saluer le dynamisme tout à fait extraordinaire dont fait preuve la Société civile du Nord-Kivu.
Avec votre permission, je voudrais faire une mention spéciale à son Président Thomas d'Aquin Muiti, et aussi l’ensemble de son Staff et autres membres des Organisations de la Société civile du Nord-Kivu : à tous et chacun, toute notre sympathie !
Parlons franchement en abordant la problématique de la poursuite de ce génocide congolais à Beni comme l’a fait ce vendredi 31 Octobre 2014,- le Chef de l’Etat congolais à Beni.
En effet, nous aimerions savoir pourquoi les « Agents ses services spécialisés » rendent des si mauvais services au Chef de l’Etat en l’amenant à faire des déclarations du genre de qu’il a faite ce 31 Octobre à Beni où il a déclaré (je cite) :
« Ce que vous devez savoir, nous avons demandé à la Monusco de se déployer là où il y a des problèmes. Et nous allons pousser la Monusco de renforcer sa présence à Beni »
N’est ce pas par la faute des « Agents des services spécialisés », que celui que « la Constitution » en vigueur consacre comme étant le Commandant en Chef de l’Armée nationale congolaise a préféré taire l’existence et l’efficacité des Forces armées nationales congolaises pour attribuer à la MONUSCO le monopole des actions portant sur la sécurité des biens et des personnes dans notre pays ?
Notre questionnement est à mettre en rapport avec cette déclaration faite par le Président de la Société civile de la Province du Nord-Kivu,- notre vaillant Compatriote, Thomas d'Aquin Muiti qui, le même jour, contredit le Chef de l’Etat en témoignant que : « la Monusco a failli dans sa mission de protection des civils à Beni. Elle ne doit pas attendre l'armée congolaise pour mener des actions contre les forces négatives ».
L’appréciation faite par le Président de la Société civile du Nord-Kivu est confirmée par le bilan largement négatif concluant les 14 années de l’action de la MONUSCO poursuivant celle de la MONUC.
Durant 18 années tout comme durant ce mois d’octobre 2014, c’est au vu de tous que les armes à feu et des armes blanches telle les machettes ont été utilisées pour tuer massivement, les populations civiles congolaises de la ville et, de l’ensemble du territoire de Beni la province congolaise du Nord-Kivu.
Dans ces 18 longues années se trouvent ses 14 dernières années dominées par la présence des Troupes des Nations Unies opérant dans notre pays sous le label de MONUC et plus-tard de la MONUSCO.
L’un des faits les plus marquants de ces Missions de l’Organisation des Nations-Unies dans notre pays réside dans son cout extrêmement élevé soit plus d’un milliard et cinq cent mille dollars par an soit plus de 20 milliards de dollars pour les 14 années que dure cette Mission.
Parlons franchement : la dette extérieure contractée par notre pays durant prés de 50 années d’Indépendance soit plus ou moins 15 milliards de dollars US devrait, dans l’absolu, représenter plus ou moins 75% des 20 milliards de dollars US qui constituent les dépenses engagées pour les seules 14 années que dure cette mission strictement militaire qu’est la « MONUC-MONUSCO », la branche armée de l’Organisation des Nations-Unies dans notre pays.
Or, au terme de ces 14 années de présence sur le territoire national congolais,- la MONUSCO n’a pas réussi à mettre fin aux 20 années que dure l’insécurité et le génocide en cours de perpétration sur toute l’étendue du territoire national congolais.
Cher frères et Compatriotes journalistes,- parlons franchement :
Nul n’ignore les faux et usage de faux qu’ont dénonce haut et fort le Patron des Patrons congolais, Mr Yuma et aussi le Président du Senat, Mr Kengo wa Dondo, qui ont condamné le maquillage embellissant faussement les statistiques établis par le Gouvernement sur la vie économique et sociale de notre pays.
Or, en âme et conscience,- tout le monde suit l’extrême pourrissement sans cesse continu de la situation économique, sociale et sanitaire qui prévaut dans notre pays :
Nombreuses Organisations humanitaires internationales qualifient cet extrême pourrissement comme étant le désastre humanitaire le plus meurtrier survenu dans l’histoire de l’humanité depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.
