MÉMORANDUM DE L’HONORABLE JEAN CLAUDE VUEMBA, PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE PROVINCIALE DU KONGO CENTRAL A SON EXCELLENCE MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, FÉLIX ANTOINE TSHISEKEDI TSHILOMBO SUR L’AGRESSION DE LA RDC PAR LE RWANDA.
MÉMORANDUM DE L’HONORABLE JEAN CLAUDE VUEMBA, PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE PROVINCIALE DU KONGO CENTRAL A SON EXCELLENCE MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, FÉLIX ANTOINE TSHISEKEDI TSHILOMBO SUR L’AGRESSION DE LA RDC PAR LE RWANDA.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Face à la montée de l’insécurité dans la partie Est de la République Démocratique du Congo, et particulièrement au Nord-Kivu, Sud-Kivu et Ituri, il faut pour notre pays, des réponses adaptées à cette situation d’agression prononcée pour faire régner définitivement la paix et la sécurité à la partie dont la population est victime depuis plusieurs décennies par des massacres organisés par nos voisins.
Monsieur, le Président de la République,
Devant la dégradation de la situation sécuritaire à l’Est, nous voudrions vous soumettre, différentes propositions pour pouvoir protéger nos frontières vis-à-vis de nos voisins dont le mauvais rapport de voisinage n'est plus à démontrer.
Nous vous présentons d’abord les raisons de notre inquiétude, profonde, devant l’évolution de la situation et sur les conséquences potentielles si les solutions adaptées et proportionnelles ne sont pas pris en compte au côté des actions militaires en cours, auxquelles participent nos militaires(FARDC).
Nous savons tous que nos institutions et particulièrement nos forces de sécurité sont infiltrées par un nombre élevé des officiers supérieurs qui ne sont pas véritablement Congolais. Et la trahison, la calomnie dont nous sommes victimes de l’Ouganda, qui a choisie renouer et coaliser avec son allié traditionnel, pour attaquer les positions de nos forces de sécurité est l’une des conséquences de vouloir favoriser les voies de négociation là où il est requis une réponse militaire.
Nous sommes particulièrement troublés car la volonté de préservation de la sécurité dans le Nord et Sud Kivu, ainsi l’Ituri par le processus de la Coopération a été écartée du moment où nos voisins ont décidé d'envoyer leurs troupes pour attaquer les positions de nos forces armées. Actuellement, nous ne pouvons plus envisager le règlement qui passe par voies des négociations et diplomatique.
Les seules solutions que nous devons envisager pour une réponse adaptée sont :
- L’option militaire : Cette solution doit nous pousser à un lobbying pour la revisitation de l'embargo imposé à la RDC sur l’achat des armes et munitions. Cette situation ne nous permet pas de disposer d'un armement conséquent nous permettant de tenir plusieurs jours si nous déclarons l’ouverture des hostilités pour le rétablissement de la paix par voie militaire.
- La deuxième option, la plus envisagée serait la construction d'un mur à béton tout au long de nos frontières avec nos voisins, dont la cohabitation n'a jamais été sincère. Ce mur devra être d'une hauteur de 10 mètres, monté de protection électrique et d’une zone tampon sur la quelle sera creusée des marigots et canaux dans lesquels seront élevé les crocodiles et autres espèces aquatiques sauvages pour éviter toute traversée hors portails principaux de la frontière. Comme par amour patriotique, ce mur sera construit sur une période de 10 ans au maximum avec la contribution de chaque citoyen pour un montant minimum d’un dollars américain.
- La troisième option est de procéder à l’identification dans les rangs de nos forces de sécurité, tout infiltré pour leur éventuelle radiation et l’instauration d'un service national du type militaire obligatoire.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Plusieurs réponses existent, en matière de sécurité bien sûr, en matière d’éducation, mais aussi en matière de citoyenneté. Et il apparaît qu’il n’y a plus de moment obligé, dans la vie de tout citoyen où le service de la Nation devient une réalité concrète et une obligation pour inculquer la discipline, la conscience, l’amour patriotique en vue de permettre aux générations futures d’être nationalistes et conscientes de défendre l’intégrité et l’unité nationale dans toutes ses diversités.
Face à ce constat, il faut établir un temps dans la vie de chaque jeune Congolais où celui-ci se voit rappelé de ses droits et devoirs vis-à-vis de son pays ; un moment de creuset national qui permet de dépasser les appartenances sociales, ethniques, culturelles ou religieuses ; un moment de partage républicain.
C’est pourquoi nous proposons l’établissement d’un service national obligatoire :
v Un service d’une durée d’au moins 12 mois, pour permettre à la fois un temps d’apprentissage des droits et de devoirs du citoyen, la détection de l’illettrisme pour retrouver le sens de la vie en communauté nationale, afin d’accomplir des missions d’intérêt général dans la sphère publique ;
v Un service national, parce qu’il doit concerner chaque jeune Congolais, sans distinction de genre, de classe ou d’origine ;
v L’obligatoire, parce que l’appartenance à la Nation n’est pas une option, et que l’intérêt national doit justement retrouver une valeur supérieure par rapport aux contraintes personnelles.
Etant donné que l’Armée est la meilleure branche de la République qui peut inculquer les valeurs d’autorité et de respect, l’encadrement de ce nouveau service national doit être, pour partie, de type militaire.
Excellence, Monsieur le Président de la République,
La situation qui prévaut actuellement dans notre pays et la profonde incompréhension voire la défiance qui s’installe entre les groupes armés incubés par le Rwanda et l’État congolais – sur la protection de nos frontières et notre souveraineté, nécessitent une réponse urgente et proportionnelle.
Nous voulons ainsi que soient envisagées, de façon responsable et concrète, l’implication de la politique de défense du Gouvernement aux territoires sous occupation. S’il ne nous appartient pas de dessiner la politique congolaise de la protection de l’intégrité territoriale, nous voulons rappeler que le devoir d’assistance aux populations ne peut être subordonné aux négociations hypocrites, à la ruse que nous connaissons comme méthode utilisée par nos voisins pour nous endormir et profiter de mener les attaques contre nos positions.
Nos relations durant ces deux décennies avec nos voisins sont affectées par les circonstances qui ont entouré les événements récents en territoires congolais de l'Est. Elles le seront durablement si nous ne prenons pas en considération les 3 options que nous proposons.
Nous vous remercions d’avance les dispositions que vous prendrez pour mettre fin définitivement à l’insécurité au Nord Kivu, Sud Kivu et Ituri qui, depuis plus de 2 décennies a enregistré plusieurs morts causées par les conflits armés pour la plus part soutenus par le Rwanda.
Nous vous prions d'agréer, Excellence Monsieur le Président de la République, l'expression de nos sentiments patriotiques.
Honorable VUEMBA LUZAMBA Jean Claude