LE RIZ AVARIE DE CONGO FUTUR SERA RENVOYE A L’EXPEDITEUR

Honorable Jean Claude VUEMBA LUZAMBA

Photo Gabin MUKE S "RT KAVKA"

Africa News, Série II, n°374 du Vendredi 11 au Dimanche 13 septembre 2009

 

SECURITE ALIMENTAIRE

 

LE RIZ AVARIE DE CONGO FUTUR SERA RENVOYE A L’EXPEDITEUR

 

Par ailleurs, le gouvernement a ordonné à Congo Futur de payer à l’Office Nationale des Transports les frais d’embarquement et d’entreposage, depuis plus d’une année, de sa cargaison encombrante

 

Rien de plus qu’une cohorte de malheurs qui frappe la société commerciale Congo Futur. Ses 6.000 tonnes de riz avarié importées qui ont fait couler autant d’encre que de salive vont enfin être refoulés du territoire national. N’en déplaise à d’aucuns. Le gouvernement RD-Congolais en a décidé ainsi, après avoir déclaré ce riz impropre à la consommation, se fiant aux différents rapports d’analyses établis par l’Office Congolais de Contrôle – OCC- sur la qualité de cette marchandise destinée à être écoulée sur le marché. Irrévocable et renversant à la fois.

 

Sauf changement de dernière minute, les 6.000 tonnes de riz avarié seront retournées à l’expéditeur avant la fin de cette semaine. La décision mérite encouragement. Elles seront embarquées au port de Boma. C’est d’ailleurs là qu’elles sont entreposées depuis le premier semestre de l’année 2008.

 

La société Congo Futur a, sans doute, enregistré des pertes énormes. Ce grand marché perdu est un sacré coup de massue que cette société commerciale a reçu en pleine figure. Et, comme si cela ne suffisait pas. Congo Futur se retrouve à ce jour redevable à l’Office National des Transports –ONATRA- pour avoir occupé ses entrepôts durant tout ce temps. Le transporteur national exige les frais d’entreposage et le gouvernement le soutient en ordonnant à Congo Futur de s’en acquitter. L’étau et l’engrenage se resserrent autour de Congo Futur.

 

Difficile calice à boire

 

Les frais de séjour prolongé mis à part, l’importateur doit encore à l’ONATRA des frais relatifs à l’embarquement de ces milliers de tonnes de riz. Par le passé des voix extrémistes s’étaient levées pour exiger l’incinération pur et simple des ces 6.000 tonnes de riz. C’est du reste ce que n’a pas souhaité Congo Futur. L’importateur aurait lui-même sollicité la mesure de refoulement, à en croire le procureur général de la République. De son côté, le parquet général s’est montré favorable à cette mesure qui n’attend plus que sa mise en application.

 

Du nombre de ceux qui ont plaidé contre l’incinération du lot de riz, figure en ordre utile le député national Jean Claude VUEMBA. Selon lui, l’Assemblée Nationale ne trouvait aucun inconvénient pour que les 6.000 tonnes de riz soient renvoyées à l’exportateur, au lieu de les incinérer.

 

Même à l’Assemblée Nationale, Congo Futur devra payer cher même si ce n’est pas en terme de numéraires. Jean Claude VUEMBA exige de cette société des excuses pour la lésion morale causée. Ce qui n’est pas du tout facile à obtenir.

 

Le député National n’a pas manqué de faire état des insultes dont il a été la cible et de nombreuses menaces subies dans le cadre de cette affaire qui l’a vu monter au créneau et taper du poing sur la table. Son institution ayant été la première à dénoncer l’introduction  sur le territoire RD-Congolais, des tonnes de riz avarié, l’élu de Kasangulu entend s’assurer du refoulement effectif de ces tonnes de riz. Question de voir l’action se passer sous sa barbe et celle d’autres témoins. Sur ce, il a fait savoir qu’il séjournera à Boma le temps qu’il faudra, jusqu’au jour de l’embarcation de tous les sacs.

 

LUZOLO joue à l’apaisement

 

Sans mettre les gants, le procureur général de la République a, pour sa part, parlé des doutes qui persisteraient quant à la qualité du riz importé. Saisi depuis bientôt deux ans, ce lot n’a pas été conservé dans les conditions idéales. Outre les mauvaises conditions de conservation, les divergences constatées dans les différents rapports d’analyse de la qualité de ce riz saisi ont largement contribué a faire planer le doute sur la bonne foi des magistrats du parquet général qui, au finish, n’ont trouvé de meilleure solution que le renvoi pur et simple du riz à problème à son exportateur.

 

Luzolo Bambi, ministre de la Justice, souhaite pour sa part,  que le refoulement de ces tonnes de riz se fasse en dehors des différentes actions judiciaires déjà intentées, mais pendantes devant les cours et tribunaux. C’est dans cette optique que le ministre Luzolo aurait demandé à Congo Futur de renoncer carrément à l’action judiciaire déjà enclenchée contre l’Etat ainsi qu’aux poursuites judiciaires pour lesquelles il aurait exigé 20 millions USD de dommages et intérêts. Toutefois, l’importateur s’en remet au ministre de la Justice et Garde des sceaux, en exigeant, cette fois-ci, une répartition des dépenses effectuées entre lui, l’OCC et l’ONATRA. Un dossier qui, comme on le voit, est encore loin d’avoir dit son dernier mot et promet incessamment des rebondissements.

 

Christian GONTCHO

 



17/09/2009
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