L’opposition saisit la Monusco !

Forum Des As n°3780 du mardi 18 Janvier 2011

L’opposition saisit la Monusco !

Affirmant ne pas avoir peur d’une présidentielle à un tour, François Muamba (MLC), Vital Kamerhe (UNC), Aimé Shabani (UDPS), JC Vuemba (MPCR)… sont allés interpeller la communauté internationale sur les conséquences du nouvel ordre constitutionnel et l’inviter à prendre ses responsabilités

Une délégation de l’opposition tant parlementaire qu’extra-parlementaire a conféré hier avec Mme Leila Zerougui, adjointe au chef de la Mission des nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) chargée des affaires politiques qu’entourait son staff. Composée, notamment, de François Muamba (MLC), Vital Kamerhe et Jean-Bertrand Ewanga (UNC), Aimé Shabani et Albert Moleka (UDPS), Jean Claude Vuemba (MPCR) et Lumeya Du-Maleghi (Forces du Futur), la délégation de l’opposition est allée informer la communauté internationale, à travers la Monusco, et l’interpeller sur la situation politique consécutive au vote, lors du congrès du Parlement tenu vendredi et samedi derniers, de la loi portant révision de la Constitution, notamment sur la question de la réduction de l’élection du Président de la République à un tour seulement.

Ce vote, a déploré François Muamba, sort la RDC du consensus obtenu au prix du sang des Congolais par la promulgation de la Constitution du 18 février 2006, cela  » dans le souci du Président Kabila de se donner des règles qui lui conviennent » pour les prochaines échéances électorales. L’opposition voulait aussi prévenir la communauté internationale, toujours selon François Muamba, que ce processus n’est pas terminé et que, donc, l’on doit s’attendre à d’autres actions de la Majorité. Sans prononcer la capitulation de l’opposition, le Secrétaire général du MLC a annoncé que celle-ci n’a pas du tout peur des  » manœuvres  » de la Majorité et que le combat ne fait que commencer.

Vital Kamerhe, Président de la jeune Union pour la Nation Congolaise (UNC), a abondé dans le même sens pour souligner que l’opposition n’a pas peur d’une présidentielle à un tour et est même prête à y aller. Mais, elle tient  » à la cohésion nationale « .

En RDC, a-t-il fait voir, avec un système électoral à un tour, une province comme le Katanga ou la Province orientale peut, à elle seule, faire élire un chef de l’Etat avec  » 10, 15 ou 20 % « , alors que l’opposition veut un président de la République bien élu, c’est-à-dire représentatif de toute la diversité de la RDC. Vital Kamerhe déplore aussi que la révision constitutionnelle intervenue donne au Chef de l’Etat le pouvoir de limoger un Gouverneur de province, alors que le processus de décentralisation visant l’autonomisation des provinces suit encore son cours.

Justifiant, à son tour, la démarche de l’opposition auprès de la communauté internationale représentée par la Monusco, l’ancien speaker de la Chambre basse explique qu’il ne s’agissait pas d’aller pleurnicher suite à ce qui est arrivé vendredi dernier au Palais du peuple, mais de prendre à témoin cette communauté qui avait donné sa garantie au processus ayant conduit au nouvel ordre instauré en février 2006 à travers la Constitution adoptée par le peuple congolais.

Sur la même visée, Aimé Shabani de l’UDPS a dit à la presse que l’opposition est allée interpeller la communauté internationale sur les risques d’instabilité dans laquelle le pays risque de sombrer. L’opposition a déclaré à ses interlocuteurs, selon Shabani, qu’elle va prendre ses responsabilités (qu’il n’a pas précisées) pour aller jusqu’au bout et que la communauté internationale devra aussi prendre la sienne.

Aucune indication n’a été donnée sur la réaction de la Monusco à la démarche de l’opposition.  «  Les échanges ont été fructueux et se poursuivront prochainement », s’est contenté de dire Vital Kamerhe.

Quant à savoir ce qu’il faudra attendre de l’opposition dans les jours à venir, Vital Kamerhe a seulement prévenu qu’après la première surprise lui réservée avec l’action commune du Grand Hôtel Kinshasa, la Majorité doit s’attendre à une autre surprise très bientôt. Le dimanche 9 janvier 2010, en effet, l’opposition avait diffusé une déclaration commune dans laquelle elle rejetait le projet de révision de la Constitution visant, notamment, la réduction du scrutin présidentiel à un tour. La conférence de presse qui devait se tenir dans le salon Congo à ce propos n’avait finalement pas eu lieu, la salle ayant été rendue indisponible, d’abord par sa fermeture, ensuite par la coupure du courant et le retrait des chaises.

Jonas E. KOTA, FORUM DES AS

 



21/01/2011
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