Le ticket Samy Badibanga part favori
L’Avenir n°5302 du lundi 11 Juin 2012
Election du Porte-parole de l’Opposition
Le ticket Samy Badibanga part favori
Issu de l’Udps, première force de l’Opposition à la Chambre basse, et du centre de la République, l’honorable Samy Badibanga Ntita a la faveur des pronostics pour présider, très bientôt, aux destinées de l’Opposition politique congolaise, en qualité de Porte-parole. Déjà, le consensus tant souhaité, et les sondages crédibles le donnent gagnant. Et cela, pour plusieurs raisons indiscutables.
De prime abord, l’honorable Samy Badibanga est un élu de l’Udps, Union pour la Démocratie et le Progrès Social d’Etienne Tshisekedi. Un atout majeur car, selon l’ordre d’arrivée aux élections du 28 Novembre 2011, l’impérium est à Joseph Kabila, bien que le Sphinx s’était autoproclamé. Et l’Udps est la première force de l’Opposition au Parlement, comme fut le MLC en 2006.
Déjà, des incompréhensions politiciennes et des querelles intestines alimentent sérieusement la chronique. Et même certains opposants incapables de se mettre d’accord hier autour d’une candidature unique de l’Opposition à la présidentielle, refont surface dans la tactique d’intrus pêcheurs en eau trouble. Et pour qu’échappe le bifteck aux ayant droits, ils ont trouvé dans l’attitude de Tshisekedi, qui n’est pourtant pas celle de l’Udps institutionnelle, leur fond de commerce.
Socle du Porte-parole de l’Opposition
Le Congo est un pays démocratique. Ici comme en Angleterre, au Canada… le Porte-parole de l’Opposition sort automatiquement du groupe parlementaire important en nombre de députés de l’Opposition à l’Assemblée Nationale. Ne pas remplir cette première close rime avec la fraude. Sensés, les élus du peuple n’opteraient guère pour une assertion contraire, au risque de s’attirer des critiques acerbes de la MP et se retrouver dans l’ornière de grandes organisations parlementaires de la planète.
L’heure n’est pas à soutenir un candidat spectaculaire susceptible de mettre demain le feu aux poudres en défaveur d’un autre visiblement réfléchi et constructif, devant engager un dialogue permanent avec le gouvernement de la République pour que prospère la nation toute entière.
L’élection prochaine d’un Porte-parole de l’Opposition s’avère donc une préoccupation profonde tant pour tous les Congolais, voire les étrangers. Le député Jean Claude Vuemba a déclaré à cet effet que : « le Porte-parole de l’Opposition ne sera pas le chef de file de l’Opposition. Ayant défendu le challenger de Kabila, Jean Pierre Bemba et le Mlc en 2006, en 2011 la donne a changé. Au regard du plus grand nombre de ses députés à l’Assemblée Nationale, il revient au groupe parlementaire Udps de désigner le Porte-parole institutionnel de l’Opposition, avec l’apport de toutes les Forces Acquises au Changement (Fac) ».
D’autre part, E. Tshisekedi, Président autoproclamé, … comment l’Udps peut-elle désigner un Porte-parole de l’Opposition ? La question ne devrait pas se poser selon le Président du MPCR qui renchérit : « (…) pourquoi ceux qui n’ont pas accompagné Tshisekedi dans l’impérium font-ils de la désignation du Porte-parole de l’Opposition leur cheval de bataille, sans avoir tout au moins un nombre de députés supérieur à celui de l’Udps? L’heure est à l’Udps institutionnelle de statuer là-dessus, et non à un autre groupe parlementaire », a-t-il dit.
Braver les divisions
Ce dont l’Opposition a besoin, c’est d’un Porte-parole qui fasse face au gouvernement et au Président de la République, un interlocuteur responsable avec des remarques et des propositions constructives. Parce que sans l’Opposition, l’anarchie s’installe. L’opposition surveille, conseille et propose des voies de sortie au gouvernement, sans lui mettre des bâtons dans les roues. Un nouveau visage, originaire du centre du pays, est une autre piste à privilégier. Les divisions internes et le manque de consensus ont bloqué la désignation du Porte-parole de l’Opposition en 2006. Privilégier le consensus et braver les divisions internes s’impose, que de laisser libre cours aux ambitions démesurées de certains politiciens qui en réalité, ne cherchent ce poste que pour freiner l’action du gouvernement, ragaillardi au rang de Ministre d’Etat. Si l’échec de Sultani, donc le manque de consensus est à la base de l’échec des challengers de l’ex candidat n°3, les mêmes causes produisent les mêmes effets, la grande classe de l’Opposition politique institutionnelle devrait faire montre de savoir-faire, considérer que la saison du Mlc n’a pas été porteuse et que celle de l’Udps est au rendez-vous. Toute autre tentative visant les mêmes visages et les mêmes coins de la République est à exclure. Les autres groupes parlementaires de l’Opposition devraient utilement s’aligner derrière leur sœur aînée en âge et en nombre de députés.
Pour ce faire, les valeurs intrinsèques de Samy Badibanga devront alors consolider la cohésion entre tous ceux qui ont souci du Congo, oubliant même le passé récent, la cacophonie mêlée des accrocs ………., il en était avec l’élection des membres du Bureau définitif de la Chambre basse que dirige l’honorable Aubin Minaku.
Emmanuel Badibanga