« Potentiel de vendredi 10 avril 2009 »

BUREAU DE L’ASSEMBLEE NATIONALE : LA MAJORITE « DISPOSEE » A CEDER DEUX POSTES A L’OPPOSITION

La majorité parlementaire, « disposée à céder deux postes » et l’opposition politique sont en train de peaufiner les stratégies. Elles veulent prévenir toute surprise désagréable à l’heure du dépouillement des bulletins, le vendredi 17 avril 2009 au Palais du peuple, lors de l’élection du nouveau Bureau de l’Assemblée Nationale.

Angelo Mobateli

Le dépôt des candidatures étant prévu du 11 au 13 avril, l’affichage des listes des candidats le 14, la campagne électorale est fixée aux 15 et 16 avril.

« Tous les sept postes sont à pourvoir », affirme la « majorité » qui se dit « disposée » à céder la 2^ème vice-présidence et la fonction de questeur adjoint à la « minorité ».

« La formation du Bureau de l’Assemblée nationale devrait tenir compte d’une possible ouverture à l’opposition politique et  de l’équilibre provincial », a signalé au journal le Potentiel un cadre de l’Alliance de la majorité présidentielle ayant requis l’anonymat.

A propos de l’ »ouverture à l’opposition », il s’est référé au « Sénat a tenté l’expérience et qui s’en porte bien ». Quant à l’ « équilibre provincial », il a fait remarquer que, « sur 7 membres qui constituaient le Bureau sortant, il y avait 2 élus du Sud-Kivu (Kamerhe et Bahati), 2 du Bandundu (Mvuama et Ngokoso), 2 du Kasaï Oriental (Lutundula et Katende) et 1 du Katanga (Mme Brigitte Kalaba) ».

CONFIGURATION GEOPOLITIQUE

Constatées jeudi par Le Potentiel, des sources concordantes ont indiqué que l’Alliance de la majorité présidentielle se réserve cinq des sept postes du Bureau de l’Assemblée nationale, étant « disposée à en libérer deux » au bénéfice de l’opposition politique.

Ainsi, au plan géo-politique, le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) désignerait un candidat originaire du Grand Kasaï à la présidence, laissant à ses alliés au sein de l’AMP les postes de 1^èr vice-président (Province Orientale), rapporteur (Bandundu), rapporteur adjoint (Grand Kivu) et questeur (Katanga).

Dans le même contexte, l’opposition devrait aligner un ressortissant de l’Equateur à la 2^ème vice-présidence et un originaire du Bas-Congo.

Si, dans cette perspective, le professeur Evariste Boshab (Kasaï Occidental) parait le mieux placé et que Gilbert Tshiongo pourrait se présenter en outsider, le Grand Kivu (Nord-Kivu, Sud Kivu et maniema) entend cependant conserver le perchoir en elignant Barnabé Kikaya (Maniema) et Nyabirungu (Sud Kivu). Il refuserait de « descendre » au poste de rapporteur adjoint, après avoir occupé celui de président.

C’est à ce niveau qu’il y aurait encore des réglages à effectuer, en vue de ne pas conforter les députés du Kivu dans leur impression d’avoir été « sanctionnés », à travers l’éviction de Vital Kamerhe.

Au poste de questeur adjoint réservé au Bas-Congo, la dynamique de Léopoldville (Bas-Congo, Bandundu et Kinshasa) pourrait jouer en faveur de l’élu de Kasangulu, Jean Claude Vuemba.

Pour le même perchoir, des personnalités de l’opposition politique seraient également intéressées, parmi lesquelles on cite Gilbert Kiakwama (chrétien) et Lisanga Bonganga (ODR).

A la 1^ère vice présidence, Dr Yaghi Sitolo et Idambito pourraient concourir, alors que le Katanga, plutôt que de se contenter de ce que l’AMP lui propose (questeur) voudrait occuper le perchoir.

Aux deux postes qui lui sont « ouverts », l’opposition politique pourraient aligner une multitude candidats.

Si le MLC ne serait « pas preneur », Charles Bofassa, Jean Pierre Lisanga et José Engwanda (tous de l’Equateur) sont cités parmi les candidats potentiels, le premier pouvant bénéficier des faveurs de l’Autorité morale de l’AMP du fait de l’accueil populaire dont elle a été l’objet récemment à Mbandaka.

Au poste de questeur adjoint réservé au Bas-Congo, la dynamique de l’ancienne province de Léopoldville (Bas-Congo, Bandundu et Kinshasa) pourrait jouer en faveur de l’élu de Kasangulu, Jean Claude Vuemba susceptible d’être soutenu par le Parti Lumumbiste (PALU) auquel appartient le professeur Mvuama (2^ème vice-président sortant) dont il a vanté les mérites lors d’une récente plénière.

Aux côtés d’autres députés Ne Kongo, dont Mme Ndombe Sita et ne Muanda Nsemi, il apparaît comme un élément catalyseur si l’on s’en tient à ses interventions en faveur du rapprochement des positions dans divers dossiers brûlants.