Ce faisant,- ces Organisations humanitaires n’ont rien fait d’autre que donner raison à l’un des meilleurs artistes musiciens congolais, Koffi Olomide, qui, il y a quelques années proclamait … je cite : « To zali na système ya lifelo, moto ezali ko pela, mais to zali ko zika te. »
Parlons franchement : à ce jours, rien … absolument rien ne permet d’entrevoir la fin de cette tragédie pour fusse t-il les cinq prochaines années.
Parlons franchement, mes chers Compatriotes journalistes :
Au niveau de la protection des biens et des personnes des « Citoyens » et des « Citoyennes » congolais de Beni et de l’ensemble de la Province du Nord-Kivu,- le General Mbuza Mabe, le Colonel Mamadou, le General Bahuma et leurs staffs ont réussi à faire de loin mieux que la MONUSCO.
Et les exploits militaires et sécuritaires réalisés par ces génies militaires congolais ont été le fait des ressources financières, militaires et logistiques 1000 fois moins importantes que celles dont dispose la MONUSCO.
C’est à ce niveau que réside la question de savoir pourquoi la MONUSCO ne s’est jamais soucié de mettre à contribution les énormes ressources dont elle est nantie pour faire la lumière sur ce qui, selon toute vraisemblance, constitue des meurtres en série.
C’est dans ce contexte que je voudrais quant à moi aborder la question relative à la modification de la « Constitution », plus spécialement, son article 220.
La problématique de la modification de la Constitution n’aura pas été une exclusivité de la République Démocratique du Congo. Il s’agit d’une très ancienne tradition pour les « Autocraties » disséminées à travers le Continent africain.
Je crois comprendre le Président des Etats-Unis d’Amérique, l’afro-américain Barack Obama, est la personne dont la détermination aura eu raison de ces « Présidents fondateurs » africains et surtout de leurs réseaux des « mentors » disséminés dans ces pays occidentaux d’Europe et de l’Amérique du Nord.
En effet, sans la ferme détermination de Barack Obama, les réseaux de la « Franc-Afrique » auraient réussi à user des savantes manipulations pour que Blaise Compaore se retrouve encore «réélu » au poste de Président de la République du Burkina Faso.
Comme il est de tradition depuis plus d’un quart de siècle, le tout puissant réseau de la « Franc-Afrique » aurait réussi à provoquer des situations des plus rocambolesques pour justifier à la face du monde le maintien de Compaore au poste de « Chef de l’Etat. » de son pays.
Et Blaise Compaore et son poulain de la Cote d’Ivoire, Ouatarra, espéraient que leur réseau euro-américain allait réussir à faire aboutir leur supercherie.
Mais, hélas !
Le cas de l’Egypte est l’un des plus exemplaires de ce leadership américain dans la conduite de la politique étrangère des parties prenantes dans le Traite de l’Atlantique Nord :
En effet, l’arrivée des « Islamistes » des Frères musulman au Pouvoir en Egypte n’allait pas dans le sens de conforter la politique étrangère des Etats-Unis dans le monde arabe et au Moyen-Orient. Aussi, jusqu'à ce jour le « soulèvement populaire » égyptien conduit par les « frères musulman » aura été sans lendemain.
Le devenir politique de la République Démocratique du Congo s’inscrit justement ce contexte.
Et, je suis plus que convaincu que le Chef de l’Etat qui, plus d’une fois, a conféré de cette question avec John Kerry, le Secrétaire américain est la seule et unique personne à en savoir plus que quiconque.
Parlons franchement et posons-nous la question de savoir pourquoi le Conseil spécial n’a pas encore été demis de ses fonctions alors qu’il fait partie de ceux qui militent en faveur de la non-modification de la Constitution ?
Une « non modification de la Constitution » qui rime avec la fin de règne de son « Patron », l’actuel Président de la République.
