Assemblée Nationale

Honorable KYAVIRO Jean Louis Ernest

MOTION D’ORDRE PORTANT NECESSITE D’ARRET DES ACTIONS SAPANT L’HONNEUR DE L’ASSEMBLEE NATIONALE ET DE DEUX DEPUTES NATIONAUX

Honorable Président, Chers Collègues,

Je viens devant la plénière pour solliciter qu’il s’arrête une campagne médiatique qui, depuis quelques jours, éclabousse sérieusement l’image de la Représentation Nationale.

En effet, un parti politique a, depuis plus de 10 jours, organisé une série d’activité médiatique dont le but est de démontrer la corruption de deux députés nationaux dont votre serviteur et l’honorable VUEMBA Jean Claude tous hôtes d’une émission télévisée dite « VERSIONS CROISEES » sur DIGITAL où ils étaient gentiment invités à réagir sur un article de presse dénonçant la fraude douanière dans le chef de certains personnalités basées au Katanga.

Représentant chacun sa famille politique, c'est-à-dire l’opposition pour notre collègue VUEMBA et la majorité pour KYAVIRO Jean Louis Ernest que nous sommes, nous avons tous condamné les faits et dénoncés par la presse et exigé une enquête et des sanctions éventuelles. Nous avons même, de commun accord, demandé que ceux des responsables nationaux impliqués ou cités soient l’objet d’initiatives de contrôle parlementaire. Nous nous sommes exprimés dans le sens de la tolérance zéro prônée par notre famille politique. Quelques jours plus tard, les autorités habilitées ont même sanctionné certaines maisons. Nous nous sommes ensuite accordé dur le fait que celui qui a dénoncé la maffia méritait une médaille pour adoucir un peu la déception de son débarquement injuste de la compétition après avoir fait honneur au football congolais, voire africain. Le point sur lequel nous n’étions pas du tout d’accord est celui de la responsabilité de la corruption qui selon mon collègue était une conséquence de la gestion de notre majorité alors que mon humble avis est que c’est toute la société qui est corrompue et que nous avons hérité d’une élite minée par les anti valeurs, élites dans laquelle nous sommes obligés de recruter, élite à laquelle ont été confronté LUMUMBA, MOBUTU et LAURENT DESIRE KABILA. Une élite qui donne aujourd’hui des sueurs froides à son Excellence Joseph KABILA. Bref, l’effort contre la corruption devait être l’objet, selon notre majorité, d’une nation à la fois nationale et multisectorielle.

Vos collègues, défendant chacun son camp, ont donc fait leur travail constitutionnel et n’ont injurié personne. Je rappelle que l’officine impliquée est sanctionnée sans la moindre note de notre part, ce qui veut dire qu’il y a effectivement eu des problèmes. Deux jours plus tard, c’est un parti politique qui invite toute la presse kinoise et internationale pour annoncer que notre émission était le fruit d’une corruption de la part d’un leader Katangais, le Gouverneur, lui aussi homme d’affaire qui aurait des conflits avec les personnes citées dans le dossier. Depuis, c’est chaque jour des émissions qui nous injurient et nous présentent des misérables corrompus. Ceci salit l’image de l’Assemblée Nationale et détruit notre image à la veille des élections.

Chers collègues, au moment où nous venons de donner au monde, tous ensemble, tant de leçons de patriotisme, au moment où nous cherchons tous à nous faire réélire, l’image salie de cette chambre peut tous nuire, voire nous disqualifier.

Je n’exige pas que la plénière décrète à priori que personne parmi nous n’est impliqué. Mais l’Assemblée est présentée comme contenant des corrompus dans la majorité comme dans l’opposition. Pas n’importe lesquels. Qu’on les aime ou pas VUEMBA et KYAVIRO passent en effet pour des grands défenseurs des faibles de l’Ouest et de l’Est du Congo.  Une fois certains parmi les plus en vue réduits en pièce, toute la plénière est ainsi éclaboussée durant des longues émissions durant des heures. Toutes les qualifications ont été utilisées. Des équipes ont fait la navette entre Lubumbashi et Kinshasa, rivalisant sur les superlatifs désobligeants à notre égard sans que personne ne bouge. Des organes de presse appartenant à des Sénateurs et des collègues participent à ce lynchage qui dure et dure jusqu’à ce jour. C’est la poule aux œufs d’or pour certaines presses. La Haute Autorité des Médias laisse faire. Notre bureau est silencieux, le Ministère de la Communication ferme les oreilles et la Majorité, qui nous a autorisé à le représenter ; ce que nous avons fait. Qui nous a demandé de défendre la tolérance zéro, dont les organes habilité ont pris des sanctions… laisse vilipender ses membres qu’elle a envoyé dénoncer le mal.

Honorable Président,

Au nom de la vérité et de mon honneur, je refuse de siéger quand des si graves et si fausses informations circulent et remettent en cause ma crédibilité à ma veille de la campagne. Je considère que l’Assemblée et KYAVIRO doivent prendre leurs responsabilités de la manière suivante :

1. Au demeurant, je ne vois pas ce qu’un conflit au Katanga peut apporter au pays et à la majorité en ce moment et j’appelle les ainés à mettre vite fin à cette dangereuse distraction qui risque de déstabiliser une des nos fiefs naturels de la majorité. Ceux qui divisent les katangais n’aiment ni le Congo, ni son Président.
2. Comme il a annoncé la corruption de deux députés, le parti politique dont question doit être invité par votre Bureau à apporter les preuves afin que les brebis galeuses que nous sommes cessent de salir les sièges de la Représentation Nationale. Que ceux qui nous accusent apportent les preuves pour que nous soyons immédiatement mis sous examen judiciaire.
3. Au cas où, dans 48 heures, les preuves tangibles de la corruption des Honorables VUEMBA et KYAVIRO n’étaient pas apportées, qu’il plaise à la plénière de constater que cette organisation politique a outragé l’Assemblée et que le Bureau exige alors sa dissolution pure et simple. Oui Honorable Président, au nom de tous les combats que j’ai fait pour la grandeur de ce pays, j’exige que la justice soit faite et je suis prêt à quitter cette hémicycle à la seconde où ma corruption dans ce dossier serait considérée comme avérée. Le cas échéant, la sanction doit suivre. En effet, je suis pauvre, je n’ai jamais été au Katanga, je ne connais personne dans ce dossier et je vais et rentre de ces émissions avec mes moyens personnels. Je respecte les deux riches députés personnalités qui se tiraillent, je sais qu’ils ont des centaines des courtisans, qu’ils nourrissent des centaines de familles mais je mets chacun d’eux au défi de m’avoir donné, même en rêves, l’ombre du moindre likuta. Je ne suis pas un sain, je sais que je peux avoir pleins de défauts, j’ai des dettes non encore honorées comme tout le monde mais j’insiste ; je sollicite 48 heures pour que les preuves de ma corruption soient étalées ; autrement justice sera faite et les sanctions devront tomber à moins que l’on ne nous pousse à régler la chose à notre façon. J’ai parlé !

Honorable KYAVIRO Jean Louis Ernest