BALLET DE L’OPPOSITION POLITIQUE A LA RESIDENCE DE FLORIBERT CHEBEYA, (ODR, MLC ET OPPOSITION EXTRAPARLEMENTAIRE)
BALLET DE L’OPPOSITION POLITIQUE A LA RESIDENCE DE FLORIBERT CHEBEYA
(ODR, MLC ET OPPOSITION EXTRAPARLEMENTAIRE)
Plusieurs délégations de l’Opposition Politique en République Démocratique du Congo se sont rendues ce lundi, 21 Juin 2010 à la résidence de Feu Floribert CHEBEYA, à Binza/Ozone, derrière le Centre Supérieur Militaire, en vue, d’une part de consoler la veuve, les orphelins et les membres de la famille biologique de l’illustre disparu, et d’autre part de s’enquérir du programme arrêté pour les funérailles de ce vaillant combattant de la démocratie et des droits de l’homme.
Parmi ces délégations, nous avons noté celle du Groupe Parlementaire Ordre des Démocrates Républicains, « ODR » en sigle, composée des Honorables Députés Emery OKUNDJI, Président ai de l’ODR, LISANGA BONGANGA, Médard LWAKABWANGA et Jean Claude VUEMBA LUZAMBA à laquelle s’est joint Monsieur Christian BADIBANGI, Président National du Parti Union Socialiste, « US » en sigle, pour le compte de l’Opposition Extraparlementaire.
Au sortir de cette délégation, qui s’est entretenue pendant près de 3 (trois) heures avec la famille CHEBEYA, une forte délégation du Mouvement de Libération du Congo, « MLC » en sigle, a pris le relais.
Après les présentations des condoléances et des mots d’encouragement à la famille, la délégation de l’ODR a cherché à savoir quelles sont les dispositions prises par la famille en rapport avec l’organisation des funérailles de ce digne fils du pays, étant entendu que, de son vivant, Feu Floribert CHEBEYA n’appartenait plus uniquement à sa famille biologique mais il était devenu un véritable patrimoine National reconnu internationalement.
Il est ressorti de ces échanges de vue un consensus selon lequel Feu Floribert CHEBEYA doit être enterré dans la dignité et la noblesse qui ont toujours caractérisées sa personnalité ainsi que le combat qu’il a mené durant toute sa vie en faveur de ses concitoyens, lequel combat l’a amené à laisser sa propre vie.
En effet, il n’est un secret pour personne, qu’à ce jour, le Directeur Exécutif de l’ONG la Voix des Sans Voix a trouvé la mort dans les installations de l’Inspection Générale de la Police Nationale où il s’était rendu, le 01 Juin 2010, en vue de répondre au rendez-vous de la mort.
O temps, ô mœurs ! Lorsque dans un pays qui se déclare démocratique et respectueux des droits de l’homme, un activiste de notoriété internationale est assassiné dans les installations du Pouvoir, il y a lieu de se demander où allons-nous ?
Lorsque ceux là même, qui en d’autres circonstances, ont bénéficié du soutien et de la défense de cet illustre disparu se transforment aujourd’hui, pour les besoins de la cause, en bourreaux, nous pouvons affirmer sans crainte d’être contredit que la reconnaissance n’est pas de ce monde.
Et lorsque l’on sait qu’un haut cadre de l’Agence Nationale des Renseignements, « ANR » en sigle, habite comme par hasard dans la rue voisine du défunt et qu’un certain Major Christian NGOY, grand barbouze de la Police Nationale était logé, jusqu’avant sa fuite et sa disparition, à quelques 3 (trois) maisons du regretté, il y a lieu de se demander à quand date la conspiration ayant conduit à l’assassinat de Floribert CHEBEYA.
D’ailleurs, en ce qui concerne le fameux Major Christian NGOY, il a été retrouvé dans sa résidence après sa cavale, outre ses instruments de la mort à savoir : armes, munitions, autres outils de torture, le plan de la maison de Feu Floribert CHEBEYA avec tous les détails possibles. Cela ne fait que nous conforter dans notre thèse qu’un complot a été ourdi au plus haut niveau du Pouvoir afin de clouer le bec à cet activiste des droits de l’homme dont l’engagement commençait sérieusement à déranger l’apparatchik au Pouvoir, particulièrement dans les dossiers ayant trait aux massacres des adeptes de Bundu dia Kongo, aux tueries des Enyeles à l’Equateur, ainsi qu’aux nombreux décès par étouffement constatés dans les amigos de la Police Nationale et des camps militaires de Kinshasa.
LES SOLLICITATIONS DU POUVOIR
Pendant que la dépouille mortelle de Feu Floribert CHEBEYA avait été réquisitionnée par le Parquet Général de la République pour besoins d’enquêtes, plusieurs émissaires du Pouvoir se sont empressés de contacter la famille du disparu afin de lui proposer l’assistance des Autorités en place. Tel est le cas du Conseiller Spécial du Chef de l’Etat, mandaté par ce dernier en vue de venir s’enquérir auprès de la famille de ce qu’elle (la famille) souhaitait que le Chef fasse pour elle. Il en est de même du Gouverneur de la Ville Province de Kinshasa, délégué par la hiérarchie, selon ses propres dires, en vue de demander à la famille d’organiser les funérailles à une date qui ne dérangerait pas le Pouvoir en place, à savoir le 30 Juin 2010.