Quelqu’un faisait la réflexion consistant a dire ceci : imaginez que sous le règne de Mobutu,- le Conseiller spécial « Roger Nkema » s’imagine dans sa tète la fin du règne du Marechal Mobutu. Cet ami concluait que cela pourrait donner lieu à un « procès pour tentative de Coup d’Etat »
Parlons franchement : ce débat sur la « révision de la Constitution » constitue depuis peu la ligne de démarcation entre « l’Opposition » devenue « Majoritaire » et le « Pouvoir. » qui, est désormais, contraint à faire figure de force politique de la « minorité ».
« Parlant franchement », nous conviendrons que nombreux sont ces « Partis politiques » de l’ancienne « Majorité » qui, secrètement, ont d’ores et déjà engagé la démarche qui, très bientôt, fera d’eux des grands « ténors » de l’Opposition congolaise au Pouvoir en place.
C’est ici que je reviendrai encore sur les dénonciations faites par notre frère Thomas d'Aquin Muiti, le Président de la Société civile du Nord-Kivu qui rappelle les dispositions de la résolution 2098 du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies.
Thomas d’Aquin Muiti se limite à aborder la seule question ayant trait à l’autorisant la brigade d'intervention de la Monusco à (je cite la Résolution 2098) "mener, seule ou avec les FARDC, des offensives ciblées et robustes" contre les forces négatives dans l'est de la RDC.
Et, à Beni, le Président de la République revient sur cette Résolution 2095 du Conseil de sécurité en rappelant en substance qu’il appartient à la MONUSCO de résoudre le problème posé par « la protection des biens et des personnes en République Démocratique du Congo ».
Parlons franchement et posons-nous la question de savoir quelle devrait être la signification de cette déclaration faite par le Chef de l’Etat de la République Démocratique du Congo,- si ce n’est un aveu reconnaissant que le mandant et Autorité suprême de la MONUSCO,- à savoir l’Organisation des Nations-Unies.
La déclaration faite par le Chef de l’Etat congolais à Beni constitue un aveu établissant orbi et urbi que la MONUSCO est la seule et unique garante de la sécurité nationale en République Démocratique du Congo.
L‘unique garante de la de l’intégrité du territoire national congolais. L’unique garante de la protection des biens et surtout des 75 million des personnes en République Démocratique du Congo :
Pour ceux qui ne le savent tout ceci fait partie des prérogatives attachées à ce que l’on a l’habitude d’appeler « l’Imperium » : Et, dire ceci,- c’est aussi cela « Parlons franchement ».
En nous référant déjà déclaration faite par celui que la « Constitution » désigne comme « Chef de l’Etat de la République Démocratique du Congo »,- nous constatons ceci :
A Beni, le « Chef de l’Etat » a fait un aveu et reconnait que ces attributs constitutionnels de « l’Imperium » sont exercés par l’Organisation des Nations-Unies qui agit dans notre pays par l’intermédiaire de la MONUSCO.
De ce qui précède et avant de poursuivre notre débat et apporter plus de lumière sur la question,- je voudrais dire que seul la mise en œuvre sans délai du processus consacré pour prévenir et éviter la re-edition dans notre pays des événements survenus il y a peu au Burkina Faso.
Je ne saurais terminer mon propos sans joindre ma voix à celle des millions des Patriotes congolais morts et vivants qui ont soutenu nos deux Super Champions, les finalistes Vita Club et demi-finaliste du Tout-Puissant Mazembe.
Cependant, nous ne pourrions passer sous silence les propos désobligeant tenus par le Gouverneur de la Ville de Kinshasa recevant les joueurs de Vita Club, le Staff technique et la Coordination des Bana-Vea … Propos qui ne sont pas de nature à corroborer l’esprit de générosité, solidarité et d’entraide dont a fait preuve le Président du Tout Puissant Mazembe, Moise Katumbi Chapwe qui n’a jamais cessé de faire œuvre de mécène dans le monde du football congolais .
Le temps presse.
J’ai dit et je vous remercie
Fait à Kinshasa, le 08 Novembre 2014
Le Président National du MPCR
Jean Claude VUEMBA LUZAMBA
Député National