L'opposition veut s'impliquer dans la gestion du serveur central

Les Dépêches de Brazzaville n°1293 du jeudi 28 Juillet 2011

Nettoyage du fichier électoral :

L'opposition veut s'impliquer dans la gestion du serveur central

La plateforme exige en outre le vote et la publication de l'annexe à la loi électorale avant le dépôt des candidatures comme préalable à la signature du code de bonne conduite. 

Le dialogue instauré officiellement le 25 juillet entre la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et les partis politiques pour l'instauration d'un climat de confiance entre les différents acteurs du processus électoral en vue des élections apaisées, n'a pas produit l'effet escompté. Le code de bonne conduite qui en a résulté n'aura été le fait que de la seule majorité, l'opposition ayant préféré boycotter ce forum en guise de protestation contre le dirigisme de la CENI venue, dit-elle, avec des idées préconçues ; elle voulait à tout prix les faire passer. À peine adopté en l'absence de l'opposition, le document est déjà sujet à controverse. En cas de rejet par les partis et regroupements politiques de l'opposition, il risque de perdre toute sa valeur et son emprise sur la classe politique pourrait être relativisée. Pour sa part, l'opposition continue à poser des préalables pour signer ce document si important dans le processus de moralisation des mœurs politiques pendant la période électorale. 

Au cours d'une rencontre, le 26 juillet à la paroisse Notre-Dame de Fatima, les membres de l'opposition ont, à l'issue de leurs concertations, clairement exprimé leurs revendications à travers un communiqué. Celles-ci s'articulent fondamentalement sur leur implication dans la gestion du serveur central au stade actuel de nettoyage du fichier électoral lequel devra s'effectuer en toute transparence. Quand on sait que le fichier central joue un rôle crucial dans toute organisation électorale et que c'est à ce niveau que les éléments de fraude sont généralement introduits, l'opposition exprime là ses appréhensions quant au risque de se faire dribbler par une CENI. Celle-ci, d'après elle, ne donne pas suffisamment de gages d'impartialité. Outre l'audit du fichier électoral, l'opposition exige également le vote et la publication de l'annexe à la loi électorale avant le dépôt des candidatures et la mise en réseau des centres, des bureaux et du serveur. 

Sur un autre registre, l'opposition plaide pour « la sécurisation du processus électoral par la mise en place de la Cour constitutionnelle et des autres juridictions devant intervenir dans le processus électoral, du Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication ». Dans la foulée, elle recommande la publication de toutes les opérations liées à l'impression des bulletins de vote. De l'audit des finances de la CENI et de la défunte Commission électorale indépendante à la mise en place, au niveau du secrétariat exécutif national et du secrétariat exécutif provincial, des antennes locales de la CENI en passant par la formalisation effective du cadre de concertation, il appert que l'opposition entend pousser l'institution électorale jusqu'au bout afin d'obtenir gain de cause. De son côté, l'Union pour la démocratie et le progrès social continue à maintenir la pression sur la CENI en multipliant des sit-in devant ses bureaux. « Nous ne nous fatiguerons jamais pour obtenir la transparence du processus électoral. Nos experts doivent accéder au centre national de traitement. Ne pas le faire, c'est vouloir maintenir l'opacité des opérations », avait déclaré son secrétaire général. À tout prendre, les violons sont encore loin de s'accorder entre la CENI et les partis politiques membres de l'opposition. 

Alain Diasso

 



05/08/2011
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