Face à ces 2 (deux) émissaires en particulier et à tant d’autres, les réponses de la famille biologique de Feu Floribert CHEBEYA ont été d’une sagesse et d’une pertinence qui ont étonné plus d’un observateur.
En effet, au Conseiller Spécial du Chef de l’Etat, il a été répondu que « la veuve, les orphelins et la famille biologique de CHEBEYA attendaient du Chef de l’Etat que la vérité sur les causes et les circonstances de l’assassinat du défunt soit révélée et que les auteurs et commanditaires de ce crime odieux subissent la rigueur de la loi ». Quelle noblesse !
Tandis qu’au Gouverneur de la Ville Province de Kinshasa, une fin de non recevoir lui a été poliment signifiée en lui rappelant que nous sommes tous bantous et qu’en pareilles circonstances, seule la famille détient la plénitude de la gestion des funérailles.
Ces 2 (deux) démarches, parmi tant d’autres, révèlent à quel point le cynisme caractérise le comportement des acteurs politiques congolais.
Cependant, la désolation et l’indignation ont atteint leur paroxysme lorsqu’un activiste des droits de l’homme, du moins c’est ainsi qu’il aime se présenter, en la personne de Monsieur Muila se fait l’écho de la manipulation du Pouvoir en place en distillant des mensonges et rumeurs de nature à souiller la mémoire de ce patrimoine National que nous regrettons tous. Nous rappelons à ce vautour que l’argent du sang n’a jamais profité à personne, et ce depuis l’époque de Judas Iscariote.
PROGRAMME DES OBSEQUES DE FEU FLORIBERT CHEBEYA
Après avoir finalement obtenu la levée de la réquisition du Parquet Général de la République sur la dépouille du regretté CHEBEYA, accompagnée du certificat de décès, la veuve, les orphelins et la famille biologique du disparu ont jugé bon de le conduire au plus tôt à sa dernière demeure. C’est ainsi que, après concertation, la date du 26 Juin 2010 a été retenue pour son enterrement.
POURQUOI LE 26 JUIN 2010 ?
Tous ceux qui s’intéressent aux activités de défense des droits de l’homme à travers le monde savent que le 26 Juin de chaque année, la Communauté Internationale commémore « la journée mondiale de la lutte contre la violence et la torture ».
La date choisie pour l’enterrement de Feu Floribert CHEBEYA constitue en elle-même un véritable symbole. Et lorsque l’on sait la manière dont ce digne fils du pays a été arraché de l’affection des siens et de la Communauté Internationale, il n’y a point de doute que cette date choisie par la famille du disparu constitue un véritable message pour le Pouvoir en place et pour toute personne réfléchie.
C’est comme qui dirait : « CHEBEYA est mort, mais CHEBEYA restera toujours vivant ! ».
Tout analyste de bonne foi reconnaitra à travers cette sage décision la grandeur morale et la dignité dont a fait preuve la famille biologique de CHEBEYA, refusant de ce fait que les funérailles de ce digne fils du pays ne fassent l’objet d’une récupération quelconque par qui que ce soit mais plus tôt qu’elles constituent une véritable matière à réflexion pour les uns et pour les autres.
Au regard de cette symbolique, tout le monde en République Démocratique du Congo est interpellé à commencer par le Pouvoir en place, en passant par les activistes des droits de l’homme pour enfin atteindre toute la population congolaise.
Quant à nous, nous ne pouvons que tirer notre chapeau face à cette leçon de grande moralité que la famille de CHEBEYA nous lègue. Pourvu que chacun en tire les leçons que pareils actes méritent.
REACTIONS DE L’OPPOSITION POLITIQUE
La délégation de l’ODR a saisi une fois de plus cette occasion pour fustiger ce qu’ils ont qualifié de « crime d’Etat ». Elle a affirmé sa volonté d’accompagner la famille biologique de Feu CHEBEYA dans toutes les démarches ayant trait aux funérailles. Elle a en outre confirmé que le meilleur hommage à rendre à Feu Floribert CHEBEYA n’est rien d’autre que de mettre tout en œuvre afin que les enquêtes relatives aux conditions et aux causes de cet assassinat aboutissent à un résultat juste et adéquat. Elle a pris l’engagement de ne manager aucun effort quant à ce.
Cependant, la délégation de l’ODR a formulé ses vifs regrets du fait que jusqu’à ce jour le corps du chauffeur et activiste des droits de l’homme, Monsieur Fidèle BAZANA n’a toujours pas été retrouvé et qu’aucune information n’est disponible à ce sujet. Elle a interpellé le Pouvoir en place pour que toutes les dispositions soient prises afin d’élucider cette disparition, tout en lui rappelant sa responsabilité dans la protection des biens et des personnes.
Fait à Kinshasa, le 21 Juin 2010
TAKELE LUKOKI
RT KAVKA