DECLARATION N°07/BP-MPCR/07/2018 : LE MPCR DIT NON A LA POLITIQUE DEMAGOGIQUE EN RDC

DECLARATION N°07/BP-MPCR/07/2018

LE MPCR DIT NON A LA POLITIQUE DEMAGOGIQUE EN RDC

Le Bureau Politique du MPCR, réuni dans son siège national, situé au n°63 de l’Avenue Kasa-Vubu, dans la Commune de Ngiri-Ngiri, en session ordinaire ce Vendredi 20 Juillet 2018, sous la houlette de son Directeur du Bureau Politique, Monsieur Gabin MUKE - S, en présence de son Président National, l’Honorable Jean Claude VUEMBA LUZAMBA, publie la déclaration dont la teneur suit :

 

58 ans après l’indépendance, à quelques cinq mois de la convocation des scrutins, à l’aube lisière de la fin de son dernier mandat soit le 31 Décembre 2016, Monsieur Kabila dont le pouvoir est tiré de l’accord du Palais du Peuple qui expire le 23 Décembre 2018 tente de distraire l’opinion nationale et internationale par ses rhétoriques. L’Opposition politique est déterminée à remporter les élections à tous les niveaux. Le peuple congolais attend de l’Opposition un signal fort, preuve de notre maturité politique, soyons dignes d’offrir à notre peuple ce dont il a besoin, surtout la victoire aux échéances électorales à venir.

 

Il est sans oublier que la classe politique actuelle a fait de la RDC un laboratoire où l’on peut expérimenter les souffrances de tout genre, en plongeant le pays dans un écheveau de crises sécuritaires, humanitaires, politiques et économiques. Crises ayant des répercussions catastrophiques directes sur la population congolaise et susceptible à déstabiliser toute la sous-région. 

 

Après le discours insipide de Monsieur Kabila, il nous revient de constater que la majorité présidentielle navigue à contre-courant. Vanter des performances qui n’ont aucun effet dans la vie de nos populations est réduisant lorsque surtout on s’estime moralement fort d’affirmer le taux de la rémunération d’un fonctionnaire à 120.000Francs Congolais qui valent moins de 100$. En plus, le taux de change évoqué lors de ce discours pour justifier le taux de rémunération a confirmé un net recul sur la valeur exacte de la rémunération actuelle.

 

Lorsqu’on cite l’expression d’un auteur « Comprenez mon émotion… », il est préférable de comprendre le contexte et la fin de l’histoire pour mieux saisir la portée exacte de l’expression au lieu, étant dans le même contexte ou scénario, de ne changer que l’expression.    

La RDC est l’un des pays d’Afrique dont la politique reste soumise à une crise morale, politique et économique aiguë depuis l’arrivée de l’AFDL. Malheureusement, déconnecté de la situation réelle du pays, l’autorité morale de la Majorité Présidentielle tient péremptoirement des discours fallacieux sans réaliser que son bilan est largement négatif, ce dernier ne peut se résumer que par : la misère, dégradation des conditions de vie, du social des populations, infrastructures inexistantes, violations des droits de l’homme, etc. Plus de 1.700.000 des déplacés de guerres et 10.000.000 des morts depuis 1997 à nos jours.

 

Les droits humains bafoués, la justice disparue et l’Etat de droit espéré, s’éloigne chaque jour. L’insécurité se généralise et s’installe dans l’ensemble du territoire national, surtout à l’Est et au Centre de la République où depuis 20 ans, hommes, femmes et enfants continuent de perdre leurs vies. Tous les jours, les groupes armés sont créés d’une façon ininterrompue, pendant ce temps, le pouvoir en place montre ses limites, si pas sa complicité.

 

L’économie du pays est à la limite de l’effondrement, tous les indicateurs du développement humain sont en rouge. La production intérieure a drastiquement régressé. La monnaie nationale est plongée dans les tourments démentiels. Le pouvoir d’achat des masses laborieuses s’est complètement effrité, frôlant le zéro.

 

La situation sociale s’enfonce vers l’explosion, le pays est embrassé par les grèves sèches qui touchent les secteurs vitaux de la nation, à savoir la santé, l’enseignement et autres. L’Etat va inexorablement vers l’arrêt, point n’est besoin d’aborder la question sur l’espace démocratique qui se rétrécit de plus en plus, la Majorité au pouvoir avec son régime illégitime et illégal se trompe en continuant à croire que le temps joue en sa faveur. L’illégitimité ne produit que de l’illégitimité. Le MPCR dit non à l’oligarchie que nous impose la Kabilie avec sa politique démagogique.

 

Les subterfuges et supercheries du pouvoir en place ne pourront jamais confisquer le droit fondamental de notre peuple à désigner librement ses dirigeants en privant les autres de leur droit de venir postuler par une crainte qui ne dit pas son nom. Le pouvoir qui est devenu un agent spécial d’oppression contre le peuple congolais devrait se rendre compte que personne dans ce monde ne pourra ébranler la volonté de plus de 16.000.000 d’habitant de Kinshasa et de plus de 80.000.0000 d’habitant de la RDC.

 

Narguer un peuple, qui a faim, qui vit dans une misère inacceptable, qui a soif de liberté démocratique est suicidaire. La démocratie ne se prépare pas comme une boisson instantanée, elle ne se proclame pas avec des cérémonies institutionnelles, elle devient plutôt une réalité lorsqu’elle prend racine dans l'esprit des gouvernants.

 

Les dirigeants congolais doivent bannir de leur joutes oratoires les égarements de type : l'Etat c'est moi, moi ou le chaos, après moi c'est le déluge, on ne me montrera jamais le doigt en tant que  ancien chef de l’état, non à l’ingérence étrangère, ce type de slogan ôte la sérénité dans l’espace social d'un Etat. Il atteste à suffisance la conception patrimoniale du pouvoir qui est fondamentalement opposée à l'idée même de l'état et à l'esprit de la démocratie. La personnalisation du pouvoir est dépassée, elle est inacceptable pour la majorité d’africains.

 

Nul ne peut arrêter le cours de l’histoire au Congo, car l’élan et la vague de la liberté démocratique est une puissance irrésistible, ils finiront par triompher… On ne corrige pas la vérité.

Notre volonté farouche de sortir notre pays de la crise consiste à élaborer ensemble un processus allant vers plus d’égalité et une restructuration de l’Etat dans laquelle tout Congolais pourra retrouver sa dignité.

Le MPCR invite l’Opposition à l’unité, en vue de s’assurer de l’alternance démocratique en 2018, il encourage son Président National dans la démarche ayant trait au programme commun de l’Opposition.

 

La patrie est en danger, il est plus que temps de réconcilier le pays afin d’éviter le pire. Au nom de l’intérêt suprême de la Nation, nous exhortons toute l’opposition à ne pas oublier, que nous sommes l’émanation du peuple, nous sommes tenus à traduire dans les faits et gestes politiques la volonté du Souverain Primaire. 

 

MPCR, la lutte s’intensifie !

Fait à Kinshasa, le 21 Juillet 2018

Gabin MUKE - S

Directeur du Bureau Politique



11/08/2018
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