QUESTIONNAIRE A L'INTENTION DES LEADERS POLITIQUES ET REPONSES DE L'HONORABLE JEAN CLAUDE VUEMBA

QUESTIONNAIRE A L'INTENTION DES LEADERS POLITIQUES ET REPONSES DE L'HONORABLE JEAN CLAUDE VUEMBA

Honorable Jean Claude VUEMBA LUZAMBA, Président National du MPCR

Photo Gabin MUKE S "RT KAVKA"

 

QUESTIONNAIRE A L’INTENTION DES LEADERS POLITIQUES

 

1.   Des assaillants non autrement identifiés ont attaqué à l’arme automatique les résidences de deux Ministres du Gouvernement dans la nuit du dimanche et lundi de la semaine dernière. Avant de disparaître dans la nature en laissant un message de menace de mort au cas où ces personnalités se présentaient comme témoins à charge contre J.P. Bemba. D’autres personnalités anciennement proches du leader du MLC et un ancien journaliste ont été cités. Quelle est votre lecture de cette affaire qui défraie la chronique politique ?

 

Réponse : Voici la preuve, si besoin en était encore, que la République Démocratique du Congo vit au rythme du cycle de la violence depuis les premières heures de l’indépendance. Le Politique congolais vit dans l’insécurité permanente au péril de sa vie destinée au service de la nation. Quant aux attaques et menaces proprement dits, nous y avons perçu deux axes majeures : Le premier viserait à faire croire à l’opinion internationale que la liberté provisoire accordée à Jean Pierre Bemba, Chairman du MLC, constituerait une source d’insécurité en République Démocratique du Congo en ce sens que ses partisans verseraient dans le triomphalisme béat quant à l’issue du procès exigé par le prisonnier politique de la Cour Pénale Internationale ; le second consisterait à obtenir la langue de bois de ses anciens compagnons de la guerre de libération menée de 1998 à 2003, qui sont appelés à témoigner contre leur propre Leader d’alors dont ils furent les seconds couteaux c'est-à-dire complices de recel et autres abus commis par les soldats de l’Armée de libération du Congo tant dans le Nord de la République Démocratique du Congo qu’en République Centre Africaine de 2002 – 2003. Cette cadrature du cercle politico-militaire est donc un écheveau difficile à démêler pour le moment. Mais, nous soulignons que le défi doit être relevé par une enquête de services de sécurité sur la dignité bafouée des hommes d’Etat et la fragilité de leurs gardes rapprochées.  

 

2.   Des observateurs saluent la tenue du sommet de la SADC à Kinshasa comme une victoire diplomatique et politique du Chef de l’Etat. La République Démocratique du Congo est en train de reprendre sa place de leadership en Afrique. Partagez-vous cette vision ?

 

Réponse : Les Congolais ont la mémoire courte. Monsieur Joseph KABILA, le Chef de l’Etat, préside la CEEAC depuis l’année passée lors du dernier sommet tenu à Brazzaville, Capitale de la République du Congo. Pourquoi n’a-t-on pas alors parlé de victoire diplomatique alors qu’en principe, il devait être désigné président en exercice lors du prochain sommet de la CEEAC prévu en octobre prochain à Kinshasa. Quant à la SADC, nous constatons que c’est le premier sommet qui se tient en République Démocratique du Congo depuis son adhésion en 1997. Il y a 12 ans de cela. Le 29è sommet de la Conférence pour le Développement de l’Afrique Australe consacre peut être la victoire diplomatique et politique du Chef de l’Etat RDCongolais. Comme de coutume pour le pays hôte en trois décennies d’existence depuis sa création en 1980 par les 9 pays de la ligne de front contre le régime de l’Apartheid appliqué depuis longtemps en République Sud Africaine. A notre avis, ce leadership est partiel c'est-à-dire sous régional. Le véritable leadership de la République Démocratique du Congo devrait s’exprimer au niveau continental dans les instances de l’Union Africaine et du Nepad (Nouveau Partenariat pour le Développement Africain) basée respectivement à Addis-Abeba (Ethiopie) et à Midrand (RSA). Or, la République Démocratique du Congo brille par son absence remarquable et regrettable au niveau du secrétariat général de l’UA et du comité de pilotage du NEPAD. Au contraire, les pays suivants mène le leadership politique, diplomatique et économique en Afrique : Libye et Gabon (UA) ; Algérie, Egypte, Nigeria, République Sud Africaine et Sénégal (NEPAD).

 

Rappelez-vous qu’en 1968, la République Démocratique du Congo, présidée alors par le Lieutenant Général Joseph Désiré MOBUTU, Fondateur du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR), le 20 Mai 1967, avait abrité le 5è sommet de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) à la cité présidentielle du Mont Ngaliema. Quarante et une années après, cette cité panafricaine dite pince sans rire de l’UA abrite un sommet sous régional de la SADC en attendant celui de la CEEAC en octobre prochain. Et pourquoi pas de la CEPGL en novembre et du COMESA en décembre prochain ? Cette vision sera peut être constatée au bout de l’année au niveau partiel et de la décennie courante au niveau total, c'est-à-dire continental en marge du cinquantenaire de la République Démocratique du Congo (1960 – 2010).

 

3.   Après concertation avec l’intersyndical des fonctionnaires, le Premier Ministre a mis en place une commission de révisitation des ordonnances présidentielles querellées de révocation, nomination et mise à la retraite des agents et fonctionnaires de l’Etat. N’est-ce pas un désaveu à l’égard du Chef de l’Etat ?

