Samy Badibanga : « La modicité du budget de la RDC est le résultat de l’échec des réformes dans les finances publiques »
Le Potentiel Online, vendredi 10 janvier 2014
Samy Badibanga : « La modicité du budget de la RDC est le résultat de l’échec des réformes dans les finances publiques »
Le député national Samy Badibanga, président du groupe parlementaire UDPS et Alliés, est d’avis que « la modicité du budget est le résultat de l’échec de la mise en œuvre des réformes dans les finances publiques et dans le secteur des ressources naturelles ».
« En effet, un budget de 7.66,4 milliards de Francs congolais représente à peu près 100 dollars par habitant et 0,27 dollars/hab/jour », a-t-il stigmatisé mercredi 08 janvier 2014 lors de la présentation du projet de budget pour l’exercice 2014 à l’Assemblée nationale par le Premier ministre Augustin Matata Ponyo au Palais du peuple à Kinshasa.
Pour le député Samy Badibanga, « les arbitrages fantaisistes sur les dépenses qu’il réserve à la santé (11%) et à l’éducation (15%) témoigne à suffisance du manque d’inspiration qui empêche ce gouvernement d’intégrer dans son action les préoccupations sociales de la population ».
« Faute d’un tel atout, notre pays n’atteindra ni les Objectifs du Millénarire pour le développement ni les Objectifs d’émergence qu’il s’est assigné à l’horizon 2030 », a-t-il stigmatisé.
Pas de participation à « un débat en trompe l’œil »
Le député Badibanga a fait remarquer que la RDC étant « en rupture avec les bailleurs de fonds, essentiellement le FMI, ce projet de budget aligne des recettes extérieures d’appui budgétaire dont la mobilisation est tout simplement hypothétique ».
Il a déploré par ailleurs que le fait que « l’Assemblée nationale donne aux députés un mois et demi pour étudier le projet de budget et 15 minutes seulement aux groupes parlementaires pour en exploiter la substance en plénière ».
« De tout ce qui précède, notre groupe parlementaire s’abstient de participer à un débat en trompe l’œil, fruit de la stratégie du retard mise en place par le gouvernement pour occulter certains de ses éléments qui ne l’élèvent pas en dignité », a souligné le président du groupe parlementaire UDPS et Alliés.
L’Assemblée nationale a été convoquée en session extraordinaire du 6 janvier au 4 février 2014 pour examiner et voter le projet de budget déposé en « retard » par le gouvernement.
« D’abord la stratégie du retard dans le dépôt du budget au parlement selon les prescrits légaux. En suite, la non promulgation jusqu’à ce jour de la loi portant ouverture des crédits provisoires et sa publication au Journal officiel. A ces griefs, s’ajoutent ceux relatifs à la modicité du budget », a encore relevé Samy Badiganga pour justifier les réticences de son groupe parlementaire.
Dans on entendement, « l’exercice de l’analyse budgétaire est avant tout un débat d’idées, un débat de fond, une épreuve de vérité au carrefour de laquelle se croisent deux dynamiques. Celle engageant la responsabilité des gestionnaires de l’Etat, d’une part, et d’autre part celle qui évalue les résultats de cette action avant la conclusion d’un nouveau contrat social par la recevabilité et le vote d’une nouvelle loi des finances ».
Angelo Mobateli