Porte-parole de l’Opposition - Samy Badibanga en bonne position, selon Les Points
La Référence Plus n°5394 du 13 Juin 2012
Porte-parole de l’Opposition
Samy Badibanga en bonne position, selon Les Points
Par Martinez Ngyaluka
Le compromis semble encore loin d’être trouvé au sein des forces de l’opposition politique congolaise quant à la désignation de leur porte-parole. Au regard des dispositions de l’article 19 de la loi portant statut de l’opposition en RDC, « le porte-parole de l’opposition politique est désigné par consensus, à défaut par vote au scrutin majoritaire à deux tours dans le mois qui suit l’investiture du gouvernement par les députés nationaux et les sénateurs de l’opposition politique ». La réalité sur terrain fait apparaitre la grande difficulté d’un consensus entre les différents leaders de l’opposition, une situation renforcée par l’attitude d’Etienne Tshisekedi totalement désintéressé par la désignation du porte-parole de l’opposition. Seule sa candidature aurait été susceptible de dégager l’unanimité parmi ses pairs de l’opposition. Du coût, les ambitions s’affichent et l’issue s’annonce non sans écorchage.
A quelques heures de la fin du délai constitutionnel, l’Institut Les Points a organisé du 06 au 07 Juin 2012 un sondage d’opinion auprès des députés nationaux et des autres Kinois. Ce sondage donne globalement un avantage au député de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Samy Badibanga. Bien que méconnu du grand public, non reconnu dans la cour des grands leaders, l’ancien conseiller spécial d’Etienne Tshisekedi et homme-orchestre de sa campagne électorale à la présidentielle du 28 Novembre 2011 est bien positionné pour devenir le porte étendard de l’opposition. Il bénéficie du soutien du groupe parlementaire UDPS/FAC qui est constitué de 55 membres. Ce soutien, il en bénéficie également parmi les opposants qui ont toujours contesté à Vital Kamerhe le leadership de l’opposition, Samy Badibanga était préféré à Timothée Kombo Nkisi comme le candidat de l’UDPS à la deuxième vice-présidence du bureau de l’Assemblée Nationale.
Le président de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), Vital Kamerhe arrive en deuxième position. Son passé aux côtés de Joseph Kabila, son passage à l’opposition jugé non convainquant ainsi que son appartenance à la partie Est du pays, au même titre que le président de la République, le 1èr ministre, le gouverneur de la Banque Centrale du Congo et le Procureur Général de la République, ne rassure pas certains sondés.
Aussi le faible poids politique de l’UNC et alliés (28 membres) ne faciliterait pas la tâche à l’ancien speaker de l’Assemblée Nationale. D’autres, par contre, estiment que c’est l’homme qu’il faut au regard de sa personnalité, son caractère rassembleur et sa troisième position à la présidentielle de 2011. En l’absence de Tshisekedi, disent les sondés, le poste de porte-parole devait, sans conteste, revenir à Kamerhe.
Jean Claude Vuemba qui s’est déclaré non partant pour le poste de porte-parole de l’opposition, fait pourtant partie des personnalités citées par les sondés comme devant prendre les commandes de l’opposition politique en RDC. Ses déclarations et ses interventions dans la presse et à la tribune de la Chambre basse du parlement lui attirent la sympathie de la population. Ses chances sont moindres, mais une surprise ne serait pas à exclure.
Classés parmi les bon parleurs de l’opposition, Gilbert Kiakwama, Thomas Luhaka et Roger Lumbala bénéficient à des proportions très négligeables du soutien de leurs collègues députés et population Kinoise. Gilbert Kiakwama ne jouit que de 5% de soutien, Thomas Luhaka d’un pourcent tandis que Roger Lumbala de 2%.
Si sondage se confirme, il y a de fortes chances que Samy Badibanga profite de l’indifférence de Tshisekedi et rafle le poste de porte-parole de l’opposition resté vacant pendant la dernière législature.