Majorité – Opposition : Guerre impitoyable!

Le Climat Temperé n°148 du mardi 24 au jeudi 26 Août 2010

 

Majorité – Opposition : Guerre impitoyable!

 

Que faute de combattants déterminés, le calendrier électoral de la CEI allait s’imposer de soi. Erreur! Les jours passent et se ressemblent. Depuis plus de dix jours la résistance de l’opposition ne faiblit pas. Tous les ténors de l’opposition font chorus pour décrier, chacun à sa manière, chacun à son tour, mais tous avec la même véhémence et la même indignation, l’outrecuidance de la CEI à se donner des pouvoirs qu’elle n’a pas. Il n’est pas jusqu’à certains membres de la majorité au pouvoir de penser et dire la même chose que l’opposition.

Le sénateur Henri Thomas Lokondo a fait une sortie surprenante en rejetant, pour son seul compte, le calendrier de Malumalu. L’on a aussi entendu un analyste bien connu et proche de la majorité, le professeur Philippe Biyoya, dégainer contre la CEI et son président, estimant « qu’organiser les élections pour les élections » ne vaudrait rien et ne servirait à rien. En réalité ces réactions de membres de la majorité allant dans le sens du point de vue de l’opposition sont bien solitaires et plutôt marginales.

Du côté de la majorité au pouvoir, on observe globalement que les troupes sont favorables au calendrier de la CEI et soutiennent d’un même élan. Ce qui est parfois cocasse c’est de voir que là où l’opposition veut des éclaircissements de la CEI sur ce qui a bien pu la conduire à mettre en place un calendrier qui viole les délais constitutionnels, c’est des délégués de la majorité qui viennent donner les détails et les explications.

Ainsi a-t-on vu par exemple les députés Christophe Lutundula et Yves Kisombe de l’AMP faire comprendre le week-end dernier à l’UDPS Beltchika et au député MLC Thomas Luhaka, lors d’un débat télévisé, pourquoi, calculs précis à l’appui, le calendrier de Malumalu était en tous points réaliste, même s’il posait quelques problèmes par rapport à la constitution.

Cela dit, tout en continuant de parlementer, de contester ou de justifier, les deux camps, majorité et opposition, semblent avoir bien pris la mesure des enjeux qui se profilent à l’horizon. Pour éviter les surprises, des deux côtés, l’on s’organise pour se mettre en ordre de bataille.

Tout au long du week-end écoulé, le PPRD a bandé ses muscles à Kisangani, dans le cadre de l’université du cinquantenaire. Le PPRD a dopé ses cadres de manière telle qu’ils sont outillés et gonflés à bloc pour aller auprès de leur base répercuter cette foi en l’avenir lequel ne peut se traduire autrement que par la réélection de Joseph Kabila dès le premier tour du scrutin de 2011, d’une part, et la conquête de la majorité au Parlement d’autre part.

De son côté, le Palu, fêtant son 46ème anniversaire a célébré le pouvoir d’Etat, lui qui est resté si longtemps dans l’opposition. Avec aujourd’hui un Premier ministre, des ministres, des Pdg, des cadres territoriaux, le Palu qui a goûté aux délices du pouvoir n’entend plus retourner dans l’opposition et a donné à ses bataillons le mot d’ordre pour qu’il en soit ainsi lors des prochaines élections.

Le patriarche Antoine Gizenga, secrétaire général du Palu, a demandé aux cadres de ce parti d’être les propagandistes de la bonne nouvelle du Palu auprès de la base et auprès de tous les Congolais en vue gagner aux élections prochaines.

Kamanda wa Kamanda, Anzulumi Bembe et Wamba dia Wamba brisent leur silence

Me Gérard Kamanda wa Kamanda, Célestin Anzulumi Bembe et Ernest Wamba dia Wamba, Eugène Diomi Ndongala, considérés comme des personnalités qui comptent au sein de l’opposition, viennent de lancer une nouvelle plate-forme de l’Opposition, l’Union sacrée pour l’alternance. C’est clair que ces personnalités viennent prendre date eu égard aux élections qui s’annoncent.

La sortie officielle de cette structure s’est opérée à l’hôtel Canaa à Gombe. « C’est un grand jour pour le peuple congolais. C’est la naissance de la grande plate-forme de l’Opposition », a lancé le député Jean-Pierre Lisanga Bonganga, président de la Convention chrétienne pour la démocratie et le développement, CCDD.

« Maintenant, il faut surtout agir. L’alternance devient une évidence surtout avec les violations répétées de la Constitution, la caporalisation de l’administration publique, le retour au parti-Etat… », a-t-il dit.

JP Lisanga a également dénoncé le manque de vision, de slogans vains véhiculés par certains acteurs du Pouvoir en place.
Selon ses ténors, l’Union sacrée nouvelle formule va se faire autour d’une vision politique et d’un programme précis pour un véritable changement dans la méthode de gestion et de gouvernance de la RD Congo. L’USA déplore l’absence d’une tierce partie, la société civile, comme garante de la neutralité de l’institution électorale.

Elle invite toutes les forces vives de la nation à rester vigilantes en surveillant et en veillant à la réglementation des opérations pré-électorales, électorales et postélectorales. Elle invite le gouvernement au respect strict du calendrier et du cadre légal de déroulement des élections, dans la paix et sans menaces ni intimidations, sans confiscation de la presse, et à l’accès aux médias officiels.

Les ténors de cette nouvelle plate-forme congolaise invitent également les personnalités politiques, la société civile et les personnalités politiques de l’opposition à saisir « la dynamique de l’alternance » pour concrétiser les aspirations de la paix et le respect de droit.

Le MPCR déterminé à aller aux élections

Le Mouvement du peuple congolais pour la République, MPCR, a affirmé samedi qu’il était déterminé à aller aux élections. « Nous allons œuvrer pour que dans ce pays, les élections libres, démocratiques et transparentes soient organisées dans les délais constitutionnels », a indiqué à la chaine privée TVS1, un proche collaborateur du président de ce parti, Jean-Claude Mvuemba.

Le MPCR considère le calendrier électoral publié par le président de la Commission électorale indépendante, CEI, l’abbé Apollinaire Malumalu, comme « une plaisanterie de très mauvais goût, parce que cela contient des velléités de pyromanie. Partout, au monde, il est difficile à un pyromane de se transformer en sapeur-pompier ». « Ce que l’abbé Malumalu est en train de faire aujourd’hui risque de nous conduire dans une dérive que personne ne saura maitriser demain », a-t-il indiqué.

Le secrétaire général du Mouvement de libération du Congo, MLC, François Muamba a fait savoir que « la compétition de 2011 n’est pas l’affaire d’un camp ». Le camp de la majorité, qui semble soutenir la démarche de la CEI, « ne peut se transformer en fédération », a-t-il prévenu.

« L’ensemble de problèmes politiques, qui se posent à la nation, y compris la gestion du calendrier (électoral), nécessitent bien des concertations. Nous en appelons aux concertations, parce que le dialogue est, par essence, de nature démocratique. On ne peut pas parler de la démocratie, sans le dialogue », a déclaré le président du Rassemblement congolais pour la démocratie, Azarias Ruberwa.

 

JF Kumwaf

 



31/08/2010
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