 

Réponse : Monsieur le Journaliste, nous avons vachement l’impression que le Chef de l’Etat Joseph KABILA et le Premier Ministre Adolphe MUZITO jouent au chat et à la souris depuis un certain temps eu lieu de se concerter régulièrement pour la bonne marche des affaires de l’Etat. Car, après tout comme a dit Mbuta ZENON MUKWAKANI leader parlementaire du PALU, les affaires de l’Etat ne sont guère gérées sur la place publique, mais dans les bureaux des institutions politiques (Présidence, Parlement, Gouvernement, Conseil Supérieur de la Magistrature …). Au lieu du désaveu, nous préférons le terme discordance des points de vue au sommet de l’Etat. Hier, c’est le Chef de l’Etat, par le truchement de son Directeur de Cabinet, Adolphe LUMANU BWANA SEFU, qui avait interdit au Premier Ministre d’engager les dépenses financières. Du moins, sans en référer à la Présidence de la République. Aujourd’hui, c’est au tour du Premier Ministre de surseoir une décision officielle du Magistrat suprême. Cette contradiction formelle au sommet de l’Etat rappelle l’opposition historique du Premier Ministre Patrice Emery LUMUMBA (MNC) à sa révocation par le Président Joseph KASA-VUBU (ABAKO) le 05 septembre 1960. 49 ans après, le conflit apparent ne dégénère point parce que les deux protagonistes sont liés par l’accord post-électoral AMP-PALU-UDEMO du 30 septembre 2006 : La Présidence au premier et la Primature au second durant la première législature de la troisième République (2006 – 2011). Conséquence : Les deux animateurs principaux de l’Exécutif national devraient accorder leurs violons au lieu d’émettre deux sons de cloche dans les médias publiques et privés.

 

 

4.   Madame Hillary Clinton, Secrétaire d’Etat Américaine a proposé la création d’un Tribunal Pénal International Spécial pour la R.D.C. un projet irréalisable selon certains observateurs de la scène politique de la sous-région des Grands Lacs. Qu’en pensez-vous ?

 

Réponse : Madame Clinton ne s’est guère trompée. Car, elle a rappelé au nom du Droit Humanitaire International ce que les leaders de l’opposition radicale, incarnée par Monsieur Etienne TSHISEKEDI wa MULUMBA, Leader Maximo de l’UDPS, et les différents animateurs de la Société Civile avaient exigé de la Communauté Internationale depuis les assises du Dialogue Inter Congolais, tenu du 25 février 2002 au 07 avril 2003 à Sun City (RSA). Il y a bel et bien eu lieu un Tribunal de Nuremberg en Allemagne pour les crimes de guerre et ceux contre l’humanité commis lors de la seconde conflagration mondiale de 1939 à 1945 ; il y a bel et bien eu lieu un Tribunal des Peuples à Rotterdam (Hollande) pour la défense et la préservation des droits de l’homme en 1982 ; il y a bel et bien eu lieu un Tribunal International pour l’ex-Yougoslavie du Maréchal TITO ; il y a bel et bien un Tribunal International pour le Rwanda, qui siège à Arusha en Tanzanie, auquel participe notre collègue Député, le professeur NYABIRUNGU de l’Université de Kinshasa. Et pourquoi pas un Tribunal Pénal International pour la RD.Congo, qui déplore le génocide de quelque 5.000.000 de morts survenus lors de la guerre de l’Est, du 03 septembre 1996 à nos jours avec, en outre, 1.000.000 de déplacés plus que le Darfour à l’Ouest du Soudan. A titre de comparaison, la 2è guerre mondiale a connu 1.000.000 de morts contre 700.000 pour le génocide rwandais. Aujourd’hui, la Turquie est recalée pour son adhésion à l’Union Européenne à cause du génocide arménien commis à la fin du 19è siècle. Dans le cas du refus pour la sous région des Grands Lacs, déchirée par 8 armées belligérantes 7 ans durant la première guerre panafricaine de 1996 à 2003, nous signons, persistons et dénoncerons à hue et à dia la politique de deux poids, deux mesures par les Nations Unies. Ce serait encore un complot international contre la RDCongo après l’échec de sa balkanisation suite à la résistance farouche du peuple congolais qui tient à son unité, sa reconstruction et son développement harmonieux.

  

5.   La Banque Mondiale et le Fond Monétaire International viennent de revoir leurs positions sur les contrats chinois. Le programme des cinq chantiers du Chef de l’Etat va se réaliser au grand bien des populations congolaises. Qu’en dites-vous ?

 

Réponse : C’est une bonne option que les Institutions de Breton Woods (BM-FMI) ont pris après un examen minutieux des fameux contrats chinois qui avaient lié le Gouvernement Central de la République Démocratique du Congo à un accord léonin conclu par le duo CREC - Gécamines et un commissionnaire véreux avec 18% des parts. Moi et mes collègues Députés de la chambre basse sommes contents dans la mesure où nous avons levé le ton nationaliste pour la révisitation de ce contrat sino-congolais qui déshabillait Saint Pierre pour habiller Saint Paul. En clair, la République Démocratique du Congo demande à l’Occident d’effacer 90% de sa dette colossale de 12.000.000.000 de dollars américains en allant s’endetter au pays phare de l’Orient. C’est impensable ! Toujours est-il que ce jeu économico-financier de poker menteur continue encore avec la réunion du Club de Paris le 15 septembre 2009 et la prochaine Assemblée des Institutions de Breton Woods à New York (Etats-Unis) à la fin du mois. Quant à l’exécution de Cinq Chantiers de la République (nous insistons sur cette expression), nous attendons encore les invitations officielles pour la cérémonie d’inauguration en 2010. Dans l’entre temps, nous ne perdons rien pour entendre leurs réalisations effectives. 

 

A bon entendeur,  salut !

 

Le Président National du MPCR

Jean Claude VUEMBA LUZAMBA

Député National 

 

 



13/09/2009
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