Le Phare n°4060 du lundi 18 Avril 2011

Projet de loi sur les groupes vulnérables

Vuemba et Bapolisi de cœur avec les handicapés

Le Consortium de Plaidoyer sur l’Assistance aux victimes des Mines, « CPAV » qui est un regroupement d’ong d’encadrement des survivants des mines et personnes avec handicap, a organisé une Table Ronde avec les parlementaires, le vendredi 15 avril 2011 au Centre de Rééducation pour Handicapés Physiques « CRHP ». Sur une quarantaine de députés nationaux ayant reçu des invitations, seuls Jean Claude Vuemba et son collègue Bapolisi ont répondu présents à l’appel. Martin Lusambila, secrétaire général de Parousia, Francky Miantuila, et Annie Ngoy respective coordonnateur de la Campagne Congolaise pour interdire les Mines « CCIM » et animatrice principale de l’oNG Acoldhema, ont été les principaux orateurs. Ils ont tour à tour parlé de la Convention internationale des droits des personnes avec handicap « Ciph » et de l’adhésion de la RDC à ladite convention.

Jean Claude Vuemba, arrivé avec un sérieux retard au CRHP, a dit d’emblée à ses hôtes qu’il s’est trouvé au même site, il y a près de trois ans, en compagnie d’Eve Bazaiba. Il s’est empressé en date du 12 janvier 2009 de déposer à son tout auprès du bureau de l’Assemblée Nationale la loi organique relative à la promotion des personnes avec handicap ficelée par ces dernières. Il ne s’explique pas pourquoi ce texte n’a jamais été soumis au début. Il a précisé avoir « interpellé » à trois reprises l’actuel speaker de l’Assemblée Nationale sur la nécessité d’en débattre. Ayant amené ce draft avec lui, il l’a retourné à Martin Lusambila et consort.

Hasard ou concours de circonstance, il se fait que le ministre des Affaires Sociales a lu à leur intention la veille le projet de loi relative à la promotion des groupes vulnérables et confectionné par ses experts.

« Nous allons certainement en débattre le mardi 19 Avril 2011. Vous avez intérêt à venir en masse au Palais du Peuple suivre de près l’évolution de ce dossier. En agissant de la sorte, vous allez nous pousser indirectement à le traiter en toute diligence. Néanmoins, mois et mon collègue Bapolisi sommes de cœur avec vous », a-t-il souligné.

Me Dominique Ngalamulume, président des aveugles du Congo, a fait remarquer  à l’élu de Kasangulu que le texte ficelé par les cadres du ministère des Affaires Sociales parle de manière superficielle et des groupes vulnérables…

Et comme Francky Miantuila avait suivi les propos du ministre Kambere, il s’est empressé de prendre la parole pour apaiser les handicapés. Selon lui, les personnes ayant mis au point ce texte ont fait un travail remarquable. « On verra, si cela nécessite d’être revisité », a-t-il indiqué.

Jean Claude Vuemba a repris la parole pour dire que les réserves de Dominique Ngalamulume étaient tout de même fondées. Il a indiqué que chacun de nous a des amis, membres de famille handicapés. Citant son propre exemple, il a parlé de son jeune frère qui se déplace à l’aide d’un tricycle. « Les scènes et gestes vécus lors de mon passage au CRHP l’autre fois, m’ont fait pleurer », a-t-il ajouté.

Questions sans réponses

L’Honorable Bapolisi a abondé dans le même sens, prenant soin de rappeler que nous sommes tous des handicapés potentiels. Il s’est déclaré disposé à accompagner ses hôtes à voir enfin le projet de loi du ministre Kambere retenir vraiment l’attention des députés.

Martin Lusambila s’est étonné de voir notre pays traîner encore les pieds en ce qui concerne la ratification de la CIPH.

Cette convention a été adoptée le 13 décembre 2006 durant l’Assemblée générale de l’ONU. Elle contient 50 articles et son protocole a 18 articles.

143 pays, entre autres 38 nations africaines, l’ont déjà signée.

La RDC, n’a ni signé, moins encore ratifié ce texte. Pourquoi ? Et pourtant cette convention parle de manière détaillée des droits et problèmes des personnes avec handicap.

Jean Pierre Nkutu.