Gouvernorat Bas-Congo, la grande bataille Déo Nkusu-Vuemba
Congo News n°506 du mardi 09 Octobre 2012
Gouvernorat Bas-Congo, la grande bataille Déo Nkusu-Vuemba
Dans exactement 19 jours, la population de la province du Bas-Congo connaitra son nouveau gouverneur au terme de l’élection prévue à la fin de ce mois d’octobre à l’Assemblée Provinciale. Plusieurs candidatures notamment celles d’Antoine Ghonda, Jacques Mbadu, Déo Nkusu, Gilbert Kiakwama, Marie Madeleine Mienze et Jean Claude Vuemba Luzamba se sont exprimées. Cette élection va surprendre certains candidats trop sûrs et prétentieux. Surtout ceux de la majorité qui semblent donner l’impression que la bataille était gagnée d’avance.
En réalité, jusqu’à preuve du contraire, considérant les réalités et données sur terrain, deux candidats seulement se disputeront ce poste de gouverneur du Bas-Congo.
Il s’agit de l’opposant Vuemba et de l’ex RCD-Goma, Mouvement rwandais Déo Nkusu. Les autres candidatures, sont des candidatures pour rire. Des sources rapportent qu’un mot d’ordre a été donné par le Secrétaire Général de la majorité, Aubin Minaku pour que les députés provinciaux portent leur choix sur l’ambassadeur Antoine Ghonda.
Un mot d’ordre qui n’est pas pris en compte par les députés provinciaux de l’ex Bas-Zaïre, qui s’opposent farouchement contre toute injonction provenant de qui que ce soit. Les députés considèrent cela comme une insulte. « Laissez-nous faire le choix sur la personne qui incarne les valeurs et aspirations de l’ensemble de la population du Bas-Congo », a mis en garde un député. Pour dire que Ghonda n’a pas da chance.
En plus, il n’a pas été élu député. Donc, l’homme n’ayant aucune assise réelle dans la province, aura du mal à diriger le gouvernorat.
C’est une candidature sans importance. Dans la mesure où, les peuples du Bas-Congo tiennent aux personnalités ayant un leadership provincial, pourquoi pas un leadership qui dépasse les limites provinciales.
Ce qui n’est pas le cas ni de Ghonda ni de Nkusu. A propos de l’actuel gouverneur intérimaire, Déo Nkusu qui s’est désolidarisé de son tutélaire, Mbatshi Batsha, l’homme est mal barré. Sa gestion est très contestée et mise en cause. A l’Assemblée provinciale, les députés notent que pendant l’exercice de ses fonctions, Déo Nkusu n’avait pas grand-chose à faire, il n’a donc engrangé aucune expérience. Aujourd’hui, il est compromis dans des dossiers comme celui de la construction du stade de Matadi, dont les travaux se sont arrêtés sans aucune explication. Alors que la construction de ce stade fait parti des promesses électorales de Joseph Kabila faites aux Matadiens.
Nkusu est accusé d’utiliser les moyens obscurs dans sa campagne électorale. Certains l’accusent de recourir aux moyens de l’Etat. Le fait pour lui d’avoir occupé les bureaux et la résidence officielle du gouverneur de la province a été mal interprétée dans la population bas-congolaise. Il reste alors, Vuemba Jean-Claude. Des analystes expliquent que, c’est lui qui fait le poids. D’abord, il est un véritable fils du terroir. Il a pendant ses mandats à l’Assemblée Nationale défendu la cause de l’ensemble des peuples du Bas-Congo.
L’ombre de Vuemba plane sur tous les territoires de la province à savoir de chez lui à Kasangulu, jusque dans la ville de Moanda, en passant par Kimpese, Mbanza-Ngungu, Matadi, Boma… Un vieux loup de la classe politique rd-congolaise, Raphaël Kalondo, un ancien proche de Tshisekedi, a expliqué dans une analyse que Vuemba gagnera l’élection, parce que le Bas-Congo est le fief de l’opposition. « Je ne vois pas comment un candidat de la majorité peut-il remporter cette élection. Si l’opposition n’a pas pu prendre cette province en 2006, c’était à cause de manque de coopération de la part de Bemba », souligne Kalonda.
En plus, ajoute-t-il : « la majorité qui crie déjà à la victoire, s’engage dans cette course dans l’ordre dispersé. Comment pourra-t-elle, prétendre gagner l’élection du gouverneur du Bas-Congo. En tous cas, mis à part, la corruption qui caractérise le fonctionnement de la classe politique en RD-Congo. Je ne crois même pas que la population sera contente. La sanction serait beaucoup plus accentuée si nous étions dans un scrutin direct ».
Patrick MUKENDI